Top 14 : l’UBB fragilisée cherche à rebondir contre Lyon
Privé pour encore quelques semaines d’une grande partie de sa colonne vertébrale, mêlant leadership et gros porteurs, Bordeaux-Bègles affiche des carences inhabituelles dans plusieurs secteurs du jeu qui l’empêchent de lancer réellement sa saison, débutée par deux revers secs en déplacement.
À force de revenir bredouille de ses matchs à l’extérieur – défaites au Racing 92 (44-32) et au Stade Français (28-7) – la pression va s’intensifier à domicile pour le champion d’Europe, hôte de Lyon samedi 4 octobre à Chaban (21 h 00) pour le compte de la 5e journée de Top 14. Une rencontre qui se jouera à guichets fermés, comme l’a confirmé le club ce vendredi 3 octobre.
Même la déculottée infligée au promu Montauban il y a deux semaines (71-24) avait été entachée de certaines largesses que le Stade Français a su mettre au grand jour le week-end dernier.
« La faillite est collective. Tout ça traduit un manque de concentration, de vigilance et ce n’est pas acceptable », résumait alors le manager Yannick Bru. Dans le jeu au sol par exemple, « c’est toujours une question de domination des porteurs de balles. Quand on n’avance pas, c’est difficile de nettoyer », estimait-il.
Dans ce domaine, les absences du pilier droit Ben Tameifuna, toujours avec sa sélection des Tonga, du centre Yoram Moefana (épaule), du 2e ligne australo-tongien Adam Coleman (appendicite) et de la recrue sud-africaine Jean-Luc Du Preez (genou), manquent incontestablement pour leur densité et leur robustesse.
Au poste de n° 8, l’impact de l’Australien Pete Samu et du Japonais Tevita Tatafu, partis cet été, fait cruellement défaut.
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Le niveau mis dans l’engagement a aussi interpellé lors des deux déplacements en région parisienne. Manque de vitesse, de réactivité des soutiens offensifs… C’était portes ouvertes au Racing lors des vingt premières minutes avec quatre essais concédés, c’était sans combattre ou presque à Jean-Bouin.
« La partie mentale joue forcément », admet Bru. Ses hommes, si beaux vainqueurs de la Champions Cup et battus après prolongation en finale du Top 14, ont-ils toujours aussi faim ?
« On doit comprendre que les équipes veulent nous faire la peau », a admis l’ouvreur Matthieu Jalibert dans l’Équipe. « Si on veut accrocher des points à l’extérieur, on doit se réveiller. Après le match de samedi (à Paris), il y a un sentiment de honte par rapport aux gens qui nous supportent. On doit augmenter notre niveau d’effort et de sacrifice, redescendre sur terre et revenir à ce qui fait la base du rugby. »
« On doit comprendre que les équipes veulent nous faire la peau… »
« Je ne pense pas que l’équipe manque d’envie », reconnaît Bru. « Je crois qu’on avait fait, bizarrement, une bonne semaine de travail. Comme je dis souvent, on gagne ensemble, on rigole ensemble et on perd ensemble. Il faut donc analyser tout ça ensemble. »
L’apport de Cameron Woki, de retour dans le club qui l’a lancé en Top 14, est appréciable dans l’alignement orphelin de l’Argentin Guido Petti parti, mais la conquête en général laisse sceptique, notamment face aux gros tonnages adverses en mêlée. Sur les ballons hauts, secteur ciblé par leurs adversaires, le jump et le timing de l’arrière Romain Buros (mollet) manquent également.
Et en raison des absences sur blessures à leurs postes, certains cadres girondins ont déjà un temps de jeu conséquent comme le centre Nicolas Depoortere ou l’ailier Louis Bielle-Biarrey, qui ont disputé les quatre premières journées en intégralité.
Dans ce paysage enfin, plane l’ombre de Maxime Lucu, âme et capitaine incontesté de ce groupe, sur le flanc pour encore quelques semaines (pouce opéré). Ses mots, son attitude et son caractère manquent cruellement pour le côté mental, comme son jeu au pied, sa lecture et sa défense pour les aspects technique et tactique.
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