Nicolas Mas : « je me suis senti prêt pour revenir et aider l'Usap »
Le rugby ? Nicolas Mas ne voulait plus en entendre parler. « J’ai bien tourné la page car je m’étais préparé à quitter cette vie de rêve qui ne ressemblait en rien à une existence normale », disait-il d’ailleurs au Midol il y a encore deux ans. Et puis, « boire de la bière après les matchs, je n’ai jamais aimé ça. Je ne suis pas un fêtard et sortir ne me disait rien. Mon attitude distante vis-à-vis de la troisième mi-temps fut un frein à mon intégration rugbystique. Ma place, je l’ai gagnée sur le terrain ».
Casanier, il n’a jamais aimé non plus ni les déplacements, ni les tournées. Pas plus que les mondanités ou l’argent qui a, depuis, inondé de plus en plus le rugby. Entre 2008 à 2012, il joue pratiquement tous les matchs de l’USAP en étant peu remplacé. Il cumule 268 matchs, dont 221 comme titulaire. Même chose en équipe de France.
En 2013, il quitte l’Usap pour Montpellier où il fera ses trois dernières saisons. « Partir de l’Usap fut un véritable crève-cœur. Je voulais rester », raconte-t-il. Il avait 33 ans, Altrad le voulait, Perpignan ne le retient pas.

« Après avoir discuté avec les joueurs de l’équipe de France évoluant à mon poste, je m’étais vite rendu compte qu’à Perpignan, j’étais un smicard. Je faisais tous les matchs, je ne rechignais jamais, je fermais ma gueule. Après deux opérations aux cervicales en 2001 et 2005, j’étais revenu à chaque fois à mon meilleur niveau. Mon départ n’est pas une affaire d’argent, d’ailleurs ça n’a jamais été important pour moi. J’ai été vexé par la façon dont on m’a traité. »
L’ancien pilier droit du XV de France (45 ans, 85 sélections) a beaucoup donné entre 2003 et 2016. Sa retraite sportive, il la voit dans un garage. Mécanicien, c’est un métier qui l’a toujours intéressé. « Je suis né sans cerveau mais avec des mains », aime à dire celui qui vient d’une famille modeste et qui a toujours été fier de ses racines.
Mais lorsque l’USAP l’approche pour lui proposer de rempiler, ce natif de la ville ne peut ignorer plus longtemps ce qui a fait sa grandeur et ce que le rugby lui a donné. En avril 2025, il donne son accord : il sera entraîneur en charge de la mêlée pour la saison suivante.
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Son retour pour la saison 2025-2026, après presque une décennie de coupure, sonne donc comme une petite revanche, mais si cette notion n’est pas dans son vocabulaire. « Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis et donc apparemment, je l’avais dit, mais maintenant, j’ai envie de plonger dans ce nouveau rôle », a-t-il confié à nos confrères de Ici Roussillon.
« J’ai rencontré des personnes qui m’ont soutenu dans ma nouvelle vie et ça m’a permis de pouvoir digérer tout ce que j’avais de mauvais en moi et je me suis senti prêt pour revenir et aider l’Usap, mon club, et donner tout ce que je peux, je suis motivé à 150%. »
Son premier test sera à l’occasion du match de préparation prévu ce vendredi 22 août face à Toulon. Un retour à Aimé-Giral qui sera émouvant pour lui comme pour les supporters avec un objectif primordial : ne plus revivre une saison comme l’an passé où l’Usap avait terminé à une triste et stressante 13e place.
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