Ce que la France doit vite changer pour redevenir compétitive
Malmené par les Springboks samedi 8 novembre (32-17), le XV de France a été exposé dans tous les secteurs du jeu. Pour retrouver son rang, plusieurs chantiers s’imposent.
Un pack à durcir
Face à la puissance sud-africaine, le huit de devant tricolore a plié. Trop pénalisé, trop consommé dans les rucks, il n’a jamais réussi à inverser la tendance. L’écart d’expérience – 562 sélections côté sud-africain contre 153 côté français – s’est cruellement fait sentir.
Julien Marchand l’a reconnu : « Il y a une mêlée où on a ramassé, il faut dire clairement le mot. » Si les Bleus ont su se réorganiser par la suite, les erreurs de densité et de discipline ont coûté cher, notamment sur les essais de Reinach et d’Esterhuizen. Pour redevenir compétitifs, la France devra retrouver un pack dominant, capable de répondre à l’impact et de tenir 80 minutes.
Apprendre à tuer les matchs
Les Bleus ont eu les occasions. Deux superbes essais en première mi-temps, de longues séquences à 15 contre 14 après le rouge de De Jager… mais seulement trois points inscrits en seconde période. « On a manqué de justesse », a admis Gaël Fickou. Thibaud Flament a renchéri : « On n’est pas assez tueurs. » Ce manque de réalisme, déjà visible lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023, continue de hanter les Bleus. Pour franchir un cap, ils devront apprendre à capitaliser sur leurs temps forts et à convertir la domination territoriale en points.
Recréer du leadership
Quand Fickou, capitaine, est sorti à l’heure de jeu, et Marchand dix minutes plus tôt, la France a perdu deux cadres essentiels. Privée d’Antoine Dupont, de Charles Ollivon et de Grégory Alldritt, la jeune garde a semblé démunie quand les Boks ont pris l’avantage.
« Petit à petit on a aussi cédé dans la tête », a concédé Marchand. Ce manque de voix fortes sur le terrain a pesé lourd. Pour rivaliser avec les meilleures nations, le XV de France doit retrouver des leaders capables de maintenir la cohésion et la lucidité dans les moments de crise.
Repenser le coaching
Pendant que Rassie Erasmus osait sacrifier Siya Kolisi pour rééquilibrer son pack et relancer le match, Fabien Galthié misait sur un pari inverse : un banc ultra-puissant pour contrer la montée en intensité sud-africaine. Mais le plan a tenu douze minutes.
« On voulait mettre une équipe avant eux, pour ne pas lâcher du terrain », expliquait Galthié. Le constat est implacable : Erasmus a gagné son duel tactique. À deux ans de la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie, la France doit affiner ses choix en cours de match et retrouver cette capacité à s’adapter vite, comme elle savait si bien le faire avant.

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