Bleuets : après la frustration, le rebond ?

Battu en demi-finale par la Nouvelle-Zélande (26-34) malgré une domination criante, le XV de France U20 s’apprête à disputer la finale pour la troisième place contre l’Argentine (samedi 19 juillet, 18h00). Un match qui marque la fin d’un cycle, le dernier rendez-vous pour la génération 2005. Et malgré la déception encore vive, l’envie de conclure en beauté est bien là.

Rencontre

World Rugby U20 Championship

France U20

35 - 38

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Argentina U20

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Pas simple de tourner la page après un tel scénario. Cédric Laborde, sélectionneur d’un groupe France marqué par l’élimination, ne cache pas la difficulté du moment.

« La déception était grande mais on a eu des mots forts le soir du match, de bonnes discussions avec les leaders pour se refixer des objectifs. Le groupe est reparti, a envie d’avancer, de continuer et après un bon travail, on sent de l’énergie pour jouer cette troisième place. »

Cette troisième place, les Bleuets vont la jouer avec un esprit revanchard. Car face à la Nouvelle-Zélande, les Tricolores avaient largement les moyens de passer.

« On est entré seize fois dans la zone de marque, dans les 22 mètres, et on n’a pas assez marqué. On n’a pas été précis. Eux, sont entrés six fois et ont marqué six fois », regrette Laborde. « Sur les chiffres, on a dominé mais, et c’est dommage, c’est l’un de nos matchs les plus moyens de la saison en termes de précision. On a eu les occasions pour gagner. J’en ressors beaucoup de positif. On est au niveau en matière de performance et de contenu. »

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L’Argentine, battue plus tôt dans la compétition mais très convaincante face à l’Afrique du Sud, se dresse de nouveau sur la route des Français. Pas question pour autant de changer la méthode.

« Sincèrement, on a préparé tous les matchs de la même manière, avec le même sérieux et la même intensité », insiste Laborde. « Il n’y a pas deux matchs qui se ressemblent mais on sait que ce sera un vrai défi en mêlée et sur les ballons portés. »

La conquête avait justement posé problème lors de leur premier affrontement, et le staff français a planché pour corriger le tir.

« On va essayer de trouver les clés pour répondre au défi. C’est ce qui rend ce match plaisant. Il fera grandir les joueurs qui vont être opposés à la meilleure mêlée de la Coupe du Monde. Nos joueurs n’ont pas l’habitude de jouer contre de très forts piliers. Les premières lignes, ce sont des joueurs assez fiers et ils ont envie de relever le défi. »

Un dernier combat pour les 2005

À l’approche de ce dernier rendez-vous, l’émotion monte. Cette rencontre, c’est aussi la dernière sortie internationale pour les joueurs nés en 2005.

Le sélectionneur l’a bien intégré dans ses choix : « On a attendu longtemps pour la faire, plus pour mieux connaître l’état émotionnel des joueurs et leur appréhension du match. On a vu ce matin que tout le monde était à 120 % sur le match de l’Argentine. On a fait une équipe qui met en avant les 2005 car c’est leur dernier match en U20 et qu’ils méritent, mais aussi une équipe qui nous permet de faire un gros match. »

Du côté du capitaine Simeli Daunivucu, la bascule émotionnelle a été rapide, portée par l’envie de finir ensemble, et fièrement : « On s’était dit qu’il y avait de la frustration mais qu’il fallait vite switcher pour bien finir car c’est la dernière des 2005. On l’a montré au Six Nations. Jusqu’au bout, on ne va pas se lâcher. On va tout donner pour aller chercher ce résultat. »

L’esprit de défi, moteur d’un groupe

Ce qui ressort fortement de ce groupe France, c’est son caractère compétiteur. Pour Cédric Laborde, c’est même la clé de leur rebond.

« Ce sont des jeunes joueurs mais qui, après avoir vécu ensemble pendant plus d’un mois, aiment le défi, se brancher, gagner, même au ping-pong ou à la piscine. Ils veulent gagner tout le temps et on s’appuie là-dessus pour tenter d’aller gagner. C’est leur tempérament et c’est agréable. Ils sont faciles à entraîner. Un simple défi et c’est parti, tout le monde veut jouer et gagner. C’est une équipe qui a une vraie volonté de gagner tous les matchs. Dès que tu présentes un nouveau défi, ils veulent y aller à fond. »

Pas étonnant alors d’entendre Simeli Daunivucu affirmer : « On prépare ça comme un autre match. On est investi à 100 %. On a tous été bons ce matin à l’entraînement, on a bien basculé et on va profiter un maximum pour s’amuser ensemble. »

🇫🇷🇦🇷 Découvrez les 23 Bleuets qui défieront l’Argentine pour décrocher la 3e place du Championnat du Monde !

📺 Rendez-vous samedi à 18h00, en direct sur @lachainelequipe
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— France Rugby (@FranceRugby) July 17, 2025

Pas de complexe face au Sud

La finale opposera la Nouvelle-Zélande à l’Afrique du Sud, pour une affiche 100 % hémisphère sud. Faut-il y voir un tournant dans l’équilibre des puissances mondiales ? Pas pour Cédric Laborde.

« Je n’ai pas l’impression. On a revu la demi-finale contre la Nouvelle-Zélande et, sincèrement, je ne prendrais aucun des joueurs néo-zélandais pour jouer avec cette équipe de France. Je trouve qu’on a largement le niveau, individuellement et collectivement. On a manqué de précision sur ce match mais on est au niveau. »

Même son de cloche chez son capitaine : « Je suis plutôt d’accord. On avait les munitions pour battre les Blacks mais on a manqué de précision sur le terrain mais je ne sens pas de bascule. On avait largement la place d’aller en finale et de rivaliser avec l’équipe d’Afrique du Sud. »

Dernier défi, ultime chance de montrer

La chaleur, les regrets, la frustration, l’adversaire coriace… Il faut faire avec. Mais dans les têtes tricolores, une seule idée domine désormais : terminer cette aventure ensemble, sur une note juste, une note fière.

« L’important, c’est le contenu. Si on met ce qu’il faut, beaucoup d’énergie, et qu’on reste connectés au projet et que le groupe montre ce qu’il sait faire, le résultat va suivre », résume Laborde.

Rendez-vous samedi 19 juillet (18h00). Pour gagner, mais surtout pour transmettre quelque chose.

XV de France U20, la composition contre l’Argentine