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Barrages de Top 14 : la revanche d’Urios, le défi de Patat
Par Kim Ekin
Christophe Urios d’un côté, Grégory Patat de l’autre. L’un connaît les barrages du Top 14 comme sa poche, l’autre s’apprête à les découvrir. Vendredi 13 juin, le choc entre Clermont et Bayonne opposera un habitué des phases finales à un technicien appliqué qui a su emmener l’Aviron vers les sommets.
Trente-trois ans que Bayonne n’avait pas vu la phase finale. Cette fois, c’est chez lui, dans un stade Jean-Dauger imprenable depuis janvier 2022, que l’Aviron s’apprête à jouer son barrage. Une vraie récompense après une saison pleine, conclue à la 4e place, contre toute attente.
Mais en face, Urios ne tremble pas. À 59 ans, avec 23 saisons sur un banc dont 17 au plus haut niveau, il en a vu d’autres. Ces matchs à quitte ou double, il les connaît. En dix ans, il en a disputé sept, avec Oyonnax, Castres, Bordeaux-Bègles et Clermont. Et il sait comment les aborder. En 2018, avec Castres, il était allé chercher le Bouclier après une saison terminée à la 6e place. C’est dire s’il sait appuyer au bon endroit au bon moment.
Cette année, Clermont a fini 5e. Pas mal, surtout après une dernière journée pleine de rebondissements, où les Jaunards ont profité des faux pas de Castres et La Rochelle pour se faufiler dans le top 6.
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«?Notre qualification est méritée même si on a eu un creux pendant l’hiver?», a estimé Urios samedi après «?le meilleur match de la saison, le plus constant, le plus abouti dans le jeu?» livré donc au bon moment à Montpellier (23-10), en rendant hommage au 16e homme clermontois.
«?Quand je vois le public, sa transhumance jusqu’à Montpellier, c’est incroyable. C’est plus que de la passion, c’est de l’amour. Les gens peuvent se reconnaître dans l’équipe?», a-t-il souligné.
Privés de phase finale depuis quatre ans, les supporters clermontois seront bien là vendredi, sur les bords de Nive, pour pousser leur équipe face à la Peña Baiona, l’un des publics les plus chauds du championnat, qui a pleinement adopté Grégory Patat depuis son arrivée en 2022.
Lui, c’est un homme du Sud-Ouest pur jus, formé au rugby à Auch et passé par La Rochelle comme adjoint avant de prendre les rênes de l’Aviron. En trois saisons, il a marqué les esprits. Chaque objectif fixé par le président, il l’a rempli.
Arrivé pour remplacer Yannick Bru juste après la montée en Top 14, Patat a d’abord assuré le maintien (8e), avant d’offrir au club sa toute première qualification pour la Champions Cup.
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Et l’année suivante, malgré un effectif limité et deux compétitions à gérer, l’Aviron s’est offert un nul de prestige sur la pelouse du Munster (17-17) et a bouclé l’exercice à la 12e place, en phase avec les moyens du club. Du travail bien fait, à la basquaise.
L’arrivée controversée de Laurent Travers
L’été dernier, la direction de Bayonne avait clairement affiché son ambition : atteindre les barrages du Top 14. Dans le même temps, en coulisses, elle nouait déjà des contacts avec Laurent Travers, alors en manque de terrain du côté du Racing 92.
Ces discussions se sont concrétisées, et Travers arrivera officiellement à Bayonne le 1er juillet, même s’il a déjà fait quelques apparitions discrètes au centre d’entraînement.
Cette arrivée a provoqué quelques remous en interne, mais n’a pas déstabilisé une équipe bayonnaise très soudée derrière son staff, solidement installée à la 4e place du classement depuis la fin janvier.
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Patat et son équipe d’adjoints (Gerard Fraser, Joël Rey, Nick Abendanon…) sont sous contrat jusqu’en 2026. Grâce aux résultats obtenus, une prolongation semblait même très proche à un moment. Désormais, tout l’enjeu sera de savoir comment s’organisera cette cohabitation avec Laurent Travers la saison prochaine. Un défi à relever dans les coulisses de Jean-Dauger !
Pour l’instant concentré sur sa fin de saison, l’intéressé ne compte pas s’arrêter là : «?Aujourd’hui, on est une équipe solide et un potentiel candidat au Brennus?», a-t-il lâché samedi.
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