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Dernière victoire face aux Anglaises en 2018 : les Bleues veulent briser la malédiction
Par Willy Billiard
Équipe dominante du rugby mondial chez les femmes, les Anglaises représentent depuis 2018 et 16 matchs un horizon indépassable pour les Bleues, qui veulent pourtant croire en leur chance de « marquer l’histoire » samedi 20 septembre en Angleterre, en demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby féminine.
Pour le XV de France féminin, l’histoire commence et finit souvent contre les Anglaises. Mais que ce soit en préparation des compétitions (RWC 2025, Women XV 2024), ou, depuis 2021, lors de la dernière journée du Tournoi des Six Nations, les Red Roses sont là pour faire tomber les Bleues.
« Jouer contre la France, ça me réjouit toujours parce qu’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Elles sont toujours très physiques, mais elles ont aussi beaucoup de style dans leur façon d’attaquer. Et en défense, elles ont cette ténacité à ne jamais reculer », indique Lou Meadows, entraîneure adjointe en charge de l’attaque de l’Angleterre.
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Le scénario des matches est variable, avec des courtes défaites comme à la Coupe du monde 2021 (13-7) ou lors des Tournois 2023 (38-33) et 2025 (43-42), mais aussi de belles claques comme lors du Tournoi 2024 (42-21) ou lors de la dernière rencontre entre les deux équipes, en préparation de cette Coupe du Monde de Rugby (40-6), à Mont-de-Marsan.
« A Mont-de-Marsan, on n’était pas encore en place », nuance Léa Champon. Mais la France, quatrième nation mondiale, dispose d’une marge sur toutes les autres équipes européennes. Et si l’Irlande lui a posé de gros problèmes en quarts de finale dimanche (18-13), les Bleues n’ont plus perdu contre une équipe européenne hors Angleterre depuis trois ans et une défaite en match de préparation de la Coupe du Monde 2021 jouée en 2022 contre l’Italie.
Les Anglaises sont donc souvent la seule équipe sur laquelle jauger des progrès des Bleues pour les observateurs, mais aussi corriger des éléments pour le staff.
Leur dernier duel lors du Tournoi des Six Nations 2025, perdu d’un point, a été au cœur de la préparation des Bleues pour ce Mondial, avec notamment un travail spécifique autour des rucks, ont relevé les deux sélectionneurs à l’entame de la préparation.
« Cela reste un match référence pour nous. C’est important de se baser là-dessus. Tout le travail a été fait à partir de ça », racontait aussi la centre Nassira Kondé en conférence de presse début août. « Je pense qu’on a encore ce match en tête, ça fait mal. Mais pour moi, c’est aussi une force, car on peut changer ça. Le Tournoi, c’est le Tournoi, et la Coupe du Monde, c’est la Coupe du Monde : c’est une autre compétition », renchérit la talonneuse Élisa Riffonneau.
Mais le match à Mont-de-Marsan a montré que les difficultés des Bleues sont loin d’être résolues, notamment sur les ballons portés, spécialité des Anglaises, qui ont marqué quatre essais de cette manière. Et la piètre performance française dans ce secteur contre l’Irlande n’incite pas à l’optimisme.
« Quand je repense aux mêlées qu’on faisait il y a trois ans et à ce qu’on fait aujourd’hui… », fait quand même remarquer la co-sélectionneure Gaëlle Mignot. « On est tombées sur une très belle équipe d’Irlande, très stratégique, comme je l’avais dit, et qui nous a clairement mises en difficulté. On n’a pas trouvé les clés pour s’adapter, et ça a été à l’image du match. On a de gros points forts. Il va falloir les montrer, il va falloir être présentes, et surtout ne rien lâcher pendant 80 minutes. Parce qu’aujourd’hui, on a tout à gagner. Ça va être ça, le leitmotiv de la semaine : se battre pendant 80 minutes. »
Pour autant, le XV de France féminin, qui avait déjà vécu avec un goût de revanche la remontée face aux Anglaises lors de la « finale » du Tournoi 2025, après avoir été mené 31-7, veut encore y croire pour le rendez-vous de samedi à Bristol.
« Après tout ce qu’on a enduré ces dernières années, on a envie de faire quelque chose de grand (…) Ce n’est pas de la ferveur qu’elles vont avoir, mais tout un pays derrière elles. Mais c’est bien, ça va nous galvaniser nous aussi, (…) on a envie de marquer l’histoire », a juré après le quart de finale la troisième ligne Charlotte Escudero.
« La position de grand outsider, c’est toujours la meilleure des positions pour le rugby français », a relevé mardi le président de la Fédération française Florian Grill. « C’est une montagne énorme. Les Anglaises sont programmées pour être championnes du monde dans leur pays depuis toujours. C’est ça qui nous motive. »