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Les carnets de Coupe du Monde de Morgane Bourgeois : chapitre 1

Par Morgane Bourgeois at Sandy Park, Exeter
Portrait de Morgane Bourgeois lors de la séance photo officielle de l’équipe de France pour la Coupe du monde féminine 2025, à Exeter, le 17 août 2025. (Photo : Harry Murphy / World Rugby via Getty Images)

La préparation a été longue et courte à la fois. Bien plus qu’un enchaînement de stages, c’était une aventure à part entière. Une parenthèse dans nos vies, rythmée par l’effort, les rires, les coups de mou et les moments forts. Un mois et demi pour se transformer, ensemble, en équipe prête à affronter le monde.

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Marcoussis a lancé la machine. Dès le début, nous avons été plongées dans le dur, avec la canicule pour décor. La chaleur étouffante rendait chaque entraînement plus exigeant encore, mais l’envie était palpable. Nous avons transpiré, beaucoup. Nous avons parfois vacillé. Mais surtout, nous avons construit : du jeu, du lien, du sens. Et entre deux séances, nous nous retrouvions autour de parties de pétanque, de Molly ou de palets bretons… Déjà, le groupe vivait bien.

Parmi les moments forts, la montée de la Tour Eiffel restera gravée. Élever le maillot au sommet du ciel français, avant de rêver d’un autre sommet…

Puis direction la montagne. Décor splendide, presque irréel : nature brute, air pur, hôtel luxueux. Mais l’altitude a vite rappelé que rien ne serait facile. L’oxygène rare, le souffle court, les nuits agitées. Le corps lutte, l’esprit aussi. Et pourtant, c’est là-haut que le groupe s’est cimenté. Nous avons appris à nous dépasser dans un environnement exigeant. Trois fois, nous avons pédalé jusqu’au glacier pour affronter l’hypoxie et nous confronter à nous-mêmes. Des séances dures, galvanisées par la force collective.

Photo : @FranceRugby

Tout au long de cette préparation, une conviction s’est ancrée : une Coupe du monde n’est pas seulement une compétition. C’est une aventure humaine, peut-être l’aventure d’une vie. La vie de groupe est au cœur de tout. Ce sont les regards, les encouragements, les rires et les coups de moins bien qu’on relève ensemble. Ce sont ces liens, tissés loin des projecteurs, qui nous préparent à ce qui nous attend.

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L’arrivée en Angleterre, « juste à côté » pourtant, nous a coûté une journée entière : l’avion, les longues heures d’attente, puis un trajet interminable en bus à la conduite sportive. À l’arrivée, le soulagement de poser enfin nos valises. Mais dès le lendemain, la réalité nous a frappées : la Coupe du monde commence vraiment.

La cérémonie d’ouverture a été un premier moment fort. Entrer dans la cathédrale d’Exeter, acclamées comme des stars, c’était bouleversant. On prend la mesure de ce qu’on vit, sans vraiment réaliser. Un mélange étrange entre lucidité et irréalité, un paradoxe qui donne des frissons. La remise officielle des capes de Coupe du monde a ajouté une dose d’émotion supplémentaire : chacune a ressenti à quel point ce moment était unique, précieux.

Très vite, notre quotidien s’est installé dans un hôtel immense, au beau milieu d’un golf. Les conditions étaient idéales, presque irréelles. Et même si le soleil anglais se montrait timide, chaque rayon était accueilli comme un cadeau.

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Les temps calmes étaient rythmés par nos petits rituels : soirées autour de jeux de société comme le Perrudo ou le Wizard, un puzzle qui avançait lentement, ou encore un latte en terrasse avec vue sur le golf. De simples habitudes, devenues nos bulles d’équilibre au milieu de la pression grandissante.

Lors de notre jour off, nous avons découvert la ville habillée aux couleurs de la Coupe du monde. Affiches, banderoles partout : impossible d’ignorer que nous étions au cœur de l’événement.

Au fil des jours, la tension est montée. Pas une tension négative, mais une excitation palpable. L’attente est longue, les émotions s’accumulent. Nous avions hâte que ça commence, pour libérer l’énergie et entrer dans l’histoire.

Marine Ménager à son arrivée au stade avant le match de poule D de la Coupe du monde féminine 2025 entre la France et l’Italie, à Sandy Park, Exeter, le 23 août 2025. (Photo : Alex Davidson / World Rugby via Getty Images)

Le jour du match est arrivé. La journée d’attente fut interminable, comblée par quelques réunions et une activation dans la bonne humeur. La veille, nous avions regardé les Anglaises défiler face aux USA devant plus de 40 000 personnes. Nous voulions frapper fort, d’entrée.

Notre échauffement était propre, tout le monde dans son match. Dès le coup d’envoi, nous avons eu la possession, longtemps, mais sans scorer. L’Italie nous opposait un mur. Après une vingtaine de minutes, Joanna nous a libérées avec un essai salvateur, le premier de la compétition. Le public, majoritairement anglais, poussait derrière les Italiennes et rappelait qu’ici, rien ne nous serait donné.

Tout au long de la rencontre, nous avons subi du déchet technique et un blocage en zone de conclusion. Ces réglages à parfaire nous ont fait sortir du match heureuses, soulagées, mais aussi frustrées. Cette frustration sera notre carburant pour la suite, afin de livrer une prestation de haut vol la semaine prochaine.


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