Pourquoi Émilie Boulard a été préférée à Morgane Bourgeois contre la Nouvelle-Zélande
C’est l’une des deux surprises de la composition de l’équipe de France qui affrontera la Nouvelle-Zélande ce samedi 27 septembre à la mi-journée pour tenter de finir 3e de la Coupe du Monde de Rugby féminine 2025. En plus du retour de l’ailière Joanna Grisez, l’arrière a changé de tête : exit Morgane Bourgeois et son pied dévastateur, bienvenue à Émilie Boulard et ses contre-attaques de feu.
« Un choix stratégique », selon la co-sélectionneure Gaëlle Mignot. Le XV de France a la chance de disposer de deux armes redoutables à l’arrière avec l’une peut-être plus expérimentée (Boulard, 26 ans, 40 sélections, c’est sa deuxième Coupe du Monde) que l’autre (Bourgeois, 22 ans, 18 sélections, c’est sa première Coupe du Monde).
Chacune compte quatre sélections sur cette campagne en Angleterre et affiche un ratio de 75% de victoires, quasiment le même nombre de plaquages (6 pour Boulard, 5 pour Bourgeois), le même nombre de passes (21 pour Boulard, 20 pour Bourgeois) avec moins de points pour Boulard (20, mais que des essais ; elle est la co-meilleure marqueuse d’essais française) que pour Bourgeois (27, uniquement au pied, ce qui en fait la meilleure marqueuse de points de l’équipe).
Morgane a été titulaire trois fois et remplaçante une fois (la seconde période contre l’Afrique du Sud) et n’a manqué qu’un match (contre le Brésil). Contre les Black Ferns samedi, ce sera le troisième match où Émilie sera titulaire, elle qui a été plutôt utilisée comme impact player, capable de « relancer et dynamiser le jeu », selon Mignot, comme elle l’a montré contre le Brésil (victoire 84-5) et contre l’Afrique du Sud où elle a inscrit un doublé (victoire 57-10), à chaque fois en tenant 80 minutes.
💪 Nos Bleues entrent dans la dernière ligne droite.
Tout donner pour bien finir cette #RWC2025 !#SoyonsBleues #XVdeFrance pic.twitter.com/gC2R6ZC6xy— France Rugby (@FranceRugby) September 24, 2025
« C’est une joueuse (Émilie Boulard, ndlr) qu’on connaît, on l’a beaucoup utilisée par le passé. Elle a haussé son niveau de jeu au fil de la préparation. Elle avait du feu dans les jambes, elle l’a montré tout au long de la semaine », indiquait la co-sélectionneure après le match contre le Brésil, ajoutant que « elle peut aussi couvrir plusieurs postes et passer à l’aile si besoin ». « J’étais contente d’avoir encore ma chance sur le terrain. Après, des profils aussi denses, ce n’est pas le genre d’équipe qui me correspond, mais sur les essais, j’étais au bon endroit et au bon moment », ajoutait Émilie Boulard.
La demi de mêlée vétéran Laure Bourdon-Sansus, co-entraîneure au Stade Bordelais où évolue Morgane Bourgeois, confiait à nos confrères de L’Équipe que les deux joueuses avaient un profil différent. « Morgane est une joueuse sûre sur le fond de terrain, avec une capacité à renvoyer les ballons loin et une grande efficacité face aux perches. Elle a peut-être une prise d’initiative moindre qu’Émilie, qui a un jeu un peu plus décousu mais qui du coup crée plus », disait-elle.
« On s’attend à un match très débridé avec beaucoup de rythme, de jeu et avec beaucoup de ballons de turnover à gérer. En ce sens, Émilie remplit toutes les cases pour répondre présente… »
« C’est le fil rouge qu’on a eu tout au long de la compétition : faire des choix en fonction des équipes qu’on allait rencontrer », justifie Gaëlle Mignot. « Clairement, l’équipe de Nouvelle-Zélande qu’on va affronter est une qui nous ressemble beaucoup et qui va proposer énormément de jeu. On s’attend à un match très débridé avec beaucoup de rythme, de jeu et avec beaucoup de ballons de turnover à gérer. En ce sens, Émilie remplit toutes les cases pour répondre présente sur ce match-là. Les choix se sont faits là-dessus. On le répète depuis le début de la compétition et cette composition montre aujourd’hui clairement que c’est un choix stratégique pour ce match. »
A la recherche d’une septième médaille de bronze en dix Coupes du monde, les Bleues tenteront en tous cas de fêter dignement le dernier match sous le maillot du XV de France de leur capitaine, Marine Ménager, qui avait annoncé sa retraite dès le mois de mai.