L'Irlande a pris un sérieux coup avant son quart contre la France
Laminées, essorées, balayées. Les Irlandaises ont vécu l’une des pires rencontres de leur histoire en s’inclinant 0-40 face à la Nouvelle-Zélande lors du dernier match de la poule C à la Coupe du Monde de Rugby féminine. Sur les 195 matchs disputés depuis 1994 – leur premier test officiel qui était contre la France – on compte une quarantaine de rencontres où l’Irlande n’a pu marquer le moindre point. Et la dernière fois, c’était contre l’Angleterre en 2023.
Le coach Scott Bemand aura du mal à revoir ces images pour faire son analyse car rien n’a tourné dans le bon sens pour son équipe. Le début laissait pourtant entrevoir autre chose. En fait, pendant les dix premières minutes où l’Irlande s’est montrée dominatrice. Mais dès que la défense éclair de la Nouvelle-Zélande s’est mise en place, les choses ont basculé. De la première faille jusqu’aux dernières secondes, les Irlandaises ont subi, enchaînant les fautes, perdant tout repère, multipliant les coups de pied sans réelle idée, prenant six essais.
Les Black Ferns ont frappé plus fort, plus juste, avec une dimension physique écrasante : près de 100 mètres gagnés après contact de plus que les Irlandaises. En face, 24 plaquages manqués ont coûté cher. Sur les extérieurs, l’addition a été salée, avec Waaka, Sorensen-McGhee (triplé) et Renee Holmes qui ont fait éclater la défense verte. À l’Amex Stadium, l’Irlande, cinquième nation mondiale, n’a jamais trouvé la clé.
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— Irish Rugby (@IrishRugby) September 7, 2025
« On s’est créées des occasions en début de match. C’était forcément plus dur aujourd’hui que ces dernières semaines, vu la puissance et les qualités athlétiques qu’elles ont pour défendre leur en-but. On va revoir tout ça, mais je pense que le score nous échappe un peu à la fin, donc déçu que ce soit une défaite de 40 points et pas de 26 », confiait Bremand en conférence de presse.
« Mais si on regarde les deux dernières semaines, on a été efficaces pour aller dans les bonnes zones et marquer des points. Contre la Nouvelle-Zélande, c’était clairement un défi différent, avec les athlètes et l’impact physique qu’elles amènent. Le fait qu’on arrive quand même à créer ce momentum et à saisir ces opportunités veut dire qu’il faut repartir de ça, savoir ce qu’on a, et en faire encore plus au prochain stade de la Coupe du monde la semaine prochaine. »
La semaine prochaine, ce sera le quart de finale contre la France. Et par le passé aussi les Bleues n’ont parfois laissé aucune chance aux Irlandaises au cours de leurs 32 confrontations, surtout au début : 31-0 lors de leur tout premier duel en 1994, 24-0 en 1999, 53-0 en 2001, 46-0 en 2002, 20-0 en 2003, 34-0 en 2005, puis 32-0 en février 2006 et 43-0 en août de la même année et 24-0 en 2018 ; c’était la dernière fois.
« On joue contre l’une des équipes favorites de la compétition, donc c’est toujours un énorme défi. Ce sera pareil la semaine prochaine, face à une très grosse opposition. »
« C’est décevant de finir sans avoir marqué le moindre point, mais on a la chance d’être qualifiées pour un quart de finale la semaine prochaine et on a quelques jours pour s’évaluer et corriger les choses. La Nouvelle-Zélande a mis beaucoup de vitesse défensive aujourd’hui, avec une énorme intensité physique. À nous maintenant d’en tirer les leçons et de trouver comment passer devant », analysait en zone mixte la trois-quarts centre Eve Higgins qui a eu son protège-dents qui s’est mis à clignoter.
« On joue contre les tenantes du titre, l’une des équipes favorites de la compétition, donc c’est toujours un énorme défi. Ce sera pareil la semaine prochaine, face à une très grosse opposition. Notre objectif dans ce tournoi était d’atteindre les quarts de finale le plus vite possible. C’est fait, et rien ne change maintenant que l’on entre dans la phase à élimination directe. »
Mauvaises nouvelles du côté de l’infirmerie
Il faut également rappeler que l’Irlande ne disposait pas de tous ses atouts. Aoife Wafer, toujours trop juste, n’était pas sur la feuille de match. Erin King et Dorothy Wall manquaient aussi à l’appel. Et le coup a encore été plus dur ce samedi.
En première période, Stacey Flood a quitté la pelouse, touchée au tendon d’Achille. Puis, à la 45e minute, la co-capitaine Edel McMahon a dû s’arrêter. Enfin, l’expérimentée Eve Higgins a payé une série de gros plaquages. Le genou droit lourdement strappé, elle a fini par céder sa place après être restée au sol sur une action, touchée à la tête en ramassant un ballon.
Avec cette liste d’absentes qui s’allonge, l’Irlande devra puiser dans sa profondeur de banc. Et face à la France en quart de finale, il faudra bien plus que du courage pour viser les demi-finales de cette Coupe du Monde.