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« Certains commentaires étaient barbares... j'avais besoin de digérer tout ça... »

Seren Lockwood, Georgia Evans avec un nœud rose dans les cheveux, et Lisa Neumann du Pays de Galles pendant les hymnes avant le match de Coupe du monde féminine 2025 entre le Pays de Galles et les Fidji à Sandy Park, à Exeter, le 6 septembre 2025. (Photo : Morgan Harlow / World Rugby via Getty Images)

Georgia Evans a pris la parole. L’internationale galloise s’est confiée sur les attaques en ligne qu’elle a subi pendant une bonne partie de la Coupe du Monde de Rugby féminine pour avoir porté du maquillage et un nœud rose dans les cheveux en jouant au rugby.

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Dans un entretien accordé à Partnership for Male Youth, une organisation américaine engagée contre le harcèlement en ligne et pour la protection des femmes dans le sport, la deuxième-ligne des Saracens s’est livrée sur son ressenti face aux critiques reçues en pleine compétition.

« Je suis joueuse de rugby. Je joue actuellement aux Saracens Women depuis cinq ans, et je suis professionnelle avec le Pays de Galles depuis trois ans. Je serai toujours très fière d’avoir représenté ma nation avec les filles à mes côtés », a déclaré Evans.

« Moi, et beaucoup d’autres athlètes venues du monde entier, nous venons de participer à la plus grande Coupe du monde féminine jamais organisée. Pendant ma deuxième semaine de camp, je regardais quelques commentaires en ligne. Je suis connue pour mon nœud rose dans les cheveux – je le porte depuis ma première sélection et je continuerai – mais je suis tombée sur plusieurs remarques. Des gens disaient que je devrais me concentrer sur mon jeu plutôt que sur mon apparence. »

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La deuxième-ligne a reconnu que, même si certains commentaires l’ont d’abord fait sourire, le fait que ses proches et ses coéquipières y aient aussi été confrontés a rendu la situation plus difficile.

« J’en ai lu quelques-uns et j’ai un peu rigolé parce que certains étaient juste barbares, mais d’autres touchaient plus. C’est seulement quand plusieurs personnes de mon équipe et de ma famille ont vu ces commentaires, et les prenaient très personnellement pour moi, que j’ai choisi de m’éloigner des réseaux sociaux. J’avais besoin de temps pour digérer tout ça et m’assurer que je me protégeais du mieux possible. »

Pour elle, la critique de la performance fait partie du job. Mais l’attaque sur le physique, non. « Quand on est exposée médiatiquement, on sait qu’on ouvre la porte à la critique sur notre jeu. C’est notre travail, ça fait partie du package. Mais je ne pense pas que quoi que ce soit devrait devenir aussi personnel ni viser l’apparence de quelqu’un, surtout quand on se met en avant sur cette scène. »

Elle explique que son maquillage et son fameux nœud sont simplement une manière d’être elle-même, de se sentir bien et confiante, sans que cela nuise à son rugby.

« Mon nœud, c’est mon moyen d’expression. Je mets du maquillage et mes faux cils parce que ça me fait du bien le matin quand je me lève et que je vais au rugby. Je peux être féminine, un peu décalée, et quand même faire mon travail du mieux possible. Et si ça peut montrer aux jeunes filles – et même aux jeunes garçons – qu’on peut rester soi-même, qu’on n’a pas à changer ce qu’on est pour faire ce qu’on aime, alors ça vaut tout. »

« Médiatiser cette minorité de commentaires sur mon apparence était important, parce que c’était aussi un message : je ne vais pas changer qui je suis, et personne ne devrait sentir qu’il doit le faire non plus. »

La troisième-ligne des Saracens a conclu en appelant les supporters à faire la différence. « Beaucoup de jeunes, des garçons, des hommes que j’ai rencontrés ces dernières semaines, m’ont demandé comment montrer leur soutien au rugby féminin. C’est aussi simple que réfléchir avant de commenter. C’est juste venir nous voir. Aucun gamin ni adulte n’est obligé de porter un nœud rose dans les cheveux – ce n’est pas ce qu’on attend. Mais simplement être là, nous regarder même juste cinq minutes, emmener sa petite sœur ou la voisine taper dans un ballon, ça compte énormément.

« Si vous pouvez soutenir une femme dans votre vie pour qu’elle fasse ce qu’elle aime dans le sport, c’est déjà pas mal. »

Publié sur RugbyPass, cet article a été adapté en français par Willy Billiard.

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