Des protège dents connectés plus précis pour la Coupe du Monde de Rugby
Les joueuses qui disputeront la Coupe du Monde de Rugby féminine en Angleterre, du 22 août au 27 septembre, porteront des protège-dents connectés qui s’illumineront en cas de choc important à la tête, a annoncé lundi 11 août World Rugby.
Le protège-dents s’allumera en rouge si une joueuse subit un choc suffisamment violent pour potentiellement causer une commotion cérébrale. Le flash lumineux permettra aux joueuses, au corps arbitral mais aussi aux spectateurs de déceler les impacts violents à la tête. L’arbitre devra alors arrêter le match et la joueuse concernée quittera le terrain pour subir un examen médical dans le cadre du protocole commotion.
Il s’agit de la dernière évolution du protège-dents connecté depuis son intégration au protocole de détection des commotions en janvier 2024. Il a obtenu un « accord total » pour la Coupe du monde, selon le directeur médical de World Rugby, le professeur Éanna Falvey. Cette nouvelle technologie, testée cette année en Major League Rugby, sera ensuite adoptée dans le rugby masculin de haut niveau dès la nouvelle saison. Le Rugby Championship, lui, attendra 2026.
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La nouvelle technologie détecte les impacts élevés en une fraction de seconde, explique la responsable scientifique et médicale de World Rugby, le docteur Lindsay Starling. « Entre janvier 2024 et aujourd’hui, on a fait énormément de progrès », indique-t-elle. « Auparavant, l’identification d’une commotion ou l’entrée dans le protocole HIA se faisait uniquement sur des signes visibles. Là, et c’est tout l’intérêt, il s’agit de détecter des choses invisibles. Parfois, c’est difficile et il faut apprendre à faire confiance à la donnée émise par le protège-dents. Bien sûr, on connaît les recherches effectuées en amont et nous n’aurions jamais lancé ça si nous n’avions pas confiance. »
Avec les modèles actuels, un léger décalage dans la connexion Bluetooth rend difficile l’identification immédiate de l’impact qui a déclenché l’alerte médicale. Starling compare ça au moment où « on connecte son téléphone à une enceinte Bluetooth chez soi : il peut y avoir quelques secondes de latence ». Résultat : les arbitres doivent attendre un arrêt de jeu avant que le staff médical ne puisse analyser l’impact et sortir la joueuse.
« Le protège-dents s’allume quand la joueuse a reçu un coup, et c’est tout »
Les nouvelles LED rendent désormais le processus plus fluide, plus rapide accélèrent les décisions et réduisent les interruptions de match. « Les essais avec les LED ont été assez simples : le protège-dents s’allume quand la joueuse a reçu un coup, et c’est tout », explique Starling.
« Là où c’est devenu intéressant, c’est qu’avant, l’alerte partait via Bluetooth vers le bord du terrain, ce qui prenait quelques secondes, puis on attendait un arrêt de jeu pour faire sortir la joueuse. Surtout quand elle semblait aller bien, il y avait parfois la question : quel choc exactement a provoqué l’alerte ? Maintenant, il n’y a plus aucun délai.
« C’est beaucoup plus clair, les joueuses savent tout de suite ce qui est à l’origine de leur sortie, et cela a vraiment renforcé la prise de conscience sur le terrain. C’est exactement comme si l’arbitre était le premier à repérer qu’une joueuse ne va pas bien et arrêtait le jeu. »
85% des joueurs portent des protège-dents connectés
Cette réactivité ouvre aussi la porte à une identification plus rapide de possibles gestes illicites, plutôt que d’avoir l’information avec un temps de retard. Mais Starling avertit qu’il ne faut pas se reposer uniquement sur les données.
« Le problème, c’est que parfois, un petit coup peut être grave. Et à l’inverse, il peut y avoir un geste de jeu dangereux très net, mais qui n’a pas provoqué un gros impact. Il faut veiller à ne pas tout miser sur les chiffres ou leur donner trop de poids », remarque-t-elle.
« Les données sont puissantes, mais elles ne racontent pas toute l’histoire. Je pense qu’un jour, elles pourront contribuer davantage à identifier les gestes dangereux, mais il faut comprendre que, tout comme une commotion peut être très visible après un petit impact, il existe aussi des cas de jeu dangereux où la force du choc est insuffisante pour apparaître dans les mesures. »
Selon une statistique World Rugby, dans le rugby masculin, environ 85% des joueurs portent des protège-dents connectés, qui ne sont pas pour l’heure obligatoires.
L’instance internationale a introduit le protège-dents connecté lors du tournoi international féminin WXV en 2023, avant de le généraliser à l’échelle mondiale l’année suivante.
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