Bayonne, trop de forfaits avant le combat de l'année ?
À l’aube de sa première demi-finale de Top 14 depuis 43 ans, l’Aviron Bayonnais s’avance vers le choc face à Toulouse avec la foi du challenger… mais une infirmerie de plus en plus remplie. Qualifiés avec brio après leur victoire face à Clermont (20-3), les Basques étaient apparus enthousiastes, détendus, prêts à défier les doubles champions en titre avec un savant mélange de fraîcheur, d’humilité et de lucidité.
Mais à quelques heures de ce duel déséquilibré programmé vendredi soir à Lyon (21h05), les certitudes s’effritent. Plusieurs cadres de Bayonne manqueront à l’appel, fragilisant encore un peu plus les ambitions des Ciel et Blanc.
Des certitudes qui s’effondrent, des absences qui pèsent
Dans les jours qui ont suivi leur barrage victorieux, les Bayonnais semblaient déterminés à jouer crânement leur chance. « Franchement, on ne risque rien », souriait l’ouvreur Camille Lopez, évoquant la correction (60 points) infligée par Toulouse à Bordeaux l’an passé en finale. Le manager Grégory Patat appuyait cette idée d’un match ouvert, où tout peut basculer : « Il peut y avoir un carton rouge, une blessure, un fait de jeu… Rien n’est interdit dans une demi-finale. »
Mais c’est justement côté effectif que le ciel s’est assombri.
L’arrière Cheikh Tiberghien, précieux par sa polyvalence et sa montée en puissance dans le jeu aérien, a dû déclarer forfait mardi après une blessure aux côtes survenue à l’entraînement. Un coup dur pour l’Aviron, qui comptait sur ses qualités au pied et sa solidité sous les ballons hauts pour résister à la pression toulousaine.
Autre perte majeure : Baptiste Chouzenoux. Le deuxième ligne, incontournable dans le secteur de la touche aux côtés du capitaine Arthur Iturria, n’a pas passé le protocole commotion après le match contre Clermont. Bayonne perd ainsi un expert du contre en touche, « qui fait mal à la tête des adversaires », selon Patat. Il faudra désormais compter sur Esteban Capilla, troisième ligne mobile au profil aérien, pour combler ce vide stratégique.
Manu Tuilagi, l’arme fatale… absente ?
Le suspense a également longtemps plané autour de Manu Tuilagi. Le centre anglais, arrivé cet été, a été déterminant dans la montée en puissance de Bayonne. Puissant, discret, mais écouté, il incarne l’expérience et la solidité dans la ligne de trois-quarts. « Quand il parle, tout le monde l’écoute. Il rassure, par sa seule présence », expliquait Lopez.
Blessé aux côtes il y a dix jours face à Toulon, Tuilagi a entretenu l’espoir en apparaissant souriant avant le barrage, signant des autographes et prenant part à la vie du groupe. Mais lundi et mardi, il est resté en bord de terrain, loin de ses coéquipiers. À moins d’un bluff à la sauce phases finales, l’international anglais (60 sélections) ne devrait pas être aligné face à Toulouse. Une absence de poids, notamment pour épauler Sireli Maqala au centre.
Toulouse en favori, Bayonne sans complexe
Malgré cette série noire, Bayonne refuse de baisser pavillon. Arthur Iturria, lucide et combatif, parle sans détour de « combat de l’année », conscient que son groupe, quoi qu’il advienne, a déjà signé une saison exceptionnelle. « On va tout faire pour rivaliser, donner le maximum. Une défaite n’enlèverait rien à ce que nous avons accompli », assure-t-il.
Face à un Stade Toulousain ultra-favori, fort de ses internationaux et de son expérience des grands rendez-vous, Bayonne se présente avec un esprit conquérant. Délesté de toute pression, mais meurtri par les forfaits, l’Aviron aura besoin d’un exploit XXL pour créer la surprise.

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