Hymnes, famille, amis : contre l'Australie, Meafou avait « rendez-vous avec son histoire »

Pour les Bleus, le France – Australie de samedi (48-33) était l’occasion de terminer en beauté une tournée de novembre mi-figue mi-raison. Pour Emmanuel Meafou, c’était en revanche bien plus que ça. L’espace d’une soirée, le deuxième ligne du Stade toulousain a convoqué son passé et son présent.

D’un côté, l’Australie, pays qui l’a vu grandir et lui a permis d’entrevoir le chemin d’une carrière de rugbyman professionnel. De l’autre, la France, sa terre d’accueil depuis 2018, sa deuxième patrie aussi depuis 2023 et l’obtention de la nationalité française, et celle de son fils, Marcellus, né un mois après la naturalisation de son paternel.

Une année à part où il a aussi renoncé à jouer la Coupe du monde avec l’Australie pour ne pas mettre une croix sur son rêve bleu (il n’a été éligible au XV de France qu’après le Mondial).

Trois jours avant France – Australie, son coéquipier à Toulouse comme en sélection Thibaud Flament synthétisait ce que cette rencontre pouvait représenter pour son binôme.

« C’est un match qui a beaucoup de sens pour lui. Depuis qu’il est arrivé ici, il a toujours voulu jouer pour l’équipe de France. Aujourd’hui, il est très fier de pouvoir le faire et il a peut-être rendez-vous avec son histoire ce week-end. »

Une rencontre à la saveur particulière pour Manny Meafou, ce samedi 🫶#QCNS #QuilterNS pic.twitter.com/jJV7uKZ3OY

— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) November 22, 2025

Meafou face à d’anciens camarades de collège

Une histoire qui a résonné deux fois, donc, peu avant le coup d’envoi. « Il y avait beaucoup d’émotion pendant les hymnes, a raconté l’intéressé dans les coursives du Stade de France. À l’école et au collège, on chantait tout le temps l’hymne (australien, ndlr), ça faisait donc un peu bizarre pour moi de l’entendre. »

L’hymne de son frère et de sa sœur, qui avaient atterri deux jours plus tôt en provenance de l’ile continent pour assister à cet immanquable moment familial et qui ont pu immortaliser l’instant après le coup de sifflet final. À la question de savoir si leur cœur penchait plus du côté des Wallabies ou de l’équipe du frangin, « Manny » a répondu tout sourire : « Ils étaient pour moi ! »

Sur le terrain, Meafou a été un peu à l’image du XV de France, proposant du bon et du moins bon. Il n’a du moins pas triché dans l’engagement, distillant quelques plaquages appuyés à des joueurs qui, pour quelques-uns, ont été ses coéquipiers durant sa première vie australienne tels le pilier Taniela Tupou, le flanker Fraser McReight ou encore le talonneur Matt Faessler. Pour une victoire finale que le numéro 5 des Bleus n’est pas près d’oublier.

Par Anthony Tallieu au Stade de France