Brau-Boirie et Gourgues, la nouvelle vague des centres français
L’indiscutable titulaire au poste de premier centre Yoram Moefana encore convalescent, le Palois Fabien Brau-Boirie et le Toulousain Kalvin Gourgues, qui vont se croiser samedi 18 octobre lors du choc entre la Section Paloise et le Stade Toulousain, apparaissent comme des suppléants très crédibles pour la tournée d’automne des Bleus.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Le Girondin Moefana pas encore remis d’une luxation de l’épaule droite contractée fin août, deux noms ont émergé ces dernières semaines, Brau-Boirie (19 ans) et Gourgues (20 ans), aperçus ensemble cet été lors de la Coupe du monde U20.
Joueurs à fort potentiel, les deux ont réussi leur début de saison que ce soit à la Section, leader du Top 14, ou à Toulouse, dauphin avant son déplacement au Hameau.
Fabien Brau-Boirie, un centre solide et connecté au collectif
À Pau, le Bigourdan Brau-Boirie (1,90 m, 94 kg) a facilement trouvé sa place dans la jeune ligne d’attaque des Vert et Blanc qu’il a rejoints en 2023 (20 matches disputés au total, 6 essais inscrits), avec comme modèles à suivre Théo Attissogbe et Émilien Gailleton, déjà membres du groupe France.
Premier centre de devoir, efficace au duel et pénétrant, il y prend « du plaisir, je crois que ça se voit, en tout cas nous, on le ressent », disait-il samedi après le succès contre Bayonne (47-24), insistant sur « les connexions, ce qui fait la force de notre ligne ».
Xan Mousques met Fabien Brau-Boirie dans l’espace 💥
Les Bleuets passent devant pour la première fois du match (20-16) 👊#FRAITA | #U6N20 pic.twitter.com/pBNw3Rb63c
— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) February 23, 2024
Son manager Sébastien Piqueronies, réputé pour lancer les jeunes, a pointé comme axes d’amélioration chez lui « le travail sans ballon avec encore plus d’intensité, il a une marge de progression importante là-dessus ».
Conscient que son nom circule en hauts lieux, le Palois s’est dit « forcément attentif » à l’annonce de la liste des 42 : « Mais après comme je l’ai déjà dit, si j’y suis, c’est que je l’aurais mérité et si je n’y suis pas, je vais continuer à travailler pour avoir cet objectif en tête d’y être. Mais ce n’est pas un tournant dans ma vie si je n’y suis pas. »
À la question de savoir s’il méritait d’y être au regard de ses performances, Brau-Boirie a répondu : « Je ne sais pas quoi répondre. Je sais qu’il y a de très bons joueurs à côté de moi qui ont peut-être plus d’expérience, qui valent aussi le coup. Je laisse le choix au sélectionneur. »
Kalvin Gourgues, accélérateur de jeu à Toulouse
À peine plus vieux de six mois que son compère béarnais, Kalvin Gourgues a lui été contraint de prendre son temps, en raison d’un problème de circulation sanguine qui lui a fait vivre une saison 2024-2025 blanche, après quatre apparitions en pro l’année précédente.
Mais depuis la reprise début septembre, le jeune centre est débarrassé de ses problèmes physiques et s’impose déjà comme un détonateur majeur chez les triples champions de France.
Pépite détectée 💎
Kalvin Gourgues, centre de 20 ans du @StadeToulousain, est l’un des joueurs à suivre cette saison en #TOP14 👏 pic.twitter.com/XfimxNy06F— TOP 14 Rugby (@top14rugby) September 19, 2025
Formé à Toulouse après des débuts tout près, à Grenade-sur-Garonne, comme François Cros, le trois-quarts permet aux Rouge et Noir « de mettre de l’avancée, de gagner des duels, d’aller vite sur les extérieurs, parce qu’il a une qualité technique qui fait qu’il arrive à toucher vite les couloirs », selon David Mélé, entraîneur adjoint d’Ugo Mola, également en charge des Espoirs, où il l’a bien connu.
Auteur d’un essai et de nombreux franchissements et décalages lors du large succès contre Bordeaux-Bègles dimanche (56-13), Gourgues fait figure de porte-bonheur pour la formation d’Ugo Mola, qui l’a titularisé à chacune des quatre victoires toulousaines.
Entouré par Thomas Ramos derrière lui, Romain Ntamack à l’ouverture et Pierre-Louis Barassi au centre, il grandit à toute vitesse.
« C’est un vrai bosseur, un mec qui a envie d’apprendre, il demande beaucoup aux anciens. (…) On peut voir qu’il fait très souvent les bons choix, mais il ne pense pas aux conséquences, il y va », souligne David Mélé.
Déroutant au centre, le Toulousain est aussi doté d’une polyvalence souvent appréciée par le sélectionneur, capable d’évoluer à l’arrière et à l’ouverture ainsi que de buter.