Théo Attissogbe, la comète bleue
À seulement 20 ans, Théo Attissogbe s’impose comme l’une des révélations de la tournée en Nouvelle-Zélande. Impressionnant lors du premier test face aux All Blacks, l’arrière ou ailier palois sera l’un des rares Français à enchaîner samedi à Wellington. Une nouvelle opportunité pour confirmer son talent… et sa montée en puissance dans la hiérarchie bleue.
Face à la Nouvelle-Zélande, le jeune Palois n’a pas seulement tenu son rang : il a crevé l’écran. À tel point que le très respecté New Zealand Herald l’a tout simplement désigné comme « le meilleur joueur du match », osant une comparaison que peu de jeunes joueurs reçoivent : celle avec Serge Blanco.
« Un joueur insaisissable »
Même Will Jordan, l’un des meilleurs arrières du monde, n’a pas manqué de saluer la performance du Français :
« C’est évidemment un joueur insaisissable, dangereux dans le jeu aérien. J’ai regardé quelques vidéos de lui en Top 14 cette saison, je l’ai trouvé vraiment vif. C’est un jeune talent prometteur, et il va falloir qu’on trouve un moyen de neutraliser sa menace la semaine prochaine. »
Une reconnaissance qui n’a pas fait tourner la tête du principal intéressé, lucide après l’entraînement mercredi 10 juillet : « Il faut quand même rester mesuré, mais c’est sûr que ça fait plaisir », avant d’ajouter : « Il faut revenir sur le réel, c’est-à-dire bien préparer le match. »
Aligné à l’arrière samedi dernier, un poste qui n’est pas son premier choix mais qu’il maîtrise de mieux en mieux, Attissogbe a été à l’origine du premier essai français, en déposant Billy Proctor et Will Jordan sur 20 mètres avant de servir Gailleton, qui décale Guillard pour conclure.
« Je suis plutôt content de ma couverture de terrain à ce poste d’arrière. Je me suis senti plutôt à l’aise », explique-t-il.
Retour sur son aile préférée
Pour le deuxième test, c’est à l’aile qu’Attissogbe sera aligné, son poste naturel à Pau. Il y avait débuté en sélection lors de la tournée d’automne, avant une blessure qui avait mis fin à sa série de matches. Depuis, il a repris le fil et s’impose désormais comme une option très crédible dans le triangle arrière.
Fabien Galthié ne tarit pas d’éloges : « On sent un garçon très déterminé et qui avance palier par palier. C’est vraiment le joueur qui se développe avec nous, qui comprend les enjeux, qui est juste. C’est un exemple pour beaucoup de jeunes joueurs. »
Reste que la concurrence est rude, avec les indéboulonnables Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey devant lui dans la hiérarchie. Mais le staff ne l’oublie pas : il avait été lancé contre l’Italie lors du dernier Tournoi, après la contre-performance de Penaud face à l’Angleterre.
Sous les chandelles, un secteur à dominer
L’un des chantiers pour le Palois, c’est encore le jeu aérien. Inspiré par ses années à VII, Attissogbe saute bras tendus au-dessus de la tête, façon classique dans le circuit à 7. Il en a fait un objectif d’amélioration.
« Il faut essayer d’aller chercher les ballons de plus en plus haut. Donc j’essaie de me donner les moyens d’être présent sous chaque ballon, parce que je ne suis pas non plus le plus grand du circuit », détaille-t-il du haut de son 1,82 m.
À Pau, il s’est entraîné cette saison avec Aaron Grandidier, champion olympique à VII, pour progresser dans ce domaine. Et depuis leur arrivée en Nouvelle-Zélande, plusieurs séances du XV de France ont mis l’accent sur ce secteur, clé dans un contexte météo annoncé capricieux à Wellington.
Pluie, vent, chandelles… Le ciel néo-zélandais ne fera aucun cadeau. Mais Théo Attissogbe semble prêt à relever le défi. Encore un.

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