Reece avant une autre bonne nouvelle pour l'USAP ? « Petaia risque de rester »

L’annonce de la signature du All Black Sevu Reece à Perpignan – sous condition de maintien en Top 14 – pour les trois prochaines saisons a mis un puissant coup de projecteur sur l’USAP et sa capacité à attirer des stars dans la situation sportive compliquée qui est la sienne.

Pour RugbyPass, son président et actionnaire passionné François Rivière a dévoilé les coulisses de ce gros coup sur le marché des transferts, et évoqué avec transparence les autres sujets chauds actuellement sur sa table.

Quel a été votre secret de négociation pour convaincre un joueur du calibre de Sevu Reece ?

Il faut bien que chacun puisse amener quelque chose à l’USAP et je ne pense pas être totalement incapable de ce point de vue-là. Mais pour être sincère, la réputation extraordinaire de l’USAP à l’international est le premier point. Le deuxième est, je le crois, que le club a un actionnaire stable, moi en l’occurrence, depuis onze ans maintenant. Cela rassure énormément les joueurs. Enfin, notre projet de club. On a fait un nouveau centre d’entraînement, on a aussi un nouveau centre de formation qui arrive donc les joueurs voient bien qu’on souhaite vraiment avancer.

Comment l’idée de ce recrutement vous est-elle venue ?

On a une cellule de recrutement et j’ai chez moi des personnes qui suivent en permanence des joueurs de ce type qui peuvent être intéressés à venir chez nous. On dresse une liste et puis on contacte les agents. Ceux qui font ça chez nous sont très actifs car cela demande de surveiller les dossiers comme le lait sur le feu.

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De la Nouvelle-Zélande à Perpignan, deux terres de caractère, de passion, reliées par l’eau qui les façonne.
Deux cultures qui vibrent pour leur équipe, pour leur identité, pour leurs couleurs.
Aujourd’hui, ces deux mondes se… pic.twitter.com/TmMXpeFwQI

— USAP (@usap_officiel) December 10, 2025

Un contrat raisonnable pour Reece : « Cela n’a pas été une affaire d’argent »

Où placez-vous la signature de Sevu Reece parmi les grands joueurs internationaux que vous avez fait venir à Perpignan ?

Elle est dans le top 5, objectivement. Mais de la même façon que cela a été un travail de longue haleine pour convaincre Jamie Ritchie de venir chez nous. Je tiens en revanche beaucoup à préciser que cela n’a pas été une affaire d’argent. Car sinon, il est probable qu’il en aurait eu bien plus à Toulouse, à Bordeaux ou au Racing. Ce qui l’a convaincu, c’est le projet USAP ainsi que la passion autour du club. Les joueurs se parlent entre eux, ils voient cette passion exceptionnelle et cela entre en ligne de compte.

Et ?

Il ne vient donc pas pour des raisons financières, d’autant plus que je ne veux pas qu’on fasse de proposition qui soit déraisonnable par rapport à l’équilibre du club et du territoire. On est dans un département, les Pyrénées-Orientales, qui est un des plus pauvres de France au revenu par habitant. On ne peut donc pas se permettre de se faire n’importe quoi car ça ne serait pas compris par la population. La performance est de l’avoir convaincu que Perpignan est un club absolument atypique, où il ne trouverait pas la meilleure rémunération mais la plus forte grinta et un projet solide.

Qu’en est-il de l’aspect financier pour un tel dossier ?

On est peut-être pas le plus gros budget du Top 14 mais on contrôle nos dépenses, on fait attention à ce qu’on dépense, on n’a pas de pertes abyssales et les joueurs y sont très sensibles. Pour revenir à la question, le joueur a été raisonnable. Il n’aurait de toute façon pas pu venir s’il ne l’avait pas été, tout comme l’ont été Jamie Ritchie ou Marvin Orie avant lui. Quand on fait un recrutement à l’USAP, il n’est pas possible d’avoir une politique de salaire déraisonnable.

The Art of Sevu Reece in 66 Seconds. https://t.co/hVqI5nwFiY pic.twitter.com/gzD8LbbiXQ

— Out Of Context Rugby (@ContextRugby) December 10, 2025

« On va essayer de faire rester Écochard et De la Fuente une ou deux saisons de plus »

De fait, la signature d’un gros contrat comme Sevu Reece acte t-elle le départ en fin de saison de Jordan Petaia, autre gros contrat du club qui n’a signé que pour un an ?

Pas du tout ! Je pense même que Jordan risque de rester ! Et ça aurait de la gueule avec Sevu. La seule difficulté qu’on peut avoir est le nombre de JIFF. Mais on doit avoir plusieurs bons candidats pour chaque poste. Il ne faut pas oublier non plus qu’Alivereti Dugivalu s’en va et que Tavite Veredamu est en fin de carrière. Donc non la venue de Reece ne remet rien en cause pour le joueur que vous citez.

L’arrivée de Reece, conditionnée au maintien de l’USAP, ne marquerait-elle pas aussi le début d’un nouveau cycle alors que plusieurs joueurs importants (Écochard, De la Fuente, Diaby, Veredamu) sont en fin de contrat ?

Je ne crois pas que ce soit la fin d’un cycle, mais c’est la vie, l’évolution normale d’un club. Il y a des départs chaque année. Le Top 14 est très exigeant et des joueurs doivent passer la main. C’est à nous de trouver un bon mix et d’anticiper le plus possible pour ces joueurs qui ont 34-35 ans. Pour Tom Écochard et Jeronimo de la Fuente, on va quand même essayer de les faire rester une ou deux saisons de plus car ils font partie de l’âme et de l’ADN de l’USAP. Le club aura donc à cœur de leur proposer quelque chose et je crois aussi sans m’avancer que les coachs valideront de leur proposer au moins un an supplémentaire.

Reece sera Perpignanais si l’USAP reste en Top 14. Est-ce un levier de plus pour fédérer plus encore le groupe autour de votre objectif maintien ?

Il y a un cap sur le maintien, c’est une évidence. Si le sort devait en décider autrement, nous l’assumerons mais c’est l’objectif absolu. Notre première victoire (contre les Dragons en Challenge Cup) nous donne un évident regain d’espoir et de moral. On en avait besoin. On a un nouveau centre d’entraînement, on avait fait un recrutement que je trouvais très intéressant cette année. Pour des raisons étonnantes, cela n’a pas pris. Maintenant, on a besoin que ça prenne.