Pau, l'attraction arrière : "C'est le plus bel effectif que j'ai eu derrière"

À Pau, la vie est belle à l’aile. Derrière celle de Bordeaux-Bègles estampillée « Patrouille de France » ou celle modulable et efficace du triple tenant du titre Toulouse, la ligne de trois-quarts de la Section paloise, qui se déplace samedi à Clermont en ouverture de la 3e journée, est peut-être ce qui se fait de mieux derrière en Top 14.

En deux actions samedi dernier au stade du Hameau, dont un essai en première main de toute beauté parti d’une touche, les fusées béarnaises ont tout emporté sous le regard impuissant des Soldats roses. « Quand ils mettent de l’intensité et qu’ils sont concentrés, nos trois-quarts peuvent créer du danger partout sur le terrain, par toutes les formes de jeu. Et ils sont capables de faire basculer un match », apprécie Geoffrey Lanne-Petit, co-entraîneur de cette flotte d’avions de chasse.

Avec deux membres devenus familiers du XV de France (Théo Attissogbe – 8 sélections, 5 essais – et Émilien Gailleton – 11 sélections, 3 essais), un autre qui en est proche après deux années chez les U20 (Fabien Brau-Boirie), un champion olympique à 7 (Aaron Grandidier-Nkanang) et un ex-Wallaby (l’Australien Jack Maddocks), le fond de terrain béarnais vole haut et fort.

La Section Paloise déroule contre le Stade Français ! 💥

Reece Hewat conclu une très belle combinaison, les parisiens sont débordés au stade du Hameau ! #TOP14 pic.twitter.com/777tuiWRck

— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) September 13, 2025

« Construits pour le haut niveau » 

« C’est difficile de comparer car on a eu les All Blacks (Colin) Slade, (Conrad) Smith, (Tom) Taylor et (Benson) Stanley ensemble à Pau… Mais sur la profondeur, l’homogénéité et le potentiel, c’est le plus bel effectif que j’ai eu derrière », juge encore Lanne-Petit.

« Ils ont beaucoup d’ambitions, soif d’apprendre, envie de faire mieux, de challenger, assure Antoine Nicoud, entraîneur de la défense et des transitions. Ce sont des garçons simples, intelligents, à qui on peut demander des choses et qui sont forces de proposition, en attaque comme en défense. Ils sont construits pour le haut niveau. » Que certains tutoient déjà. « Les explosions de Fabien (19 ans), Théo (20 ans) et Émilien (22 ans) sont éloquentes et hyperpositives », poursuit Nicoud.

Mais s’ils ne cessent d’agrandir leur costume, ils n’ont pas encore endossé celui de patrons.

« Jack (Maddocks) à l’arrière, Joe (Simmonds) à l’ouverture et Dan (Robson) ou Thibault (Daubagna) à la mêlée sont les décisionnaires. Les autres sont des électrons libres qui doivent emmener de la fougue, de la vitesse, de la créativité, en proposant un maximum de mouvements, de travail sans ballon et de surnombres, éclaire Lanne-Petit. Notre philosophie, c’est d’attaquer les espaces où l’adversaire n’est pas, le faire bouger d’un côté pour ressortir de l’autre. »

Aaron Grandidier en forme olympique 🥇
Magnifique travail de l’ailier de la @SectionPaloise 🔥 #TOP14 pic.twitter.com/e6RBzjqmIP

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Un équilibre à trouver

Ce jeu d’échecs plaît aux jeunes surdoués palois  « encore en apprentissage mais qui ont beaucoup d’idées sur ce qu’ils veulent faire. Il faut trouver le bon équilibre entre leurs prises d’initiatives et une autorité qu’il faut asseoir de temps en temps », consent le technicien, qui parle d’épanouissement.

L’amalgame s’est fait naturellement entre des joueurs « aux personnalités et caractéristiques bien différentes » selon Nicoud. Autour d’Attissogbe et Brau-Boirie, ailier et centre à la palette ultralarge, Gailleton est un marathonien qui bonifie tout le monde, quand Maddocks en impose par une grosse présence sur le terrain, notamment aérienne.

Formidable athlète à la technique rodée, Grandidier-Nkanang est en train de gommer ses lacunes tactiques et de prendre son envol, comme ses camarades internationaux. « Les gars qui ont un nouveau statut l’assument pleinement, ils ont franchi un cap », témoigne Lanne-Petit. Actuellement 3e du championnat, Pau compte sur sa traction arrière pour rester devant.