Romain Ntamack, un dernier effort
Malgré un genou gauche encore douloureux, Romain Ntamack veut s’accrocher jusqu’au bout. Le demi d’ouverture du Stade Toulousain disputera samedi sa sixième finale, avec en ligne de mire un cinquième Bouclier de Brennus, avant une opération qui le privera de la tournée d’été.
Un genou capricieux mais une motivation intacte
Depuis près d’un an, Romain Ntamack joue avec une épée de Damoclès au-dessus du genou. Victime d’une rupture des ligaments croisés en août 2023, le Toulousain n’a jamais retrouvé l’intégralité de ses moyens physiques. Mais à force d’infiltrations et de détermination, le n°10 du Stade Toulousain s’est accroché pour terminer la saison.
«?Je m’accroche, c’est vrai que depuis le début de la saison, c’est un point qui m’a handicapé, donc j’essaie de serrer les dents?», confiait-il après la demi-finale victorieuse contre Bayonne (32-25). Déjà programmé : une arthroscopie cet été pour « nettoyer » ce genou grinçant, ce qui l’empêchera de participer à la tournée du XV de France en Nouvelle-Zélande en juillet.
Une finale comme dernier défi
Malgré un physique entamé, Ntamack a montré face à Bayonne qu’il était encore capable de briller. Présent au soutien de Mallia sur le premier essai, passeur décisif sur le second, il a donné du rythme à l’attaque toulousaine.
Son entraîneur Ugo Mola n’a pas manqué de saluer son courage?: «?Romain, 95 ou 99 % du temps, c’est un joueur qui se serait fait opérer. Mais il sait qu’on a besoin de lui, alors il ne lâche pas.?»
Une saison en dents de scie
Ce combat physique est aussi un combat mental. Ntamack l’admet?: «?C’est quelque chose qui m’a marqué mentalement. Je n’arrivais pas à retrouver le rythme.?» Sa saison a été jalonnée d’arrêts : une rechute au mollet, un carton rouge en mars contre le pays de Galles, un retour tardif contre l’Irlande.
Mais elle a aussi connu des éclaircies, comme ce match de Champions Cup contre l’Ulster, en décembre, où il avait rappelé tout son talent. «?Quand on a un Romain comme ça, comme par hasard, on joue bien?», résumait Mola.
Ntamack-Jalibert, duel de n°10
Face à Matthieu Jalibert, son rival bordelais en finale, Ntamack retrouvera un duel devenu classique dans le rugby français. D’un côté, le gestionnaire précis, de l’autre le feu follet génial. Le Toulousain visera un cinquième Bouclier de Brennus à seulement 26 ans. Jalibert, lui, court après un premier titre majeur.
«?Si l’issue est belle à la fin du week-end, elle peut être peut-être la plus belle qu’on ait jamais vécue?», assure Ntamack. Pour lui comme pour Toulouse, cette saison chaotique pourrait se conclure sur une nouvelle ligne au palmarès.

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