Quand Yannick Bru demande à ses joueurs du « sale » : « On n’est pas là pour faire les ingénieurs »
Le professionnalisation du rugby a aussi amené une certaine professionnalisation du discours des coachs. Les expressions savantes et les anglicismes ont pris une place de choix dans leur communication. Mais si le lexique de ces derniers s’est bien diversifié, ils n’en oublient pas pour autant de revenir aux bases quand les circonstances l’exigent, souvent dans l’intimité du vestiaire à l’abri des caméras et des oreilles chastes.
Dans un reportage en immersion à l’Union Bordeaux-Bègles, une équipe de Canal+ a pu capter une de ces séquences sans filtre. C’était après la première journée et une victoire difficile obtenue contre La Rochelle (23-18). Lors de ce match, un moment a particulièrement déplu au manager girondin Yannick Bru. Sur un regroupement, le colossal Will Skelton met le jeune troisième ligne Marko Gazotti au sol et appuie sa tête contre la sienne pour marquer son territoire et l’intimider.
Une bravade insupportable pour l’ancien talonneur. « Comment ce mec peut se permettre, même s’il fait 140 barres, sur Marko qui a fait un bon effort, de le plaquer, l’amener au sol et lui mettre un coup de tête ? Moi ce qui me pose problème, ce n’est pas ce qu’il fait. C’est qu’il puisse penser que c’est autorisé contre Bordeaux. »
“Qu’est-ce que j’en ai à b****** d’avoir gagné une Coupe d’Europe ? On peut gagner quatre Brennus avec votre génération.” 🎙️
Les mots forts de Yannick Bru lundi dernier après la défaite de Bordeaux-Bègles face à Paris 😬 pic.twitter.com/Ji3riSb0xd
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) October 5, 2025
« Je ne veux pas qu’ils pensent qu’ils ont le droit de faire ça »
Dans son discours, Bru n’y est pas allé par quatre chemins pour exhorter ses joueurs à ne pas accepter ce type de geste et à réagir en conséquence sur le terrain.
« Les gars samedi, je ne veux pas qu’on prenne des rouges et je ne veux pas qu’on prenne 18 pénalités. Mais je ne veux pas qu’ils pensent qu’ils ont le droit de faire ça. Marko, on n’est pas là pour faire les ingénieurs, on est là pour faire un match sale dans le combat ! Ok Jeff (Poirot, capitaine de l’UBB, ndlr) ? Vous avez mon accord là-dessus. »
Une version moderne de la célèbre « carte blanche » de Daniel Herrero lorsqu’il entraînait Toulon dans les années 80, et qui donnait le signal à ses joueurs de déployer un rugby plus brutal qui pouvait dépasser les limites autorisées. Le message n’est toutefois pas très bien passé chez ses troupes, qui ont perdu le match suivant au Racing 92 sans prendre le moindre point (44-32), la faute notamment à une première mi-temps apathique.
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