Sadourny, le prof qui a fait grandir le CO
En progression constante depuis que le pédagogue Xavier Sadourny a pris les rênes de l’équipe en janvier, Castres va tenter de faire fructifier son apprentissage contre Toulon samedi 14 juin (21h05) pour se hisser dans le dernier carré du Top 14.
« On apprend, on apprend… » Quelques minutes après avoir encaissé un 52-6 peu flatteur contre le voisin toulousain fin avril, l’ancien ouvreur de 48 ans prenait l’événement avec calme, bien ancré dans le processus de construction de son groupe.
Sadourny est arrivé dans le Tarn en 2024 comme entraîneur des arrières, mais a été propulsé à la tête de la formation castraise en janvier après la prise de recul de son prédécesseur Jeremy Davidson, alors que sa prise de fonctions comme manager ne devait survenir qu’au début de la saison à venir. Et depuis janvier, son discours n’a pas changé.
Selon lui, pour progresser, son groupe doit passer par certaines étapes incontournables et multiplier les rencontres face à des adversaires de gros calibre.
« Besoin de ces matches »
Avant de défier les Bulls de Pretoria à Pierre-Fabre pour son premier match en tant que manager, l’Auvergnat se frottait les mains : « C’est un véritable révélateur, un apprentissage », affirmait-il. Résultat du test ? Une victoire 49-10.
Victorieux, à la surprise générale, sur la pelouse des Anglais des Saracens, ses hommes pouvaient passer au niveau supérieur, à savoir la phase finale de la Champions Cup, plus fréquentée par le CO depuis 2002, pour continuer à grandir.
« Pour la progression de notre équipe, on a besoin de ces matchs-là, on a besoin de jouer cette compétition régulièrement parce que forcément ça nous oblige à élever notre niveau de jeu, ça nous fait progresser », affirmait le manager avant de battre Trévise en huitième de finale.
Battu en quart par Northampton, futur finaliste, Castres entend se servir de ce beau parcours et des matchs de championnat face aux cadors du Top 14 au moment de défier le RCT dans son antre de Mayol.
« Chaque erreur qu’on a pu commettre contre ces équipes-là, ça a été radical, je pense qu’on a grandi, qu’on a gagné forcément en expérience », juge Sadourny.
Pour l’ouvreur Louis Le Brun, qui s’apprête à vivre sa première phase finale, « ça peut nous servir sur la gestion d’un match couperet comme ça, ça peut nous aider. »
« Ça passe par l’expérience, bien sûr que ces matchs-là font que le groupe grandit et qu’on a de plus en plus d’expérience dans ces matchs », complète le deuxième ligne Florent Vanverberghe.
Le CO peut s’appuyer sur des performances prometteuses, pour la plupart à domicile, à l’image de la victoire sans appel obtenue face au quatrième Bayonne lors de l’avant-dernière journée (33-3).
Une histoire de connexion
« Je nous trouve bien plus constants qu’on était en début de saison. Je trouve qu’on a moins de trous d’air qu’on pouvait avoir en début de saison. Donc le groupe, forcément, a progressé », a souligné Sadourny à deux jours du barrage.
Positif, capable de concerner tout l’effectif depuis qu’il en a pris les rênes tout en respectant l’identité de jeu ferrailleuse de Castres, le manager est parvenu à maintenir son équipe dans le Top 6, malgré le drame qui a touché le groupe au moment de la mort soudaine du centre fidjien Josaia Raisuqe début mai.
« Honnêtement, c’est un coach qui parle à ses joueurs, qui est proche de ses joueurs, avec qui on peut passer des moments en dehors du rugby aussi, j’apprécie vraiment ces petites connexions », estime Florent Vanverberghe.
Au plus près de ses hommes, le manager tarnais veut qu’ils jouent libérés face au troisième de la saison régulière.
« J’ai envie qu’on se lâche. Est-ce qu’on aura appris de nos erreurs ? Ça, je le dirai après le match. Mais je veux qu’on ait la possession, qu’on force les choses, qu’on ouvre les portes », espère-t-il.
Toulon – Castres, les compos
Arbitre : Benoit Rousselet
Toulon
Jaminet – Tuicuvu, Fainga’anuku, Sinzelle, Wainiqolo – (o) Garbisi, (m) Serin – Abadie, Isa, Ludlam – Ribbans (cap.), Halagahu – Sinckler, Baubigny, Gros
Remplaçants : Ivaldi, Priso, Alainu’uese, Le Corvec, Domon, White, Nonu, Gigashvili
Castres
Chabouni – Palis, Botitu, Seguret, Baget – (o) Le Brun, (m) Arata – Delaporte, Papali’i, Babillot (cap.) – Vanverberghe, Ducat – Collier, Barlot, Walcker
Remplaçants : Zarantonello, Tichit, Nakarawa, Ardron, Tukino, Fernandez, Dumora, Chilachava

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