Joris Segonds, premier test maîtrisé
L’un des regards les plus scrutés samedi au Forsyth Barr Stadium de Dunedin, c’était celui de Joris Segonds.
L’ouvreur bayonnais, à 28 ans, a enfin goûté aux joies d’une première sélection avec le XV de France, lors de la courte mais prometteuse défaite face à la Nouvelle-Zélande (31-27). Une entrée en matière d’autant plus attendue qu’il faisait partie des huit néophytes alignés pour débuter contre les All Blacks.
Une première touche, un missile à 50 mètres : Segonds entre vite dans le match
Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’il se signale : une première touche magistrale dès la 2e minute, suivie quelques instants plus tard par une pénalité pleine lucarne depuis plus de 50 mètres dans l’axe (3-0, 7e). Une démonstration d’adresse et de calme sous pression pour celui qui, jusqu’ici, n’avait joué aucun test officiel malgré deux tournées précédentes avec les Bleus.
Aux côtés de Nolann Le Garrec, en charge des tirs plus courts, Segonds a imposé son empreinte sur le jeu tricolore : des dégagements puissants et des chandelles très hautes, certaines flirtant avec le toit du stade couvert de Dunedin, pour soulager la défense française et installer une pression territoriale constante.
« Ça repose sur un excellent jeu au pied »
À l’issue de la rencontre, le sélectionneur néo-zélandais Scott Robertson ne s’y est pas trompé : « On sait ce qu’ils vont faire, il faut juste qu’on arrive à les arrêter (…) Ça repose sur un excellent jeu au pied, c’est là-dessus que le XV de France base la majorité de son jeu. »
Une stratégie limpide : 33 coups de pied tricolores au total, soit un jeu au pied déclenché en moyenne après seulement trois passes à la main – contre trois fois plus côté All Blacks.
Le Garrec a salué le rôle clé de son partenaire : « On voulait s’appuyer sur un bon jeu au pied, Joris il a une longueur qui est assez exceptionnelle (…) il est capable aussi de buter de très loin donc c’est vrai que c’est une vraie arme pour nous. »
Un match « gravé à jamais »
À chaud après la rencontre, Segonds ne cachait ni sa fierté, ni sa frustration d’être passé si près de l’exploit : « C’était un rêve d’enfant. Je ne réalise pas encore. C’est frustrant mais en même temps on est tellement fier d’avoir rivalisé avec cette équipe des Blacks. »
Dans les rangs français, sept autres joueurs ont été capés pour la première fois samedi, dans un XV de départ largement inexpérimenté, mais au caractère bien affirmé : « On était beaucoup de premier capés, une équipe assez inexpérimentée. Aujourd’hui je retiens l’état d’esprit, qui était magnifique. Ça restera gravé à jamais. »
Une prestation globalement convaincante
Si tout n’a pas été parfait pour l’ancien joueur du Stade français – notamment sur le deuxième essai néo-zélandais, où il a été pris de vitesse en défense – sa copie reste globalement très solide. À l’image des Bleus, qui ont parfois manqué de justesse dans leurs plaquages (10 % d’échecs), mais ont tenu tête aux triples champions du monde dans l’engagement et l’organisation.
Une performance qui ouvre déjà la voie vers une deuxième cape, très probablement dès samedi prochain à Wellington. L’occasion de confirmer les promesses de ce premier test international et de continuer à s’imposer comme l’un des maillons forts de ce groupe en reconstruction.

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