Joe Schmidt (Australie) : « on ne peut pas fouetter un cheval mort »
Sous pression, Joe Schmidt n’a pas caché sa profonde frustration face aux efforts restés vains des Wallabies depuis plusieurs mois, « émotionnellement et physiquement épuisés », à l’heure d’affronter une perspective redoutable : le classement historiquement plus bas du rugby australien depuis 67 ans, dans le froid glacial de Paris.
À 60 ans, le technicien néo-zélandais, qui vit l’une des périodes les plus rugueuses de sa carrière, refuse pourtant de céder à la résignation et reste persuadé que son équipe diminuée peut encore faire mentir les statistiques en 2025, face aux champions d’Europe français, sous des températures négatives samedi 22 novembre au Stade de France.
Après six défaites en sept tests
Après six défaites en sept tests, une victoire retentissante à Saint-Denis est leur seule chance d’éviter une tournée européenne sans succès – ce qui serait une première depuis 1958 – et une dixième défaite annuelle, du jamais-vu. Jake Gordon, revenu d’une blessure au quadriceps qui l’avait privé du match contre l’Irlande, a été ménagé à l’entraînement jeudi et devra passer sans encombre la mise en place du capitaine ce vendredi pour conserver sa place.
Malgré trois revers consécutifs face à l’Angleterre, l’Italie et l’Irlande, Joe Schmidt s’est montré fier de l’état d’esprit de son groupe. Ses hommes, souvent valeureux avant de craquer dans les dernières minutes, continuent de livrer sans compter.
« Tout ce qu’on peut essayer de faire, c’est leur montrer le nombre de séquences où ils ont très bien joué pendant cette tournée. Si nous pouvons rester dans le match jusqu’à la 60e minute, je sais à quel point les joueurs sont déterminés à bien finir cette tournée », confie Schmidt.
« J’ai trouvé ça vraiment frustrant, pour être honnête, simplement parce que je vois une progression chez certains joueurs, c’est évident, et quand cette progression n’est pas récompensée, il y a de la frustration. Je sais à quel point les joueurs travaillent dur, ce que ça représente pour eux. Ils ressentent cette frustration, car ils ont l’impression d’avoir déçu les supporters. Nous avons eu un soutien fantastique.
« Ce sont probablement les quelques semaines les plus difficiles que j’aie vécues depuis très longtemps. Mais ils veulent s’accrocher, car ils sont incroyablement fiers de représenter leur pays et résolument engagés à mériter le soutien qu’ils ont reçu. »
Les Wallabies peuvent encore sauver leur place dans le top 6 mondial avant le tirage de la Coupe du Monde de Rugby 2027. Une mission quasi impossible : il leur faudrait battre la France avec au moins 16 points d’écart. Après plusieurs semaines humides mais relativement douces de l’autre côté de la Manche, le groupe a dû s’adapter à la rigueur hivernale francilienne. Schmidt explique avoir cherché à « rafraîchir » son équipe usée par la succession des tests, allant jusqu’à annuler la séance du lundi.
« Nous essayons d’ajuster la charge au ressenti des joueurs, on ne peut pas fouetter un cheval mort », explique-t-il. « Et je n’ai jamais connu un bloc de tests aussi long. La plus grande pause qu’ils ont eue depuis le début, c’est huit jours. C’est une fatigue émotionnelle autant que physique. C’est un vrai défi. Nous avons essayé de nous adapter au fil de la saison. »

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