Perpignan anéanti par Montpellier : « on ne peut pas défendre tout le match »
« C’est un match, c’est…», a commencé à réagir sur Canal + Jéronimo de la Fuente, le trois-quarts centre de Perpignan après sa défaite 0-28 face à Montpellier lors de la 10e journée de Top 14. Avant de lâcher, dépité : « il n’y a pas de match. »
L’électrochoc espéré n’a pas eu lieu : pour la premier rendez-vous de la mission commando assignée à Laurent Labit à la tête de Perpignan, lanterne rouge, l’Usap s’est inclinée pour la 10e fois consécutive, sans entrevoir la moindre amélioration. Écoeurés, les supporters ont quitté en masse les travées d’Aimé-Giral alors que le naufrage se poursuivait.
Largement dominés par des Montpelliérains qui n’ont pas eu à forcer leur talent, alors qu’ils restaient sur deux défaites consécutives inquiétantes, les Perpignanais restent bons derniers, avec un seul petit point au compteur, à six longueurs du promu Montauban, balayé à domicile par Toulouse (49-7). Fragilisé avant la partie, le staff des Héraultais, cornaqué par le manager Joan Caudullo, s’offre un bol d’air avant de recevoir Bordeaux-Bègles samedi prochain (14h30).
« Quand ils sont rentrés chez nous, ils ont marqué et on n’était pas bien en défense sur les petites choses », poursuivait De la Fuente. « Mais bon, on ne peut pas défendre tout le match et, chaque fois qu’on avait la petite opportunité de marquer, on ne le faisait pas bien. Donc il faut travailler mieux. Et on va pas lâcher, ça continue. Il y a 16 matchs encore et on va le faire. »
Rien ou presque n’a fonctionné pour les Catalans, qui comptaient sur le renfort du vétéran argentin Benjamin Urdapilleta, sorti de sa retraite et arrivé à Perpignan le week-end dernier. Mais l’ancien Castrais de 39 ans a multiplié les erreurs, comme le reste de ses nouveaux partenaires, et a raté sa seule tentative du jour face aux perches après cinq minutes de jeu.
Le MHR a alors peu à peu posé sa patte sur la rencontre, délocalisée dans le stade Raoul-Barrière de Béziers en raison d’incidents survenus à Aimé-Giral lors du match contre le Racing 92 en septembre. Malmenés malgré de la bonne volonté, les Catalans ont reculé et vécu une séquence cauchemardesque après la demi-heure de jeu, en perdant leur deuxième ligne Posolo Tuilagi, touché au genou gauche dans un regroupement. Puis, dans la foulée, les coéquipiers de Lenni Nouchi, titulaire après avoir passé la semaine à Marcoussis avec les Bleus, se sont montrés plus puissants et ont trouvé la faille sur un modèle de ballon porté, conclu par Christopher Tolofua (10-0, 33e).
La deuxième mi-temps a commencé de la même manière, avec des Perpignanais subissant sur chaque impact, donnant un sentiment d’impuissance inquiétant et conforme à leur situation comptable. Pénalisé à quatre reprises sur une même séquence héraultaise, Perpignan a laissé le pilier Wilfrid Hounkpatin aller inscrire un deuxième essai pour les siens.
À cinq minutes du terme, Alexandre Bécognée a un peu plus alourdi l’addition, et a surtout offert le point de bonus offensif au MHR, refroidissant un peu plus un stade déjà congelé par la température et le scénario. L’étendue du chantier est immense pour Laurent Labit et son nouveau staff, avec, dès la semaine prochaine, un déplacement difficile à Castres.

