L'UBB mise aussi sur ses avants
Si l’Union Bordeaux-Bègles brille par les exploits de ses arrières – Penaud, Bielle-Biarrey ou Jalibert – son paquet d’avants compte bien peser de tout son poids, samedi 28 juin en finale du Top 14 face à Toulouse.
L’image est tenace : celle d’une UBB virevoltante portée par son trio de feu derrière. Pourtant, à l’heure des grands rendez-vous, le pack girondin s’affirme comme un maillon essentiel. Yannick Bru ne s’y trompe pas. Après la demi-finale remportée face à Toulon (39-24), le manager rappelait :
« On vit souvent à l’ombre de notre ligne de trois-quarts, mais sur les grands matchs, on répond présent. »
Et ce jour-là, ce sont bien les gros porteurs bordelais qui ont tenu tête au pack toulonnais, pourtant dominateur en saison régulière. Avec, en figure de proue, le talonneur Maxime Lamothe, élu homme du match après un triplé – une rareté à ce niveau.
Un pack qui répond présent au bon moment
Depuis l’arrivée de Bru à l’été 2023, les avants de l’UBB montent clairement en puissance. Hormis la finale 2023 (59-3 contre Toulouse), où l’équipe était physiquement à bout, les Bordelais n’ont jamais vraiment déçu dans les matchs couperets.
On l’a encore vu au printemps, lors d’une démonstration contre La Rochelle (34-14) en phase régulière, où Lamothe et consorts avaient mis à mal une équipe réputée pour son paquet d’avants.
« Sans un gros match des avants, on n’aurait pas pu s’exprimer derrière », soulignait alors Louis Bielle-Biarrey.
ADN sud-africain et rigueur sans ballon
L’influence sud-africaine de Bru, passé par les Sharks, se ressent.
« Il nous a inculqué cette culture du détail : les rucks, les chasses, les escortes… C’est devenu notre devoir devant », explique le troisième ligne Bastien Vergnes.
Résultat : un pack plus structuré, plus rugueux, capable de rivaliser avec les références du Top 14. Comme lors de la victoire à Paris contre le Stade Français (22-20), où Lamothe avait encore inscrit deux essais.
« Tout le monde compare nos avants et nos arrières, mais à l’intérieur du groupe, on parle de synergie », confiait Mahamadou Diaby. Et cette alchimie s’est révélée cruciale face à Toulouse en demi-finale de Champions Cup (35-18), où les Girondins ont aussi dominé les zones de combat.
Une conquête au rendez-vous
L’UBB, paradoxalement, affiche l’une des pires statistiques en touche en Top 14… mais la meilleure en Champions Cup. Preuve qu’elle sait hausser le curseur dans les moments clés. Contre les mastodontes Jack Willis ou Thibaud Flament, les Girondins ont bloqué les rucks et étouffé les sorties de balle.
En finale européenne contre Northampton, Cyril Cazeaux et Adam Coleman, tous deux auteurs d’un essai, ont brillé. Et même face à Toulon, avec un duo remanié (Guido Petti remplaçant Coleman), la deuxième ligne a fait le job.
« Cette saison, on a été irréguliers, c’est vrai. Mais on a su être présents là où ça comptait », reconnaît Yannick Bru, saluant au passage le travail de ses adjoints Giorgadze, Poux et Sowerby.
Toulouse en ligne de mire
Mais samedi au Stade de France, c’est une autre montagne qui attend l’UBB : le Stade Toulousain, meilleur pack statistiquement du championnat, et redoutable sur ballons portés.
« On sait à quoi s’attendre. Ce sera une vraie bataille », annonce le pilier Jefferson Poirot.
Derrière l’étiquette de jeu flamboyant, l’Union Bordeaux-Bègles s’est armée dans l’ombre. Assez pour renverser Toulouse et réussir un doublé historique ? Au vu de la dynamique des deux équipes, on peut penser que oui.

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