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Chabal se raconte : « La barbe ? Je l’ai laissé pousser car je ne parlais pas anglais »

Sébastien Chabal, ancien international français de rugby, consultant télé lors de la finale du Top 14 entre Toulouse et La Rochelle au Stade de France, à Paris, le 25 juin 2021. (Photo : Catherine Steenkeste / Getty Images)

Ca tient à peu de choses une réputation. Celle de Sébastien Chabal tient de l’anecdote. Le puissant troisième-ligne (47 ans aujourd’hui et 62 sélections entre 2000 et 2011) a été l’un des premiers internationaux français à faire parler de lui au-delà de la communauté rugbystique. Son look d’homme des cavernes a explosé lors de la Coupe du Monde de Rugby 2003 en Australie et la poussière n’est jamais retombée.

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Ajouter à cela un tampon sur Chris Masoe et la mâchoire brisée du All Blacks Ali Williams et sa réputation est faite. On est en 2007. « Les médias avaient besoin de têtes d’affiche. J’ai été choisi. Et ma popularité a perduré alors que nous avons été nuls à la Coupe du monde. » C’est ainsi que Sébastien Chabal est devenue la première vraie tête d’affiche planétaire du rugby français, presque par accident.

Sebastien Chabal
Les Français ont l’habitude de placer certaines figures sur un piédestal, comme ils l’avaient fait avec Sébastien Chabal. (Photo : Mark Kolbe / Getty Images)

Mais d’où il vient, son look de chevelu si iconique, si gaulois ? De l’époque où il évoluait à Sale avec les Sharks, il y a une vingtaine d’années. « En débarquant à Sale, je ne parlais pas bien anglais, et je n’étais pas à l’aise pour aller chez le coiffeur. J’ai tout laissé pousser. Ma femme m’a dit, par la suite, que ma barbe et mes cheveux longs correspondaient à mon caractère réservé, introverti. J’avais en effet trouvé là un bon moyen de me cacher. Et c’est tout l’inverse qui s’est produit », raconte-t-il dans une interview accordée au Monde.

Quelques années plus tard, il a même créé sa propre ligne de cosmétiques, « Au poil » (qui n’a pas marché super). Et aujourd’hui, le business est plus florissant avec sa marque de vêtements, Ruckfield, et ses participations dans d’autres société (équipements sportifs, restauration…).

Son travail à l’usine comme tourneur-fraiseur

On y apprend tellement d’autres choses intéressantes dans cette étonnante confession. Comme son côté bordélique quand il était gamin ou encore le juron qu’il a laissé éclaté lorsque sa prof de sa math a secoué son cahier de maths par la fenêtre, éparpillant ses feuilles volantes dans la cour. « Le proviseur du collège m’a viré plusieurs jours, ce qui était normal. Mais je me suis braqué contre l’école. Et je me suis mis à ne plus faire grand-chose », admet-il.

Avec son bac pro en poche, il a débuté une carrière de tourneur-fraiseur en productique. « J’ai adoré cette expérience dans un milieu qui présente beaucoup de points communs avec le rugby. A l’usine, j’avais l’impression de faire partie d’une équipe. Il y avait une vraie entraide. Dès qu’un ouvrier avait besoin d’un coup de main pour usiner une pièce trop lourde, les autres accouraient », raconte-t-il.

Fils d’un père qui bossait dans les travaux publics et d’une mère qui faisait les ménages avant de travailler dans une bijouterie, le costaud Sébastien Chabal découvre le rugby à 16 ans dans le village voisin dans la Drôme et n’arrive pas à décrocher.

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Ce qu’il aime ? Le contact, bien sûr, mais aussi (surtout ?) l’esprit de camaraderie et la fête avec les copains. Il commence à Bourgoin, il est payé 584 euros par mois et est repéré pour sa vitesse, sa puissance, son jeu de destruction et son profil atypique.

« Pour revenir aux maths, on m’a toujours dit que la ligne la plus courte était la ligne droite. C’est ce que j’ai appliqué sur le terrain. Ça tapait fort et ça me plaisait, en attaque comme en défense. C’est extraordinaire, un bon plaquage. Cela génère plus de plaisir qu’un essai. Vous prenez l’ascendant sur votre adversaire en le marquant psychologiquement de manière durable. Il cherchera à vous éviter lors du prochain match », savoure Sébastien Chabal.

« C’est extraordinaire, un bon plaquage. Cela génère plus de plaisir qu’un essai. Vous prenez l’ascendant sur votre adversaire en le marquant psychologiquement de manière durable. Il cherchera à vous éviter lors du prochain match… »

On le voit comme quelqu’un « de rustre, de dur, de pas aimable ». Mais il est tout l’inverse, et c’est ce qui déstabilise les gens qui le rencontrent la première fois. « J’ai deux bras, deux jambes, et je ne mange pas des enfants au petit déjeuner », avoue-t-il, comme pour casser un mythe.

Il est même rentré au musée Grévin et à Fort Boyard, a chanté et joué avec les Enfoirés, a même fait le show en homme des cavernes pour le tournoi de rugby à 7 de Hongkong. Et ça fait déjà 10 ans qu’il est consultant à Canal +.

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