Axelle Berthoumieu : « j’ai perdu mon sang froid »
La troisième-ligne du XV de France féminin Axelle Berthoumieu a exprimé publiquement des regrets lundi soir suite à la morsure qu’elle a infligé à son homologue de l’Irlande Aoife Wafer, lors du quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby féminine entre la France et l’Irlande remporté 18-13 par les Bleues, dimanche 14 septembre 2025.
Dans un message publié sur son compte Instagram, la joueuse de 25 ans et 25 sélections s’est excusée pour son geste.
« Dimanche lors du match face à l’Irlande, j’ai perdu mon sang-froid. Je sais que ce n’est pas acceptable et je suis consciente que cela met un terme à ma Coupe du Monde », regrette-t-elle.
« Je tiens à présenter mes excuses sincères à @aoife_wafer et à l’équipe d’Irlande @irishrugby , à mes coéquipières et notre staff, à la FFR ainsi qu’à toutes celles et ceux qui nous soutiennent.
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« Ce n’est pas l’image que je veux donner ni la joueuse que je veux être. J’accepte la sanction et j’assume. Le rugby est un sport de respect et ce geste n’a rien à faire sur un terrain de rugby. »
Un message unanimement salué
Le geste a été salué unanimement sur les réseaux sociaux, pour souligner son courage (d’admettre ses erreurs) et son humilité (face à ce geste qu’elle regrette). « Geste malheureux, mais bravo pour le mea culpa et ton beau message », relève un abonné à son compte. « Ton talent, ton fair-play et ta gentillesse sont une source d’inspiration. Ton chemin qui incarne les plus belles valeurs, est une fierté. Tu vas rebondir et revenir plus forte car c’est dans l’épreuve que le champion se révèle », écrit un supporter.
« Tes proches te connaissent et savent qui tu es. Cela peut arriver de chavirer surtout quand la pression d’une coupe du monde pèse sur des épaules de jeunes athletes. Savoir se remettre en question et accepter les conséquences pour pouvoir avancer c’est une grande force !! », assure une autre.
« Vu les circonstances du match et surtout la première période éprouvante, je comprends qu’on puisse perdre ses nerfs et laisse agir son instinct. Certes le geste n’a rien à faire sur aucun terrain de sport, mais vous êtes des humaines avant tout , nous sommes des humains avant tout et c’est totalement humain de perdre ses nerfs sous la pression… Allez les Bleues ! Toute la France du rugby est derrière vous ! », dit encore un message.
Même les supporters de l’Irlande saluent le geste. « Merci pour les excuses. Je ne pensais pas, en tant que supporter de l’Irlande et admirateur du rugby français et de votre façon de jouer, que nous en aurions. J’espère que tu en tireras une leçon. Il me faudra du temps avant de pouvoir vous soutenir de nouveau. Mais au moins, tu as eu la classe de le faire et je t’en remercie. N’oublie pas qu’il y avait des enfants hier. À bientôt sur le chemin du Tournoi des Six Nations, Axelle », indique ce fan de l’Irlande.
Et ur une note plus amusante, cet autre anglais émet une hypothèse : « Peut-être un repas d’avant-match un peu plus consistant ? Tu as vu un bras et tu t’es dit “tasty baguette” » ?
12 matchs de suspension
Quoiqu’il en soit, la joueuse avait eu l’occasion d’exprimer ses regrets plus tôt dans la journée lorsqu’elle a été entendue par une commission indépendante d’examen du jeu déloyal (FPRC). Après avoir passé en revue tous les angles et éléments disponibles, la commission avait jugé que son geste sur Aoife Wafer dans un regroupement relevait bien de la règle 9.12 sur la violence physique — morsure.
Auto-saisie juste après le match, la commission de World Rugby a conclu que la morsure avait bien eu lieu, même si l’arbitre vidéo, alerté après un signalement de la capitaine irlandaise Sam Monaghan, n’avait pas pu le confirmer en direct faute d’images suffisantes. La troisième ligne des Bleues a reconnu le jeu déloyal et exprimé ses regrets, concédant que son geste aurait mérité un carton rouge.
Malgré ces aveux, la commission a estimé que le geste justifiait la sanction minimale de 18 matchs. Elle a appliqué une réduction de six matchs, ramenant la sanction proposée à 12. Aucune circonstance atténuante n’a été retenue, en raison de la gravité de l’acte.
Berthoumieu serait ainsi privée de la demi-finale et de la finale (ou petite finale) du Mondial, ainsi que de dix rencontres en club. Elle ne pourrait rejouer qu’à partir du 1er mars 2026. La joueuse a néanmoins fait appel face à cette lourde sanction.