Le manager des U20 révèle ce qui n'a pas fonctionné chez les Bleuets
Comment se fait-il que, alors que l’équipe de France mène 21-5 au début de la seconde période dans le match pour la 3e place du Championnat du Monde des U20 face à l’Argentine, soudainement les Bleuets décrochent au score, commencent à prendre la marée des Pumitas avant de s’incliner tristement 35-38 ?
Une avance de quatre essais qui a fondu comme la neige sous le soleil de l’Italie, et qui renvoie la France à sa plus mauvaise place depuis 2017, la 4e.
« On sent qu’on commence à prendre le large, à faire le break… Mais après, je pense qu’on s’est un peu vus trop hauts, un peu trop beaux », admet le trois-quarts centre Simeli Daunivucu. « En marquant ce troisième essai, puis le quatrième – même s’il est refusé – voilà, on pensait se rendre le match facile. Alors qu’il était pas du tout gagné, même à la 40e, à la 45e, 50e. Donc c’est compliqué. C’est dur. »
Le visage montré par ces Bleuets dans cette seconde période n’avait rien à voir avec celui montré lors de la phase de poule où trois victoire s’étaient enchaînées. « Tu subis le match, puis tu subis la deuxième mi-temps, surtout là où ils sont les plus forts », tente d’analyser le manager Cédric Laborde. « Il manque encore de la précision, comme sur la demi-finale. C’est devenu une constante sur les deux derniers matchs. Et forcément, tu te retrouves sous pression pendant toute la deuxième période. »
La France se reprend bien et passe devant l’Argentine après 20 minutes de jeu !#lequipeRUGBY pic.twitter.com/1md7rpUfqk
— la chaine L’Équipe (@lachainelequipe) July 19, 2025
A chaud, sans avoir à revoir le match à tête reposée, le sélectionneur des U20 avait tout de suite identifié ce qui n’allait pas dans ce cinquième et dernier match de cette nouvelle campagne.
« La stratégie, c’était de continuer à bien défendre, d’utiliser les ballons de turnover. Et ça marche plutôt bien en début de deuxième mi-temps. Et puis derrière, on fait des fautes », débriefe-t-il. « Par rapport à la première mi-temps, où on en fait très peu, là on enchaîne. Et ça leur permet de trouver des pénaltouches. Tu refais une faute, encore une pénaltouche… Et derrière, tu rentres dans leur cycle, ce qu’ils recherchent : un jeu très lent.
« L’essai qu’on prend, c’est quinze temps de jeu, zéro passe, où ça avance d’un mètre à chaque fois. C’est un style auquel on n’est pas habitués, et clairement, on sait pas le défendre. »
Si la génération 2005 a laissé passer sa chance, la génération 2006 saura exactement quels sont les leviers de progression sur lesquels s’appuyer pour s’imposer à l’avenir. « On avait quand même treize joueurs de 2006 sur les trente sélectionnés, donc… », veut rassurer Laborde. « Maintenant, il faut s’appuyer là-dessus et rebondir avec les 2006. L’équipe de France U20, c’est un passage. Et faut qu’on se serve de ces matchs pour apprendre à gagner ce genre de rencontre, peut-être à jouer ce type de rugby, et à compléter notre palette en tant qu’équipe. »
Pour autant, il ne jette pas aux orties l’ensemble de la saison des Bleuets qui avaient remporté le Tournoi des Six Nations quelques mois auparavant.
« Ça reste positif. Tu gagnes le Six Nations, tu fais un match très serré contre les Blacks (défaite 26-34 en demi-finale, ndlr), ça se joue à pas grand-chose. Tu bats l’Argentine facilement (52-26 en phase de poule, ndlr), et puis finalement tu rates la troisième place de peu (35-38 contre cette même équipe d’Argentine, ndlr) », résume Cédric Laborde. « Encore une fois, on est au niveau des meilleures équipes, des meilleures nations mondiales.
« Maintenant, faut qu’on veuille gagner ces matchs-là. Faut qu’on arrive, mentalement, à se connecter un peu plus, ou à trouver les clés pour aller chercher les ressources pour gagner ce type de match. Les points positifs, c’est qu’on est au niveau. On est au niveau, donc ça, c’est plutôt bien. »
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