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Il est le génie derrière la combinaison qui a cloué le XV de France

L’entraîneur de la touche Bryn Evans observe l’entraînement des All Blacks au Forsyth Barr Stadium de Dunedin, le 4 juillet 2025. (Photo : Joe Allison / Getty Images)

C’est l’action qui a littéralement fait basculer le deuxième test entre les All Blacks et les Français ce samedi 12 juillet à Wellington. A la 13e minute, cet essai de Cam Roigard a cloué sur place le XV de France qui, à ce moment-là, était certes déjà un peu en difficulté mais gardait quand même en lui des réminiscences du test de Dunedin qui pouvait lui donner des ailes. Une semaine auparavant, des Bleus inexpérimentés avaient fait douter les Blacks avec un culot monstre, alors pourquoi pas une deuxième avec une équipe encore moins expérimentée ? Las, la chute a été terrible.

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Et c’est à un ancien joueur de Biarritz qu’on la doit (en partie). Son nom : Bryn Evans, passé par le club basque une saison, 2014-2015, alors que le BO venait d’être relégué en Pro D2. « C’est une grande équipe, qui a une grande histoire. On voyait beaucoup d’images en Nouvelle-Zélande. Redorer le blason de ce club est un challenge excitant », confia-t-il alors à nos confrères de Sud-Ouest.

Bryn Evans figura sur 20 feuilles de match cette saison-là, dont 75% comme titulaire. Il ne s’était engagé qu’une seule saison et n’est pas resté plus longtemps. Il est quand même revenu une fois à Biarritz un peu plus tard… pour se marier.

Seulement deux sélections avec les All Backs… contre la France

Bryn Evans est un deuxième-ligne néo-zélandais ne comptant que deux capes avec les All Blacks. Et vous savez quoi ? Ses deux seules sélections ont été deux tests contre la France. Encore plus étonnant ? C’était lors de la tournée d’été 2009 des Bleus en Nouvelle-Zélande, celle, la dernière, où les Bleus ont gagné sur le sol néo-zélandais. Le 13 juin 2009, Bryn Evans était remplaçant à Dunedin et les Blacks se sont inclinés 22-27.

Stephen Donald, Luke McAlister et Bryn Evans chantent l’hymne national avant le premier test-match entre la Nouvelle-Zélande et la France au Carisbrook Stadium de Dunedin, le 13 juin 2009. (Photo : Phil Walter / Getty Images)

« T’es dans le vestiaire, et là quelqu’un te tape sur l’épaule… C’est Sébastien Chabal qui te demande ton maillot. Je me suis demandé ce que j’avais bien pu faire dans le match pour qu’il vienne me voir. Échanger son maillot avec un joueur comme ça, c’est quelque chose de spécial. Je m’en souviendrai toute ma vie », racontait-il au New Zealand Herald.

A cette époque-là, la réputation de Chabal n’était plus à faire. Deux ans auparavant, il avait fracassé la mâchoire d’Ali Williams sur un plaquage. Une semaine plus tard, Evans était remplaçant à Wellington et les Blacks ont gagné, 14-10. Fin de sa carrière avec les Blacks consécutive à une blessure au dos qui l’a laissé éloigné six mois durant.

Depuis, les Bleus n’ont plus réitéré l’exploit de gagner en Nouvelle-Zélande (même si c’est pas passé loin à Dunedin cette année). Mais la fessée subie ce 12 juillet a laissé des marques – personne ne s’en cache – et il va falloir un véritable miracle pour espérer une victoire finale à Hamilton le 19 juillet.

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Joshua Brennan (France) et Fabian Holland (Nouvelle-Zélande) disputent un ballon en touche lors du test-match entre la Nouvelle-Zélande et la France au Sky Stadium de Wellington, le 12 juillet 2025. (Photo : Hagen Hopkins / Getty Images)

Bref, revenons à Bryn Evans qui, depuis 2009, a porté successivement le maillot des Hurricanes, des London Irish, de Sale, de Hawkes’s Bay (là où il avait débuté en 2003) et des Highlanders. On le disait alors très mobile, capable de se déplacer rapidement sur le terrain et doté d’un excellent sens du jeu, impressionnant également en touche et en conquête.

Quand il a pris sa retraite en 2022, Bryn a commencé à bosser dans le restaurant que tenait son épouse et il entraînait en parallèle les avants des Hawke’s Bay Magpies. Mais à partir de la saison 2024, il s’est vu offrir un poste d’entraîneur adjoint chez les Hurricanes à Wellington, se spécialisant sur la touche et les coups d’envoi.

C’est là qu’il a fait des merveilles et a tenté pour la première fois cette combinaison qui a mystifié les Français, offrant un essai de première main aux Blacks au Sky Stadium samedi 12 juillet. « Franchement, on a piqué ça aux Hurricanes », a révélé après la rencontre le troisième-ligne Tupou Vaa’i, lui aussi marqueur d’un essai contre les Français. « On avait repéré cette combinaison ici, à Wellington, contre les Highlanders. Ils avaient fait cette feinte devant.

« On a bien bossé la vidéo, et on a vu que leur 9 (Nolann Le Garrec, ndlr) était le seul à défendre dans ce couloir-là. Et au final, ça a super bien marché, Cam a pu aplatir en coin. Quand on marque des essais sur lancement, on est tous fiers. C’est le fruit du travail de la semaine, un peu d’inventivité, et le fait de réussir à le sortir le jour du match. Bryn est vraiment créatif. Ça fait des années qu’on dit qu’il nous faut un coach de la touche, et là il apporte un vrai plus. On voit tout de suite que ça paie. »

Ce soir-là, les deux essais suivants ont été inscrits sur première main, également après un lancer en touche, par Ardie Savea (22e) et Codie Taylor (28e), même s’ils étaient moins flamboyants, permettant aux Blacks de mener 22-3 à la demi-heure de jeu.

On comprend mieux alors pourquoi, le 15 juin 2015, soit quelques semaines avant que les Bleus ne mettent un pied en Nouvelle-Zélande, le sélectionneur des All Blacks Scott Robertson a débauché le grand Bryn Evans (40 ans, 1,96m) pour prendre en charge le secteur de la touche et des lancements de jeu. Une pige le temps de la saison internationale avant de retrouver son poste auprès des Hurricanes.

Cam Roigard célèbre son premier essai lors du test-match entre la Nouvelle-Zélande et la France au Sky Stadium de Wellington, le 12 juillet 2025. (Photo : Phil Walter / Getty Images)

« Il a de vraies idées, il a été All Black, et ça compte. Il sait ce qu’on attend à ce niveau, et il est tout de suite entré dans le moule », a dit de lui Razor. « Il a joué un peu partout dans le monde, il connaît tous les joueurs français, les clubs d’où ils viennent… Il a bossé son sujet, et il apporte clairement quelque chose au groupe. »

Le chroniqueur rugby du New Zealand Herald, Gregor Paul, a même salué cette métamorphose du jeu des All Blacks après le match de Wellington. « La victoire 43-17 revêt une importance particulière à long terme, car elle a permis de mieux cerner le type d’équipe que Scott Robertson est en train de former », écrit-il. « L’an dernier encore, cette équipe avait quelque chose de flou, presque effacé. Pas de style vraiment identifiable, pas de direction évidente dans le jeu. En 2025, c’est différent. Ces All Blacks ont trouvé une forme, une structure, une cohérence (…).

« Leur vraie force samedi, elle a été là : une conquête de haut niveau, un maul dominateur, une maîtrise des collisions et du sol, et un jeu au pied bien plus précis, pensé pour faire reculer les Bleus et les forcer à défendre sous pression. Il y a eu des séquences plus ouvertes, avec du jeu dans la largeur, et l’essai de Tupou Vaa’i en est un bon exemple. Mais ce qui ressort, presque comme une évidence, c’est que cette équipe pourrait aller très loin si elle accepte de freiner un peu, de ne pas chercher à jouer à 100 à l’heure tout le temps. Parce que sa puissance, sa rigueur et sa maîtrise dans les zones de combat suffisent déjà à faire très mal. »

Bryn Evans est-il en train de transformer le jeu des Blacks ? Fin connaisseur du jeu français et qui rêve de devenir vigneron (sa famille possède un vignoble), Evans est en tout cas en train de regonfler cette équipe bien décidée à regagner sa couronne de championne du monde dans deux ans maintenant…

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