Bordeaux face au défi du doublé et à l’intensité du RCT
Sacrée en Champions Cup début mai, l’Union Bordeaux-Bègles s’avance désormais vers un nouveau sommet : tenter de conquérir le Bouclier de Brennus pour signer un doublé retentissant. Face à elle samedi 21 juin à Lyon (21h05), une équipe de Toulon déterminée, physique et animée par une faim de titre retrouvée.
Après l’euphorie européenne, place au défi domestique
Avec un jeu léché, des individualités brillantes – Damian Penaud en tête – et une charnière Lucu-Jalibert souvent dominante, l’UBB a marqué la saison par sa qualité offensive et sa constance. Une dynamique qui lui a offert pour la première fois une qualification directe pour les demi-finales du Top 14. Mais la question flotte désormais : après avoir brandi la Coupe d’Europe, Bordeaux a-t-il encore suffisamment faim pour aller chercher le championnat ?
Laurent Marti, président du club, avait d’ailleurs tempéré l’euphorie dès les couloirs du Millennium Stadium. « Ce n’est pas un aboutissement », rappelait-il, fixant déjà le cap sur le Top 14, sa priorité de toujours.
Un doublé, rareté historique… et piège potentiel
Dans l’histoire récente du rugby français, seuls Toulouse (1996, 2021, 2024) et Toulon (2014) ont réussi l’exploit de doubler Coupe d’Europe et championnat la même saison. Pierre Mignoni, entraîneur du RCT et ancien joueur de cette époque dorée, connaît bien le revers de la médaille. « La puissance d’un titre européen peut aussi t’affaiblir. Il faut savoir switcher. »
C’est aussi le message de Bastien Vergnes : « Il faut se rappeler ce qu’on a vécu en Champions Cup et se dire qu’il ne reste que deux matchs pour revivre des émotions comparables. »
Des absents de poids pour Bordeaux-Bègles
L’UBB n’arrive toutefois pas au complet. L’ailier Louis Bielle-Biarrey, victime d’une commotion, est forfait. Adam Coleman (épaule) est lui aussi absent, et Sipili Falatea reste incertain. Maxime Lucu, touché à un genou en finale européenne, n’a plus joué depuis. Autant de signaux d’alerte à l’heure de défier un RCT en pleine ascension.
Toulon revient aux affaires avec son ADN rugueux
Les Varois ont envoyé un message clair en barrage, pulvérisant Castres (52-23) dans une prestation aussi spectaculaire que brutale. Jiuta Wainiqolo a fait voler les défenses, mais c’est dans le combat que Toulon construit son rugby. Les hommes de la Rade, absents du dernier carré depuis 2017, veulent écrire leur propre histoire.
Face à eux, Bordeaux devra élever son niveau de résistance. La mêlée girondine, parfois pénalisée, devra répondre à la densité d’un pack où évoluent Kyle Sinckler, Jean-Baptiste Gros ou Dany Priso, sans oublier la fiabilité au pied d’un Melvyn Jaminet clinique face aux perches.
L’UBB attendue sur la dimension physique
Dans le jeu au sol, les Bordelais devront rivaliser avec la férocité de Facundo Isa et Lewis Ludlam, deux experts du grattage. Le talonneur Maxime Lamothe en est conscient : « Si on passe à côté des rucks, on subit énormément. C’est une clé du match. »
Bordeaux traîne parfois l’étiquette d’équipe portée sur le spectacle. Mais ses performances contre Toulouse en demi-finale de Champions Cup (35-18) ont prouvé qu’elle savait aussi briller dans le combat. Samedi, face à Toulon, ce sera une nouvelle démonstration à produire pour espérer toucher le doublé du doigt.

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