Annoncer les compos 1h avant le match ? L'idée séduit O'Gara

Pour Ronan O’Gara, le coach du Stade Rochelais, le rugby pourrait s’inspirer du foot et revoir ses habitudes en ce qui concerne l’annonce des compositions d’équipe.

Dans le football, les titulaires ne sont connus qu’une heure avant le coup d’envoi. Objectif : garder ses cartes en main jusqu’au bout, ajuster en fonction de la météo ou de l’adversaire, et laisser un maximum de liberté au staff.

Le rugby, lui, reste très classique. Les compos tombent 48 heures avant le match — souvent le jeudi pour une rencontre disputée le samedi. Ça alimente l’attente médiatique, permet aux supporters de se projeter, et instaure une certaine transparence. Mais ça donne aussi à l’adversaire tout le temps pour décortiquer la moindre option. Une fois la feuille de match communiquée, plus grand-chose ne bouge, sauf blessure de dernière minute.

Will Greenwood, l’ancien trois-quarts centre du XV de la Rose, estime que cette pratique pourrait évoluer. Selon lui, le rugby gagnerait à adopter une approche plus souple, à l’image du foot. Invité de Sky Sports aux côtés de Ronan O’Gara après la victoire des Lions britanniques et irlandais contre le First Nations & Pasifika XV à Melbourne, il a plaidé pour une réforme.

« Aujourd’hui on connaît mieux les joueurs, on sait comment ils fonctionnent mentalement… Je pense qu’on se rapproche du moment où, comme au foot, on annoncera la compo seulement une heure avant le coup d’envoi », avance Greenwood. « Tu as 30 gars prêts… S’il tombe des cordes, tu peux te dire : je prends mes deux meilleurs buteurs, mes plaqueurs les plus sûrs, mon triangle arrière le plus solide. »

Une idée que Ronan O’Gara soutient, même s’il reconnaît la limite actuelle : « Tu ne peux pas le faire avec les règlements actuels. Mais je trouve ça très intéressant. »

Greenwood insiste : « Je pense que ça ne va pas tarder à changer. » Réponse d’O’Gara : « Ce serait une excellente chose. »

Interrogé sur la capacité de ses joueurs à s’adapter à une annonce de la compo une heure avant le match, O’Gara répond : « Si on applique vraiment ce qu’on prêche toute la semaine, tout le monde est sur la même longueur d’onde. Et si, dès les dix premières minutes, tu dois tenter un coup de poker, tu sais déjà depuis le lundi que ce joueur-là n’est pas vraiment entré dans le projet. »

Publié sur RugbyPass, cet article a été adapté en français par Willy Billiard.