Pour les sélectionneurs du XV de France, « cette Coupe du Monde, c’est la dernière valse du projet »
« Let’s go !!! Place “au jeu” après deux mois de préparation, de travail, de résilience, de dépassement de soi, de cohésion et de plaisir à être ensemble ! Place maintenant, à ce qui nous anime depuis trois ans ! » Sur son compte LinkedIn, David Ortiz, co-sélectionneur de l’équipe de France féminine, ne cache pas son excitation à l’approche du coup d’envoi de la Coupe du Monde de Rugby féminine qui démarre ce vendredi 22 août en Angleterre.
Le XV de France féminin, lui, lancera son mondial le lendemain face à l’Italie. « On touche au but. Quand on a pris le projet, c’était pour attaquer un cycle de trois ans avec, en ligne de mire, cette Coupe du Monde. On sait que c’est la dernière danse, la dernière valse du projet », abonde la co-sélectionneure Gaëlle Mignot. « On a envie de voir ce qui a fonctionné et ce que l’on a réussi à mettre en place au cours de ces trois années. Nos réponses, on les aura sur le terrain. »
Depuis que ce duo a repris les rênes de l’équipe fin décembre 2022, les résultats n’ont pas toujours été au rendez-vous. Sur les 23 rencontres, seules 14 victoires ont été enregistrées, soit un ratio de 60% de résultats positifs. C’est surtout contre les équipes mieux classées qu’elle – Angleterre, Nouvelle-Zélande et Canada – que la France n’a plus réussi à gagner depuis octobre 2023.
Depuis le début, les sélectionneurs ont ciblé ce tournoi mondial comme le but ultime, ce vers quoi toutes ces rencontres devaient tendre. Désormais, c’est l’heure de vérité.
« Aujourd’hui, il n’y a plus d’observation. Il faut que l’on soit dans les clous et que l’on performe dès le premier match »
« Le Tournoi (des Six Nations où la France a terminé de justesse derrière l’Angleterre, ndlr) marquait une nouvelle phase afin de continuer de monter en puissance, au même titre que la préparation et que le match contre l’Angleterre », poursuit Gaëlle Mignot. « Aujourd’hui, il n’y a plus d’observation. Il faut que l’on soit dans les clous et que l’on performe dès le premier match. L’état d’esprit est vraiment conquérant, déterminé. On a envie de voir notre équipe donner le meilleur d’elle-même et les joueuses montrer ce qu’elles nous montrent au quotidien. C’est vraiment ça qui nous anime et on espère que samedi, cela pourra s’ouvrir là-dessus. »
La défaite record face à l’Angleterre (6-40) le 9 août à Mont-de-Marsan ne semble pas avoir entamé la confiance de ce groupe. Le staff a voulu s’en servir pour mieux rebondir. « Ce match était avant tout une étape pour nous. On l’avait préparé ainsi. On savait qu’en affrontant les Anglaises, on affronterait une grande équipe qui ne nous ferait pas de cadeaux », estime David Ortiz.
« La semaine de repos qui a suivi a été pour nous source de travail supplémentaire car, clairement, les attendus n’étaient pas à la hauteur de ce qu’on souhaitait. On a continué de débriefer ce match pour basculer petit à petit sur le match contre l’Italie qui, en guise d’entrée en matière, nous fera rentrer dans du concret pour cette Coupe du Monde. Cela a été un temps de débrief, de travail pour continuer à grandir. C’était le but de ce match contre l’Angleterre. »
A l’entendre, les filles « avaient des fourmis dans les jambes. Elles avaient envie d’en découdre ». « Quand on participe à une Coupe du Monde, on ne sait pas si on en vivra une autre dans sa vie », rappelle la co-capitaine Manae Feleu. « La vie d’un athlète est faite de hauts et de bas, et on ne sait jamais quand on aura la chance d’en revivre une autre. Tout vivre à 100 % pour ne pas avoir de regrets ensuite. »
Pendant le match d’ouverture entre l’Angleterre et les Etats-Unis, les joueuses recevront leur maillot.