Tournée 2024 en Argentine : le besoin de « passer à autre chose »
Cette tournée de juillet 2024 en Argentine continuera longtemps à hanter le XV de France. Il y a eu un avant, il y a eu un après. Et un entre-deux qui a vu deux affaires glauques se télescoper, devenant comme un sparadrap pour les joueurs concernés : Melvyn Jaminet et sa vidéo à caractère raciste et Oscar Jegou et Hugo Auradou accusés de viol.
Cette semaine, aussi bien Jaminet que Jegou ont pris la parole à un jour d’intervalle pour tenter de mettre un terme définitif à ces épisodes que chacun souhaiterait oublier.
« Personnellement, cette affaire est loin derrière moi », a tenté d’évacuer l’arrière de Toulon dans un entretien à l’AFP paru jeudi 18 septembre. « J’ai l’impression que pour mes partenaires aussi, et que tout le monde est passé à autre chose. Parfois je croise des personnes que je n’ai pas vues depuis longtemps, elles m’en parlent un peu, c’est certain, mais sinon c’est une histoire qui a été plutôt oubliée. Je pense surtout que ça a été possible grâce à mes performances sur le terrain après ma reprise. Il n’y a que la vérité du terrain qui peut faire oublier cette affaire ».
« Il n’y a que la vérité du terrain qui peut faire oublier cette affaire… »
Banni du XV de France, suspendu pendant 34 semaines, Jaminet a eu le temps de ruminer et de se confronter à lui-même pour revenir dans un autre état d’esprit. « Je pense que cela s’est vu dès ma reprise. J’avais un autre visage, j’étais heureux d’être sur le terrain, de pouvoir rejouer au rugby. C’est quelque chose qui m’avait manqué et je me suis rendu compte de la chance qu’on a de faire ce métier. J’ai vécu une bonne fin de saison et maintenant je souhaite poursuivre dans ce sens », a-t-il précisé.
Au lendemain de cette interview, un autre mis en cause dans cette tournée catastrophique hors terrain s’est également exprimé sur le sujet : Oscar Jegou. Pour la première fois vendredi 19 septembre, le troisième-ligne du Stade Rochelais est revenu sur ce qu’on a appelé “l’affaire Jegou-Auradou”. Lui-même et le deuxième ligne palois Hugo Auradou ont été visés par une plainte déposée par une Argentine de 39 ans, qui les accusait de viol après une rencontre en boîte de nuit, le soir du premier match de l’équipe de France en Argentine à Mendoza, le 6 juillet 2024.
Cinq mois après l’éclatement de l’affaire pour laquelle un non-lieu a été rendu, Jegou avait débuté sa saison avec La Rochelle et avait même été convoqué avec le XV de France pour le Tournoi des Six Nations. Comme pour Jaminet, le flanker a affirmé que ces événements lui ont « même donné une énergie en plus, pour montrer que je suis encore là ».
« Je me concentre sur le Stade Rochelais, le rugby. Ce qui se passe autour, ce n’est plus d’actualité. C’est tout »
« Je joue au rugby, c’est tout ce que je fais. Tout ce qui s’est passé autour, je suis sûr de moi et je sais ce que je vaux », a-t-il assuré en conférence de presse. « Je me concentre sur le Stade Rochelais, le rugby. Ce qui se passe autour, ce n’est plus d’actualité. C’est tout.
« Je n’ai jamais senti que j’étais sorti (de ce cadre). Je suis toujours resté à travailler très dur, même là-bas (en Argentine). Ma tête est restée dans le rugby tout ce temps-là. ».
Un non lieu prononcé cinq mois après les faits
Arrêtés le 8 juillet puis placés en garde à vue, les deux joueurs tricolores ont été inculpés pour « viol aggravé » le 12 juillet, puis assignés à résidence le 16 juillet avec bracelet électronique, avant d’être remis en liberté le 12 août et de revenir en France début septembre.
La justice argentine a abandonné les poursuites contre eux et prononcé un non-lieu le 10 décembre, confirmé en appel le 18 février dernier.
Si Jegou a dû déclarer forfait pour la tournée d’été 2025 en Nouvelle-Zélande, Hugo Auradou était bien présent, disputant deux tests face aux All Blacks.
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