Tyler Ardron resigne pour le Canada avant une ultime saison à Castres
Par Jon Newcombe
En décembre dernier, les chances de revoir Tyler Ardron (34 ans, 41 sélections depuis 2012) avec le maillot du Canada semblaient quasi nulles.
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Le troisième ligne de Castres, concentré sur le Top 14, paraissait avoir tourné la page. Il l’avait même laissé entendre dans une interview de fin d’année sur RugbyPass. Mais, dès le lendemain de sa parution, le CEO de Rugby Canada, Nathan Bombrys, avait pris son téléphone. Et tout s’est enchaîné pour que le meilleur joueur canadien apporte son expérience à la nouvelle campagne de qualification pour la Coupe du Monde de Rugby masculine, qui débute ce vendredi 22 août à Calgary face aux États-Unis dans la Pacific Nations Cup Asahi Super Dry.
« Tout le mérite lui en revient, c’est exactement ce qu’il s’est passé : il m’a appelé directement, j’ai parlé au coach juste après, et tout s’est bien passé », raconte Ardron.
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Sous la houlette du nouvel entraîneur, l’Australien Steve Meehan, fort d’une expérience européenne, le Canada veut effacer l’échec historique de 2023 – première Coupe du monde sans les Canadiens – et lancer une nouvelle campagne de qualification. Premier rendez-vous vendredi soir à Calgary contre les États-Unis, dans la Pacific Nations Cup.
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Le retour d’Ardron, numéro 8 de 34 ans, absent depuis le dernier cycle mondial, accompagné d’un autre cadre, le deuxième ligne Evan Olmstead, envoie un signal clair : le Canada veut frapper fort d’entrée face à des Eagles mieux classés de neuf rangs (16e).
Pour Ardron, c’est un vrai soulagement : « Maintenant, j’ai une vision différente, je vois les choses autrement après dix jours ici. C’est génial, j’ai adoré », confie-t-il en exclusivité à RugbyPass.
« Je me suis demandé : quel sera mon héritage à la fin de ma carrière ? Si je ne joue plus de Coupe du monde, ou même si j’en joue une, il faut que le Canada y retourne. Pas seulement pour moi ou pour le groupe actuel, mais pour l’avenir de l’organisation. Je veux qu’un jeune ait la même chance que moi. Si on tombe au 25e ou 30e rang mondial, plus personne n’aura cette chance. »
Le Canada, depuis qu’il s’est éloigné, a souffert. Des choix subis, d’autres assumés. Résultat : chute hors du top 20 et une élimination cuisante contre le Chili (33-24), synonyme d’absence en 2023. La pire image de ses 38 sélections.
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Et même avec une Coupe du monde élargie à 24 équipes, la route reste compliquée. Il faudra finir dans le top 3 de la Pacific Nations Cup face aux Samoa, aux Tonga et aux USA. L’an passé, les Canadiens avaient terminé bons derniers.
Ardron souligne la relation fluide avec son sélectionneur : « Il n’y a pas eu de pression de sa part. Il m’a dit : “Voilà ce que j’aimerais, voilà comment je te vois”. On a eu une super discussion et d’autres ensuite. Son plan, c’est clair : se qualifier et remettre Rugby Canada à un meilleur niveau que l’an passé. Le timing était bon, la vision pour l’avenir était bonne. Tout est tombé en place, et j’ai voulu revenir. »
Vendredi, les Eagles partent favoris. Mais le Canada a montré le mois dernier qu’il pouvait rivaliser : une courte défaite (20-19) contre l’Espagne à Edmonton, sur une pénalité dans les arrêts de jeu. « Je pense que ça peut être un déclic, peu importe le résultat. L’Espagne est une bonne équipe, avec beaucoup de pros. On a beaucoup de choses à retenir de ce match », analyse Ardron.
Ses statistiques parlent : huit de ses 38 sélections ont eu lieu contre les États-Unis, seulement trois victoires à la clé. Mais il reste confiant : « Les gars n’ont pas eu de résultats ces derniers temps, mais ce sont des hommes qui bossent dur. On obtient ce qu’on mérite, et je crois qu’ils méritent une victoire ce week-end. »
Plus de 10 000 billets ont déjà été vendus pour ce duel. « C’est un match énorme. Ça ne garantit rien, et ça ne nous élimine pas non plus si on perd. On n’a rien à perdre. Mais si on gagne, on se met exactement où on veut être. »
Sa dernière saison au Castres Olympique
Après ce rendez-vous, Ardron retournera à Castres pour démarrer sa sixième saison, le 6 septembre contre Pau. Il manquera donc le déplacement au Japon pour le deuxième match de la PNC. Ce sera d’ailleurs sa dernière saison au CO, assure-t-il : « Je ne retirerais pas ce que j’ai dit : si j’avais un quart de finale avec Castres et que je devais choisir, je prendrais la même décision. C’est ma dernière saison. On joue notre premier match le 6 septembre et je suis totalement investi pour cette saison. Mais après ça, je ne suis pas pressé de prendre une décision. »
Mais l’idée d’une troisième Coupe du monde n’est pas écartée. « Dans le sport pro, tout change vite. La dernière fois qu’on en a parlé, j’étais déterminé à arrêter après 2025/26. Je ne dirais pas que je suis prêt à rejouer une saison de plus. Mais le groupe est tellement bon, j’ai pris tellement de plaisir ces dix derniers jours… j’ai envie de redonner. Quand je me projette, c’est juste une saison de plus, et terminer sur une Coupe du monde, ce serait vraiment spécial. C’est dans un coin de ma tête depuis longtemps. »
Publié sur RugbyPass, cet article a été adapté en français par Willy Billiard.
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