Deuxième test fatal aux Bleus : le pack a coulé

Les avants français, inexpérimentés au niveau international, ont particulièrement souffert samedi 12 juillet lors de la lourde défaite face aux All Blacks (43-17), multipliant erreurs en touches et reculant sur les duels.

Cette fois, la bataille a été aussi déséquilibrée que ne le laissait craindre la feuille de match. La moitié des huit avants titulaires qui s’avançaient à Wellington vivaient leur première sélection, deux autres n’avaient qu’une sélection et un joueur, le pilier droit Georges-Henri Colombe, n’avait pas joué depuis quatre mois.

Le néo-Toulousain a d’ailleurs donné le – mauvais – ton du match en coupant la première phase de domination du match en laissant échapper la balle, puis en étant pénalisé sur une mêlée quelques minutes plus tard.

De l’autre côté, le pilier gauche Baptiste Erdocio a aussi été en difficulté, avec deux pénalités contre lui en début de match tandis que le capitaine Gaëtan Barlot, seul rescapé de devant par rapport aux huit qui avaient débuté à Dunedin, a vu quatre de ses lancers en touche récupérés par les All Blacks.

À l’envers contre l’alignement noir, « on a pris deux essais sur maul, c’était compliqué aujourd’hui », a reconnu Barlot après le match au micro du diffuseur Canal+, les Blacks marquant également leur premier essai sur une combinaison en touche, avec le demi de mêlée Cam Roigard s’échappant petit côté.

« Ce soir, on n’a pas su relever le défi qu’ils nous ont lancé »

En deuxième ligne, le Toulousain Joshua Brennan a écopé d’un carton jaune pour un plaquage dangereux sur Jordi Barrett qui s’est réceptionné sur la tête, et Matthias Halagahu n’a que peu pesé. Seul le finaliste du Top 14, le Bordelo-Béglais Pierre Bochaton, a par moment tenu tête aux offensives adverses.

« Ce soir, on n’a pas su relever le défi qu’ils nous ont lancé. On n’a pas su relever le défi » de la conquête, a reconnu après le match Estaban Abadie, qui devait lancer les combinaisons françaises en touche, au micro de Canal+. « On savait qu’ils allaient monter le niveau, on n’a pas su répondre présent. »

Mais au-delà des domaines spécifiques, c’est sur l’ensemble du jeu que les avants ont failli, manquant la bataille du défi physique et celle des collisions. Après contact, les Blacks ont avancé de 300 mètres, contre à peine 200 pour les Bleus, malgré un nombre de plaquages équivalent.

Avec 15 % de plaquages manqués, les Français ont aussi été en dessous des standards internationaux.

Fabien Galthié a décidé comme à son habitude de faire rapidement les changements, ramenant notamment l’expérience de Cameron Woki et de Romain Taofifenua, mais l’écart à la pause était tel (29-3) que l’intensité a baissé, les Blacks contenant sans difficulté les offensives bleues.

« Il y a eu une belle réaction des finisseurs, qui permettent d’arrêter l’hémorragie et de faire une deuxième période à l’équilibre » avec deux essais de chaque côté, a souligné le sélectionneur, pour qui « le match a été difficile à vivre, notamment la première mi-temps ».