Qui sont les Françaises dans le Top 50 RugbyPass ?
Depuis que l’année de la Coupe du Monde de Rugby Féminine a commencé, on peut dire sans hésitation que ces sept derniers mois ont offert un spectacle de très haut niveau. Du pilonnage rageur d’Aoife Wafer dans le Tournoi des Six Nations à la vitesse et aux appuis déconcertants de Portia Woodman-Wickliffe en Pacific Four Series, chaque étape vers le sommet de notre sport a été un vrai régal.
A l’approche de ce rendez-vous phare du calendrier, RugbyPass a tenté de répondre à la question qui s’impose : qui est la meilleure joueuse de rugby au monde aujourd’hui ? Pour tenter d’y répondre, nous avons établi notre classement des 50 meilleures joueuses de rugby à XV au monde en 2025.
Parmi elles, un certain nombre de Françaises… Les voici !
Pauline Bourdon-Sansus (n°2) – Demie de mêlée (29 ans, 66 sélections)
Bio : « Popo » sert le rugby depuis qu’elle a 4 ans (son père était demi de mêlée, comme elle) ; la légende (véridique !) raconte qu’un jour elle a arraché le plâtre qu’elle avait au bras juste pour pouvoir jouer avec les copains. D’abord à Limoges, puis à Bayonne et enfin au Stade Toulousain où Pauline est l’alter ego féminin d’Antoine Dupont (avec qui elle partage quelques pubs). Régulièrement nommée et récompensée pour les plus grandes distinctions, elle est sans conteste une leader sur et hors du terrain, capable d’alterner le jeu et de claquer des drops de 50m, juste parce qu’il faut tenter.
Ce qu’ils en disent : « L’arrivée de (Pauline) est peut-être celle qui a le plus révolutionné le jeu de l’équipe de France. Longtemps, les Bleues ont chuté, parfois de peu, à cause d’un manque d’alternance. La demie de mêlée, capable de glisser à l’ouverture sans problème, et très à l’aise au pied, a changé la donne », écrivait Le Figaro déjà en 2018.
Anecdote : Pauline est mariée depuis août 2023 à l’ancienne internationale Laure Sansus (31 ans, 32 sélections), qui est également son entraîneure à Toulouse. Ensemble, elles ont eu leur premier enfant qui est né juste avant la Coupe du Monde de Rugby féminine en Angleterre.

Morgane Bourgeois (n°9) – Arrière (22 ans, 14 sélections)
Bio : Fille de rugbyman, Morgane va pousser le ballon rond pendant cinq ans avant de toucher son premier ballon ovale à 10 ans (elle est la seule fille dans l’école de rugby fondée par son père). A 22 ans, elle est déjà trois fois championne de France avec les Lionnes de Bordeaux, son club de toujours, aussi bien à l’ouverture qu’à l’arrière, poste dans lequel elle excelle. Grâce à un jeu au pied extrêmement précis – elle a été meilleure marqueuse du Six Nations 2025 – et capable de faire basculer un match sous la pression, on la compare souvent à Jessy Tremoulière (meilleure joueuse en 2018 et meilleure joueuse de la décennie 2010-2020). Après une année internationale 2023-2024 blanche, elle revient plus forte que jamais.
Ce qu’ils en disent : « Ce poste d’arrière lui donne plus de liberté et colle mieux à son gabarit, avec sa qualité d’accélération et sa faculté à trouver des intervalles. Je l’ai même fait jouer une fois à l’aile ; elle n’était pas vraiment contente. J’ai alors pris l’exemple d’Ange Capuozzo. Elle m’a répondu qu’elle était plus Thomas Ramos », raconte son entraîneur à Bordeaux François Ratier à propos de son repositionnement.
Anecdote : « Momo » a une passion dont elle veut faire un métier : l’écriture. Avec son Master de journalisme, elle a chroniqué son Tournoi des Six Nations 2025 en exclusivité pour RugbyPass et réitère l’expérience de l’intérieur pour la Coupe du Monde de Rugby Féminine 2025.

Madoussou Fall-Raclot (n°16) – Deuxième-ligne (27 ans, 40 sélections)
Bio : Née en Guinée et élevée dès l’âge de 7 ans en banlieue parisienne, Madoussou Fall-Raclot est l’une des poutres du pack tricolore. Elle qui a découvert le rugby à 11 ans à l’école a dû batailler pour imposer sa passion. Moquée pour sa grande taille (1,80m à 16 ans), elle met sa puissance au service du jeu, capable de tracter quatre joueuses en avançant, d’abord à Bobigny puis avec les Lionnes du Stade Bordelais. En 2022, elle fait partie de la Dream Team féminine aux World Rugby Awards.
Ce qu’ils en disent : « Quand on a une copine à côté qui met un gros plaquage, on a envie de faire pareil. C’est vrai que dans ses attitudes, c’est vraiment un leader autant offensif que défensif. C’est plus sympa de l’avoir avec nous que contre » dit sa collègue du pack, la troisième-ligne Charlotte Escudero.
Anecdote : « Madouss » a grandi très, très vite, ce qui l’a initialement poussé vers le basket et qui lui a valu des comparaisons avec la Tour Eiffel ou la girafe qui est d’ailleurs l’emblème de la marque de vêtements bien-être qu’elle a créée, Imani. A 1,87m elle est la plus grande joueuse de l’équipe de France.

Gabrielle Vernier (n°18) – Trois-quarts centre (28 ans, 52 sélections)
Bio : Après le tennis, Gabrielle Vernier s’est plongée dans le rugby dès l’âge de 10 ans, pour faire comme ses frères. Très vite, elle compense son gabarit de poche (1m64 ; 64kg) par son explosivité et son sens du timing. Élevée en région parisienne, elle fait ses premières armes en senior en 2016 avec le LMRCV Villeneuve d’Ascq avant de signer à Blagnac trois ans plus tard. Meilleure internationale française en 2023, elle apparait la même année dans le XV de rêve aux World Rugby Awards.
Ce qu’ils en disent : « Ses courses tranchantes sont sa marque de fabrique. Elle a un temps d’avance sur les défenses grâce à sa lecture du jeu et une sacrée qualité d’anticipation », affirme son entraîneur de Blagnac, Nicolas Tranier.
Anecdote : En novembre 2018, Gabi est l’une des 24 premières joueuses françaises de rugby à XV qui signent un contrat fédéral à mi-temps lui permettant de jouer en même temps que travailler. Elle est ingénieure en bureau d’études.

Manae Feleu (n°23) – deuxième ou troisième-ligne (25 ans, 27 sélections)
Bio : Bourguignonne par sa mère (née à Mâcon) et Polynésienne par son père (elle a vécu à Futuna, un confetti français du Pacifique de 83 km2, à l’âge de 2 ans), Manae Feleu (prononcez « Manaé Féléou ») touche à plusieurs sports (karaté, athlétisme, volley-ball, basketball) avant de basculer définitivement vers le rugby à 11 ans, sport qui s’imprègne en elle quatre ans plus tard à la faveur de ses études pendant 3 ans en Nouvelle-Zélande où elle joue d’abord centre et arrière. Depuis son arrivée en Métropole avec sa petite sœur Teani, elle suit des études de médecine en parallèle de sa carrière professionnelle. Telle une pieuvre capable de plaquer à tour de bras et perturber les lancers adverses tout en grattant les ballons, Manae est un vrai poison dans la défense française.
Ce qu’ils en disent : « C’est une fille assez discrète mais qui a toujours su prendre la parole au bon moment. Elle a toujours les bons mots. Tout le monde se disait qu’elle dégageait quelque chose lorsqu’elle parlait. On avait envie de l’écouter. Elle est très calme, très posée », dit d’elle Romane Ménager.
Anecdote : A Wallis (près de Futuna), Manae a joué aux côtés du trois-quarts centre international Yoram Moefana (24 ans, 36 sélections) à l’occasion d’un tournoi annuel de rugby. Dans l’équipe des moins de 11 ans, ils formaient la charnière : Manae jouait 9 et Yoram jouait 10. L’équipe a gagné cette année-là.

Rose Bernadou (n°48) – Pilier droit (25 ans, 21 sélections)
Bio : Rose « Rosie » Bernadou aurait très bien pu ne pas jouer au rugby. C’est au judo que ses parents l’inscrivent au début, arguant, comme dit son père, que « le rugby n’est pas un sport de filles ». Pourtant, à 8 ans, elle découvre ce sport (d’abord en n°8) avant d’entrer à l’AS Béziers à 15 ans, là où son grand-père entraînait les espoirs et que son père jouait en équipe première. Elle va progressivement s’imposer dans le pack de Montpellier à partir de la saison 2018 -2019 avec qui elle a passé la barre des 50 matchs. Solide en mêlée fermée, elle est très active dans le jeu courant par ses déblayages et ses plaquages, aussi bien que dans ses passes.
Ce qu’ils en disent : Rose Bernadou dit beaucoup aimer « les tâches de l’ombre, les rucks, les mêlées… ». Dans le Midol, l’inénarrable Marc Duzan relevait lors du Tournoi des Six Nations 2025 que « sa puissance en mêlée fermée n’a aucun équivalent sur la planète ovale ».
Anecdote : Un signe particulier ? Elle est parfois reconnaissable avec son masque noir sur le visage pour protéger son nez. Des pépins physiques sur la saison 2023-2024 l’ont empêchée d’ajouter à ses 21 sélections.

Celles qui auraient pu figurer dans notre classement…
Teani Feleu – centre ou troisième-ligne (22 ans, 12 sélections)
Bio : Comme sa sœur Manae, Teani est née en France (Mâcon) et a découvert le rugby très tôt (7 ans) en Polynésie avant de vraiment se révéler (à 14 ans) en Nouvelle-Zélande (Oneliki rugby club, Hawke’s Bay en Farah Palmer Cup). Arrivée à Grenoble en 2020, elle rejoint sa sœur déjà bien installée. Avant sa première sélection avec elle lors du Six Nations 2024, elle a joué avec l’équipe de France de rugby à 7. Malgré son peu d’expérience, elle a été sacrée Joueuse du Match contre l’Irlande lors du Tournoi des Six Nations 2025. Tranchante dans ses courses avec ballon, précieuse en défense, elle ne s’essouffle pas lorsqu’il faut tenir à haute intensité sur 80 minutes, même en passant de la troisième-ligne à centre dans le même match.
Kelly Arbey – ailier ou arrière (20 ans, 6 sélections)
A l’été 2024, elle remportait avec les Bleuettes le U20 Summer Series du Six Nations. Surclassée, elle a obtenu ses premières sélections à 18 ans. Elle a ensuite enchaîné sur trois étapes du circuit mondial de rugby à 7 ce qui lui a développé son sens du jeu, sa rapidité (31 km/h), son endurance et la façon de se remettre la tête à l’endroit très vite après un coup dur, avant d’être rappelée avec le XV de France pour assurer sur le Tournoi des Six Nations. En moins d’un an, Kelly, polyvalente et longiligne (1,75m) a littéralement explosé sur la planète ovale, devenant indispensable partout où elle passe.