Coupe du Monde de Rugby : Black Ferns et Red Roses favorites
La Coupe du monde féminine de rugby débute vendredi 22 août en Angleterre, où l’équipe nationale, portée par un engouement sans précédent, doit concrétiser sa suprématie qui s’exprime tant sur le terrain que par son avancée dans la professionnalisation.
Seize équipes, quatre de plus que lors de la précédente édition, vont s’affronter de vendredi au 27 septembre pour le titre mondial, avec dans un premier temps une phase de poules qualificative pour les quarts de finale.
À domicile, les Red Roses sont les grandes favorites de la compétition, du haut de leur série de 24 victoires depuis trois ans. Mais elles savent aussi que le chemin vers le titre suprême est semé d’embûches : leur défaite contre la Nouvelle-Zélande les a privées du sacre lors de la précédente édition, en 2022.
« Nous nous sommes préparées pour ce moment depuis trois ans et nous sommes plus que prêtes », a assuré dans un entretien à l’AFP l’arrière anglaise Ellie Kildunne, désignée meilleure joueuse du monde en 2024. Malgré la défaite lors de la dernière finale en Nouvelle-Zélande, elle a senti dès son retour au pays que « les choses avaient déjà changé, que nous avions eu un impact ».
Les Black Ferns, titrées six fois en neuf éditions et renforcées par le retour de Portia Woodman-Wickliffe, double championne du monde à XV et double championne olympique à VII, restent des prétendantes sérieuses à la victoire finale. Derrière, le Canada et la France se tiennent en embuscade mais semblent encore à distance des deux favorites.
La compétition devrait illustrer l’écart de niveau entre les nations puisque, dans presque tous les pays participants, les joueuses sont encore semi-professionnelles, voire amatrices, et doivent exercer un métier en parallèle. C’est par exemple le cas du Brésil, qui dispute son premier Mondial, ou de l’Afrique du Sud, dont les joueuses n’ont jamais atteint les quarts de finale et restent loin d’inspirer la même crainte que les Springboks, quadruples champions du monde.
Depuis leur dernière défaite, les Anglaises ont encore renforcé leur domination, tant sur le terrain – à l’image de leurs avants surpuissantes et redoutables sur ballon porté – qu’en dehors.
La première division anglaise est désormais pleinement professionnelle, ce qui permet de développer les joueuses, de densifier la compétition et d’attirer les meilleures joueuses des autres nations britanniques. Tous les matches du championnat, composé de neuf équipes, sont diffusés à la télévision ou sur internet, et l’Angleterre s’impose comme un modèle pour les autres pays.
Autre signe fort, plus de 330 000 billets ont été vendus avant même le coup d’envoi, soit plus du double de l’ensemble de la précédente édition en Nouvelle-Zélande. Plus de 40 000 places du Stadium of Light de Sunderland, où s’ouvrira la compétition avec le match entre l’Angleterre et les États-Unis, ont déjà trouvé preneurs, et l’affluence sera encore plus importante pour la finale à Twickenham, le temple du rugby.
La compétition doit permettre d’accélérer le développement de la pratique féminine du rugby, déjà en forte croissance : près de la moitié des fans dans le monde s’y intéressent depuis moins de deux ans, selon un sondage de World Rugby auprès de 4 000 amateurs de rugby publié lundi.
« L’essor rapide du nombre de fans du rugby féminin n’est pas seulement un changement culturel, c’est aussi une opportunité commerciale qui peut définir l’avenir de ce sport. Le rugby au féminin n’est pas un coût, c’est un investissement dans la croissance à long terme et la diversité de ce sport », a affirmé World Rugby, alors que de nombreuses fédérations dans le monde sont confrontées à des difficultés financières.
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