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Fun, arbitre et agression : la face fantasque de Josaia Raisuqe

Ailier fidjien de Castres, Josaia Raisuqe célèbre le troisième essai de son équipe lors du match de Top 14 face à Toulon, au stade Pierre-Fabre de Castres, dans le sud-ouest de la France, le 18 février 2024. (Photo : Valentine Chapuis / AFP)

A écouter et lire les témoignages collectés depuis l’annonce du décès tragique de l’ailier fidjien de Castres Josaia Raisuqe – tué par un train au volant de sa voiture le 8 mai au matin – le portrait d’un personnage hors norme se dessine.

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Il y a le joueur, bien sûr, de 193 cm pour 113 kg, ailier passé troisième-ligne. Véritable force de la nature, médaillé d’argent avec les Flying Fijians aux JO de Paris 2024, dix ans de performance sur les terrains de France au Stade Français, à l’USON Nevers et au Castres Olympique, soit 152 matchs en tout et 49 essais marqués.

« Sa puissance et sa vitesse étaient folles. Il savait casser des plaquages, prendre les intervalles ou inscrire des essais de pur ailier en bout de ligne ou sur des réceptions de coups de pied », se souvient David Darricarrère dans La Dépêche, ex-entraîneur de Castres, qui devait l’accueillir à Brive pour les deux prochaines saisons.

« C’était un rayon de soleil dans le vestiaire, toujours le cœur sur la main. »

« C’était un rayon de soleil dans le vestiaire, toujours le cœur sur la main. Sur le terrain, c’était quelqu’un de fantastique. On se voyait parfois à Brassac, un petit village au-dessus de Castres, parce que sa petite amie est de là-bas », ajoute-t-il dans Le Parisien.

Ses anciens entraîneurs ne sont pas avares d’anecdotes le concernant : toujours le premier à vanner, provoquer le rire dans son entourage, ne jamais se départir de son sourire légendaire. Même ressenti du côté des supporters croisés lors d’un hommage spontané devant le stade Pierre-Fabre le soir de sa disparition.

« Oui, il était atypique et attachant, il n’y avait rien de méchant en lui. La vie était un jeu et il jouait au rugby. Il jouait, il s’amusait. »

« Sa fin lui correspond, une fin atypique. Oui, il était atypique et attachant, il n’y avait rien de méchant en lui. La vie était un jeu et il jouait au rugby. Il jouait. La défaite, la victoire, peu importe… C’était le rugby, ses copains, ses amis. Il jouait, tout le temps. Je l’aimais bien, c’était un instinctif, il n’était pas tordu. Il jouait, il s’amusait », dit de lui Régis Dumange, le président de Nevers, cité par L’Equipe.

Car il y a aussi deux autres faces du personnage. Une face sombre d’abord qui remonte à la fin de son aventure avec le Stade Français après une condamnation en 2020 pour agression sexuelle violente lors d’une soirée alcoolisée (2g d’alcool dans le sang) remontant à trois ans plus tôt (six mois avec sursis et viré du club).

Et puis la face plus joyeuse, naïve, limite enfantine, comme cette fois où, en janvier 2021, trop heureux de célébrer la victoire avec Nevers (dira-t-il), il soulève tel un trophée l’arbitre Laurent Millotte qui vient de refuser un essai à Béziers au terme d’un match fou que les Neversois remportent (25-30). L’image fait le tour des réseaux et lui vaut un carton rouge (le 5e de sa carrière) et les remontrances de son coach d’alors Xavier Péméja : « C’est inadmissible. Il sera puni par la commission de discipline et c’est tout à fait normal. Je vais aussi m’occuper de lui. Ça, je ne peux pas l’accepter.»

Cité dans La Dépêche, l’arbitre se souvient : « Je ne me suis jamais senti en danger. Il s’amusait tout le temps. Sur les renvois, les box kicks quand il courait vers le point de chute du ballon, il regardait les arbitres de touche car il faisait la course avec eux. » Une relation singulière s’était nouée entre les deux hommes. Raisuqe lui avait offert son maillot à l’occasion du match retour – son dernier avec Nevers – et le dernier match de Millotte en Pro D2 qu’il n’a pu réaliser du fait du Covid.

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La rencontre qui devait opposer Castres à Clermont le 10 mai a été reportée au week-end du 24 mai. Ce samedi 10 mai à 11h, le Castres Olympique a convié tous ceux qui le désiraient à se rassembler à Pierre-Fabre pour un hommage solennel.

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c
cw 1 hour ago
The coaching conundrum part one: Is there a crisis Down Under?

Thanks JW for clarifying your point and totally agree. The ABs are still trying to find their mojo” - that spark of power that binds and defines them. Man the Boks certainly found theirs in Wellington! But I think it cannot be far off for ABs - my comment about two coaches was a bit glib. The key point for me is that they need first a coach or coaches that can unlock that power and for me that starts at getting the set piece right and especially the scrum and second a coach that can simplify the game plans. I am fortified in this view by NBs comment that most of the ABs tries come from the scrum or lineout - this is the structured power game we have been seeing all year. But it cannot work while the scrum is backpeddling. That has to be fixed ASAP if Robertson is going to stick to this formula. I also think it is too late in the cycle to reverse course and revert to a game based on speed and continuity. The second is just as important - keep it simple! Complex movements that require 196 cm 144 kg props to run around like 95kg flankers is never going to work over a sustained period. The 2024 Blues showed what a powerful yet simple formula can do. The 2025 Blues, with Beauden at 10 tried to be more expansive / complicated - and struggled for most of the season.

I also think that the split bench needs to reflect the game they “want” to play not follow some rote formula. For example the ABs impact bench has the biggest front row in the World with two props 195cm / 140 kg plus. But that bulk cannot succeed without the right power based second row (7, 4, 5, 6). That bulk becomes a disadvantage if they don’t have a rock solid base behind them - as both Boks showed at Eden Park and the English in London. Fresh powerful legs need to come on with them - thats why we need a 6-2 bench. And teams with this split can have players focused only on 40 minutes max of super high intensity play. Hence Robertson needs to design his team to accord with these basic physics.



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