La demi-finale perdue contre les Baby Blacks racontée par Kalvin Gourgues
La chute après huit ans au sommet du rugby mondial. Les Bleuets se sont inclinés en demi-finale du Championnat du Monde des Moins de 20 en Italie face à la Nouvelle-Zélande, sur le score de 26 à 34, lundi 14 juillet.
Dans le bus qui les ramenait à leur hôtel, les joueurs éprouvaient un sentiment mitigé entre la frustration de la défaite et l’envie d’aller décrocher une troisième place le 19 juillet contre l’Argentine qu’ils avaient largement battu en match de poule quelques jours avant (52-26).
« On essaie de pas être trop déçus non plus par la défaite, et du coup… d’oublier un peu ce qui s’est passé, parce qu’il nous reste encore un match. Après, ouais, il y a des joueurs un peu déçus. Et d’autres qui chantent un peu, je pense pour essayer d’oublier à leur manière, en tout cas », confie à RugbyPass le trois-quarts centre Kalvin Gourgues, auteur de l’essai à la 12e minute qui remettait les Bleuets dans l’avancée après avoir encaissé deux essais coup sur coup, dont un dans la deuxième minute.
« Oui, c’est moi qui marque, mais c’est un vrai travail d’équipe. On tient bien le ballon, on arrive à marquer sur cette action-là. Ensuite, on fait une bonne sortie de camp, on revient chez eux, on les met en difficulté », raconte-t-il.
« On commence à voir qu’il y a des petites failles… Il faisait très chaud et physiquement, ils ont un peu lâché. C’est dur de défendre dans ces conditions-là. Nous, on avait le ballon, c’était crevant aussi, mais on gagnait nos duels, on avançait… ça leur a mis un coup à la tête.
« Et c’est là qu’on n’a pas su les enfoncer. Il y a un moment où on a trois pénalités dans leur camp, on fait deux mauls, un en-avant… on marque pas. Et c’est ça qui nous met un peu dedans. Eux, ça leur redonne confiance. Ils se disent qu’ils ont une très bonne défense — ce qui est vrai, d’ailleurs — et ils jouent là-dessus.
« Ils ont joué sur nos erreurs. Et ils ont été un peu meilleurs que nous là-dessus, dans la gestion du momentum. Nous, quand on l’a, on n’arrive pas à concrétiser. Eux, sur un éclair, ils marquent. Sur ça, ils ont été très bons. »
Selon le centre du Stade Toulousain, le tournant du match est l’essai que les Baby Blacks marquent à la 67e minute. Quelques minutes auparavant, alors en supériorité numérique, Jon Echegaray aplatit et Diego Jurd transforme pour revenir à un point (26-27). La suite, c’est Gourgues qui la raconte.
« Pour moi, le moment clé, celui où on perd le match, c’est quand on revient à un point. Ils sont à 13 contre 15, avec deux cartons jaunes… et à ce moment-là, on fait une mauvaise sortie de camp. Et derrière, on prend un essai, à 13 contre 15. Là, ça nous a vraiment mis mal », ressasse-t-il.
« Après, y a des petites erreurs techniques : un jeu au pied raté, une défense où on défend pas tous de la même manière. Malheureusement, à chaque fois qu’on est arrivé dans leur zone de marque, on n’a pas concrétisé autant qu’eux. Ils ont été plus réalistes que nous. Bien joué à eux, mais c’est pour ça que c’est encore plus frustrant. Tu te dis qu’on perd pas contre une équipe meilleure, mais contre une équipe qui a su être meilleure là où nous, on ne l’a pas été.
« Et franchement, c’est dur. C’est très frustrant de se dire qu’on tombe quatre fois dans leur en-but, qu’on aplatit, et y a quatre essais refusés. Il enterre, il refuse l’essai… c’est comme ça. C’est des choses à régler. »
Avis partagé par Samuel Cherouk, entraîneur en charge de la conquête. « Non, l’équipe n’était pas meilleure que nous. Il y a huit points d’écart et si à un moment on marque… t’es taille-taille, quoi. Je pense que c’est deux équipes à peu près du même niveau », analysait-il à chaud, avant de comparer avec l’équipe contre laquelle les Bleuets s’étaient déjà inclinés l’an passé en poule (26-27), avant de les éliminer en demi-finale (55-31).
« L’an dernier, il y avait peut-être un peu plus de précision. On avait sans doute un peu moins subi aussi. Là, on a subi les contacts, sur quelques séquences, qu’on avait probablement pas subies en demi l’an dernier. Après, tu sais, les années se suivent mais elles se ressemblent pas forcément. C’est pas les mêmes effectifs non plus. Je les trouve quand même assez fidèles à ce qu’ils sont, à venir te marteler un peu… un bon jeu au pied, une défense plutôt cohérente… C’est une équipe sympa à jouer. »
« Je pense aussi qu’il y a le fait que les mecs, en face, jouent ensemble depuis deux-trois mois », complète Kalvin Gourgues. « Et ça, on le sentait. Ils avaient un vrai bon collectif, c’était clair. Ils ont fait le 4 Nations (champions du Rugby Championship des U20, ndlr) juste avant la Coupe du monde, ça les a sûrement aidés. »
Actus, exclus, stats, matchs en direct et plus encore ! Téléchargez dès maintenant la nouvelle application RugbyPass sur l'App Store (iOS) et Google Play (Android) !


