Un banc en 4-4 ? L’idée avait été évoquée – comme une plaisanterie ou une intox ? – par le mastermind des Springboks Rassie Erasmus, deux jours avant le quart de finale de Coupe du Monde de Rugby 2023 entre l’Afrique du Sud et la France.
Il avait finalement opté pour le très commun 5-3 avant de vite switcher ensuite sur le mythique 7-1 que même Fabien Galthié a repris sur les trois dernières rencontres du Tournoi des Six Nation 2025 – et Yannick Bru aussi d’ailleurs avec l’UBB !
Mais ce que Rassie Erasmus n’a pas osé faire, Patrice Collazo va-t-il réussir ? A quelques heures du coup d’envoi de la demi-finale de Challenge Cup face au LOU dimanche 4 mai, l’entraîneur du Racing 92 a dévoilé un ultime changement dans sa composition, sur le banc. Annoncé comme remplaçant, le deuxième-ligne Romain Taofifenua est finalement remplacé par l’ailier Vinaya Habosi.
Le journal Le Progrès avait déjà senti le coup venir dans son édition du 3 mai en consultant la compo du Racing 92. « Romain Taofifenua, annoncé comme remplaçant sur un banc à six avants, ne devrait pas jouer, puisqu’il a le genou en vrac et se trouve actuellement en vacances… à Lyon ! », avait alors révélé avec malice le quotidien du Rhône.
Ainsi donc, sur le banc, on retrouve le talonneur Janick Tarritt, le pilier gauche Guram Gogichashvili, le pilier droit Thomas Laclayat, le troisième-ligne centre Jordan Joseph, le demi de mêlée Kléo Labarbe, le demi d’ouverture Antoine Gibert, le trois-quarts centre ou ailier Josua Tuisova et donc l’ailier Vinaya Habosi.
Un ailier dans le pack
On a donc bien quatre avants et quatre arrières, une configuration extrêmement rare dans le rugby où l’on tend plus fréquemment vers un 5-3 ou un 6-2, voire un 7-1 de plus en plus.
Le règlement international et du haut niveau en France impose à une équipe de compter trois remplaçants de première ligne sur sa feuille de match. Quatre avants, quatre arrières, c’est risqué. Mais ça se tente.
Pour compenser le manque d’avants remplaçants, le staff du Racing mise sur la polyvalence : le jeune troisième ligne Jordan Joseph a été prévenue qu’il devra couvrir les postes de 2e et 3e ligne, et il n’est pas impossible que Habosi puisse dépanner en flanker en cas de coup dur.
On l’a vu chez les filles récemment lors du match du Six Nations entre la France et l’Italie. Alors que la deuxième-ligne Madoussou Fall-Raclot venait d’écoper d’un carton jaune pour un plaquage haut, la trois-quarts aile Émilie Boulard est venue renforcer les mêlées remaniées en se plaçant à l’aile de la troisième-ligne du pack.
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Pas impossible que cette innovation de Collazo crée un précédent, même si on a retrouvé trace d’un match de championnat avec cette configuration rare : une rencontre San Francisco contre Denver en PRO Rugby aux Etats-Unis en avril 2016. Denver avait aligné un banc en 4-4 et l’avait emporté 35-18.
Choix tactique exceptionnel ou contrainte de dernière minute, le banc en 4-4 n’a été que très, très rarement tenté. Voyons ce que cela donne sur le terrain de Lyon ce dimanche 4 mai.