La reconstruction express au Racing 92
Malmené l’an passé, vidé de ses cadres, le Racing 92 a tout chamboulé. Une reconstruction engagée à marche forcée, quitte à traverser des semaines rudes.
Ce dimanche 14 septembre à Paris La Défense Arena, les supporteurs vont retrouver Boris Palu et Cameron Woki. Neuf saisons pour l’un, trois pour l’autre, mais désormais sous le maillot de Bordeaux-Bègles. Deux symboles parmi tant d’autres départs, dont celui de Nolann Le Garrec vers La Rochelle.
Après l’échec de l’intégration de Siya Kolisi, double champion du monde sud-africain, puis celui d’Owen Farrell reparti après un an, le club tourne la page des stars clinquantes sans rendement.
Au bord du terrain, le tumulte a été le même. Laurent Travers s’en est allé, Arnaud Tourtoulou a pris la présidence du directoire, et Stuart Lancaster a été débarqué au profit de Patrice Collazo début 2025. Jacky Lorenzetti, propriétaire depuis 2008, cherche désormais un actionnaire à 40 % pour préparer sa succession.
Collazo, lui, pose le cadre : « Aujourd’hui, ce qu’on veut, c’est surtout avoir un collectif plus dense et plus constant. Parce que les fulgurances ça peut marcher sur certains matchs. Mais quand vous tombez sur des équipes qui sont en place (…) les fulgurances ça ne suffit pas. »
Le coach a changé de posture, quittant l’urgence pour bâtir. Léo Carbonneau, 20 ans, et Ugo Seunes, 24 ans, arrivés de Pro D2, incarnent ce virage. « Ce sont des joueurs en devenir. Pour l’instant il faut attendre d’eux qu’ils soient au service du collectif. Mais je ne suis pas du tout inquiet. Si on a été les chercher c’est qu’on pense qu’ils seront à ce niveau-là (…) Quand on lance un jeune, il faut savoir l’accompagner. Et surtout, il faut savoir l’encadrer », explique Collazo.
Carbonneau assume le défi : « Je suis venu pour chercher les responsabilités là où elles sont. J’en avais à Brive et un club de Top 14 m’en a proposé d’autres, donc c’est pour ça aussi que j’ai fait le choix de venir ici au Racing. »
Contre Lyon lors de la première journée, sept titulaires étaient des recrues, dont plusieurs novices du Top 14 comme Thomas Lainault ou Joey Manu. La défaite 32-7 a révélé que les vieux démons restent là : trois cartons jaunes, indiscipline persistante, talon d’Achille de la saison passée.
Collazo reste lucide : « On a 45 % de nouveaux joueurs. On sait qu’on doit aller plus vite que les autres. Et il y a un travail au quotidien à faire, pour se connecter plus vite, maîtriser plus de choses plus vite. »
Pas question de viser trop loin. « Je préfère qu’on se concentre sur le court et le moyen terme. On s’est focalisé sur ça, avec des échéances, des temps de passage. Aujourd’hui, on n’a pas assez de recul. On n’a pas assez de vécu collectif pour pouvoir se projeter à 11 mois », prévient-il.
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