La belle histoire de Makarita Baleinadogo, l'appelée de dernière minute pour la Coupe du monde
Pour Makarita Baleinadogo, l’histoire a tous les airs d’un rêve éveillé. Vendredi, veille d’annonce de la liste des 32 élues retenues pour disputer la Coupe du monde en Angleterre (22 août – 27 septembre), le duo de sélectionneurs du XV de France féminin David Ortiz et Gaëlle Mignot l’a appelée pour palier la blessure d’Ambre Mwayembe, touché à la jambe et forfait pour le Mondial. Une certitude en soi de figurer dans la liste finale du lendemain, étant peu probable que le staff ait la démarche un brin cruel de l’intégrer officiellement pour rayer son nom moins de 24 heures plus tard.
À 23 ans, la pilier du Stade bordelais, néophyte en bleu, va donc s’envoler dans moins de deux semaines pour l’événement majeur du rugby mondial. Une joueuse inexpérimentée à ce niveau, mais pas inconnue non plus du staff comme l’a rappelé David Ortiz en marge de l’annonce de la liste au CNR de Marcoussis.
“Makarita est une joueuse qu’on suit depuis un petit moment. C’est vrai qu’elle n’a jamais été convoquée avec nous auparavant. Le choix s’est porté sur elle par rapport au profil d’Ambre très spécifique de pilier gauche. C’était un besoin pour nous, pour l’équilibre des première ligne et la possibilité de créer les meilleures associations, de faire appel à une joueuse du même profil de pilier gauche. Par rapport à nos discussions et notre suivi sur les trois dernières années, Makarita était une joueuse avec un profil qui nous intéressait et on pense qu’on a fait un bon choix.”
🏆 ?? ????? ??? ?? ???????? qui participeront à la Coupe du Monde en Angleterre !
Rendez-vous le 23 août pour leur premier match face à l’Italie à Exeter !
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— France Rugby (@FranceRugby) August 2, 2025
“On l’avait prévenue de se tenir prête”
Bien qu’absente de la liste initiale des 38, la gauchère se savait dans les radars du XV de France. “On l’avait prévenue de se tenir prête car une prépa Coupe du monde est longue et les bobos font partie des aléas” confirme Gaëlle Mignot. Le malheur d’Ambre Mwayembe a ainsi fait son bonheur. Une belle nouvelle de plus pour celle qui a soulevé il y a quelques semaines le trophée de championne de France pour sa première saison avec le Stade bordelais.
L’occasion aussi pour elle d’embrasser le rugby international, comme son père Daniele Baleinadogo a pu le faire au début du millénaire avec les Fidji, qu’il a représenté à dix reprises (entre 2001 et 2007) avant de partir exercer ses talents de trois-quarts centre au pays du coq, du côté d’Aurillac, Mont-de-Marsan, Mâcon ou encore Annonay. Si Makarita a la chance de jouer durant le Mondial, ce sera quant à elle pour la France, ce pays qui l’a accueillie lorsqu’elle était enfant et arrivait de ses Fidji natales, et où elle a poursuivi des études universitaires en langues du côté de Grenoble. Déjà une très belle histoire qui ne demande qu’à continuer de s’écrire à l’encre bleue.