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De la Fédérale 2 au Top 14 : l’itinéraire de Clément Vergé
Par AFP
De plus en plus installé dans la rotation du Stade Toulousain, le deuxième ligne Clément Vergé aborde le sprint final du Top 14 sereinement, porté par un équilibre s’adossant aux montagnes entourant son village natal, Saint-Girons.
À 23 ans, l’Ariégeois est champion de France et d’Europe en 2024, a été appelé à Marcoussis dans le groupe élargi du XV de France cet hiver, et est en concurrence avec Thibaud Flament et Emmanuel Meafou en club. Pourtant, il l’assure : il a encore en travers de la gorge l’interruption de la saison de Fédérale 2 disputée avec Saint-Girons lors de la pandémie de Covid-19.
« J’ai eu la malchance avec le Covid de ne pas pouvoir jouer les phases finales, et c’est quelque chose qui me manquera », assure-t-il à l’AFP, des années après.
Il semble toutefois avoir bien digéré cette déception, grappillant chaque saison un peu plus de temps de jeu depuis ses premières minutes avec les Rouge et Noir à l’automne 2022.
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« Il a pris des marrons »
À deux journées du terme de la saison régulière, avant de recevoir Lyon dimanche, il a déjà été titularisé 13 fois, profitant de la période des doublons pour faire parler sa puissance et ses bonnes mains lorsque Meafou et Flament étaient en Bleus.
« J’ai progressé dans le combat, là où on m’attendait pour les bases du poste : la mêlée, la touche, les ballons portés », explique-t-il.
Il fait remonter l’origine de sa progression aux années passées dans son club de toujours, Saint-Girons, à 100 kilomètres d’Ernest-Wallon, lorsqu’il évoluait en alternance avec les Espoirs du Stade Toulousain et les seniors du « Sporting ».
« Je me rappelle d’un match à Orthez quand il est venu jouer avec nous, il a pris des marrons, il a découvert le rugby des adultes », sourit Lionel Heymans, manager du club ariégeois, cœur de cette petite ville de 6 000 habitants.
« Ça m’avait aguerri », confirme Vergé, qui a depuis fait du chemin, entrant en jeu lors de la finale du Top 14 remportée contre Bordeaux-Bègles (59-3) la saison dernière, et en demi-finale de Champions Cup début mai face à l’UBB, soldée cette fois par une défaite (35-18).
Futur professeur
Du haut de ses 2 mètres pour plus de 120 kg, le deuxième ligne côtoie chaque jour les titulaires au poste du XV de France et apprend.
« Il faut toujours observer pour s’imprégner. Ensuite, moi, je veux créer mon propre jeu : je ne veux pas être Thibaud Flament ni Meafou, je veux être Clément Vergé », affirme-t-il.
« Moi, je veux créer mon propre jeu : je ne veux pas être Thibaud Flament ni Meafou, je veux être Clément Vergé. »
Il a d’ailleurs transposé ce goût pour l’apprentissage dans sa vie extrasportive, en validant il y a un an une licence en professorat des écoles. « Je n’aurai plus qu’à passer le concours une fois le rugby terminé pour exercer », envisage-t-il.
Un projet de reconversion atypique dans le monde du rugby, mais qui n’étonne pas Lionel Heymans.
« Il partage beaucoup Clément, il n’est jamais avare de conseils », indique-t-il, alors que le deuxième ligne vient régulièrement prodiguer ses astuces en touche à Saint-Girons, où évoluent encore nombre de ses amis. Il y a amené les piliers Joel Merkler et Hugo Reilhes, pour un entraînement après une journée à la chasse.
ST – RCT : 18-18.
71’ : Clément Vergé rentre en quart de finale de Champions Cup dans un match serré à la place de Meafou.
72’ : il s’infiltre dans un maul et récupére seul contre tous le ballon.7 jours plus tard, 80 minutes et il récidive pour la gagne.
Qui es-tu, cyborg ?🤖 pic.twitter.com/QEql8TQgQv
— Grec Ahki (@eKoloKante) April 20, 2025
En janvier, Vergé est parti loin de ses Pyrénées, appelé dans le groupe de 42 joueurs convoqués à Marcoussis en début de Tournoi. Il a vécu le moment comme « un boost de confiance », mais n’y voit « pas du tout un aboutissement ».
« Il faut le voir comme une sorte d’étape pour viser plus haut », dit-il.
« Ce passage à Marcoussis lui a fait encore plus de bien, ça l’a légitimé », estime Heymans, encore souvent en contact avec son ex-joueur, qui lui envoie des messages lorsqu’il revisionne les rencontres de son ancienne formation, toujours en Fédérale 2.
« La plus grande faculté de Clément, c’est pas de se mettre au niveau, parce qu’il a le niveau, mais de s’adapter. Il est capable d’élever vraiment très haut son niveau », poursuit-il.
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