Classement resserré mais matchs déséquilibrés, le paradoxe du Top 14
Après sept journées de Top 14, neuf points seulement séparent le leader palois du 12e Clermont, et derrière ce classement resserré les victoires à l’extérieur et même les bonus défensifs sont en voie de disparition, symboles d’un championnat où le but semble d’abord de faire régner sa loi à domicile.
Mais où sont passés les bonus défensifs ? Que sont devenus les déplacements conquérants d’équipes ambitieuses déterminées à s’imposer aux quatre coins du Top 14 ? Si l’on excepte les visites à Montauban et Perpignan, les deux seuls clubs n’ayant pas encore gagné et destinés à se livrer une bataille féroce pour le maintien, les derniers succès à l’extérieur remontent à la première journée.
RETOUR GAGNANT 😍
L’ailier toulousain Ange Capuozzo signe son retour à la compétition en inscrivant un superbe essai en solo ! 🔥
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Un focus sur les réceptions
Et le nombre de points de bonus défensifs glanés à ce stade de l’année, après sept journées, n’a jamais été aussi bas lors des cinq dernières saisons. Seuls 11 matchs sur 49 disputés depuis le début de saison se sont achevés avec un écart de cinq points ou moins, avec en plus un match nul entre Montauban et Montpellier (22-22, 4e journée).
Ce total a toujours été supérieur ces dernières années, avec un pic à 20 bonus défensifs arrachés en sept journées en 2023-2024. « Il y a tellement de pression sur les matchs à la maison, il y a tellement de blessés, que tu te focalises un peu plus sur les réceptions », souligne Xavier Sadourny, manager du Castres Olympique, au vu des compositions des équipes alignées par chaque club.
« Ça peut expliquer qu’il y ait des gros scores et une fois qu’il y a beaucoup d’écart, il y a des remplaçants qui rentrent… C’est un peu le constat », poursuit-il, pour expliquer certaines victoires fleuves.
L’exemple bayonnais
Par l’effet des vases communicants, le nombre de points de bonus offensifs (23) atteint lui un niveau record sur les cinq dernières saisons. Et un seul a été obtenu à l’extérieur, par le Stade français à Aimé-Giral (28-11).
« Du 1er au 12e, dans les confrontations, il n’y a plus une victoire à l’extérieur (depuis la première journée), donc ça doit signifier quelque chose », notait le manager toulousain Ugo Mola après le revers concédé samedi après la sirène chez la Section paloise (30-26).
« Ce championnat est homogène, âpre, et le travail que réalisent beaucoup d’équipes est plutôt intéressant, on voit des environnements assez incroyables. On a perdu à Bayonne, ici à Pau, dans des environnements et des écrins qui sont à bloc derrière leurs équipes », ajoute-t-il.
La plupart des formations misent sur cette solidité à domicile, suivant l’exemple de l’Aviron bayonnais l’année dernière. Invincibles à Jean-Dauger, les Basques avaient pu se contenter de n’être que la neuvième équipe à l’extérieur pour se classer au quatrième rang après la dernière journée et se qualifier pour la phase finale.
« L’année dernière, la seule équipe qui n’a pas perdu à domicile c’était Bayonne, et ils ont fini dans les six ! », insistait mercredi Maxime Beaudonne, flanker du Racing 92, qui accueillera Pau samedi. « Je pense que c’est essentiel aujourd’hui de gagner à domicile. Si on ne perd pas à domicile, en général on n’est pas loin des six » places qualificatives.
QUEL ESSAI 🤯
La connexion des Bayonnais permet à Carreras de planter le 4ème essai 🔥@avironrugbypro #ABASM pic.twitter.com/r8IPRNlAEg
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« Méforme des deux gros »
Et les cadors du championnat semblent parfois faire l’impasse sur certains déplacements, comme le dernier finaliste, Bordeaux-Bègles, balayé 56-13 avec une équipe amoindrie chez le Stade toulousain lors de la 6e journée.
Même le triple champion en titre ne déroge pas à la règle de ce début de saison. Xavier Sadourny souligne ainsi « la méforme des deux gros, que ce soit Toulouse ou Bordeaux, qui ont du mal en ce moment à l’extérieur », avec trois revers loin de leurs terres pour les Rouge et Noir et l’UBB.
« Mais bientôt ils vont vite arriver à réguler ça, je ne suis pas inquiet pour eux. S’ils venaient à batailler un peu plus à l’extérieur, il y aurait plus de bonus défensifs aussi », juge le technicien castrais, en souvenir de la saison dernière où Toulousains et Bordelo-béglais s’étaient imposés respectivement sept et six fois à l’extérieur.
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