Le FC Grenoble, « le Poulidor du rugby » qui en a gros
Le Stade des Alpes jouait à guichets fermés avec une immense majorité de supporters du FC Grenoble dans les tribunes. Ce devait être leur soir, mais pour la sixième fois en trois ans, l’entrée dans le Top 14 leur a été refusée. Cette fois par l’USAP qui, elle aussi, jouait gros (11-13). Pour deux points (comme l’année dernière), après avoir caracolé en tête toute la saison de Pro D2, Grenoble n’a pas été récompensé de ses efforts.
« On est vraiment les Poulidor du rugby », soupirait un supporter, cité par Le Dauphiné Libéré. Pourtant, le FCG la tenait sa victoire si Davies n’avait pas tapé le poteau après le premier essai, si la pénalité de la 70e avait été réussie, si l’ailier Wilfried Hulleu avait bien aplati le premier en première période et si un en-avant n’avait pas été constaté pour son deuxième essai refusé. Ce que le capitaine Antonin Berruyer résumait par « des détails » qui font toute la différence dans le haut niveau. Avec des « si », Grenoble serait en train de fêter son accession. Maigre consolation, Hulleu sera finalement le seul à monter en Top 14 puisqu’il a signé avec le Racing 92.
« Ce que je retiens, c’est qu’on a scoré trois fois contre cette équipe de Perpignan, qu’il y a eu deux essais refusés, des points perdus au pied. On a rivalisé avec eux. On meurt à deux points. On est très malheureux, mais on reviendra », tentait de relativiser l’entraîneur en charge des avants, Patrick Pézery.
« On a fini premiers de la saison régulière, on finit à 98 points, avec le plus haut total d’essais et jusqu’à 12 points d’avance à un moment de la saison. Ça veut dire que le job a été bien fait. Mais on va devoir revenir sur ces détails qui ont manqué sur la finale (perdu contre Mautauban, ndlr) et sur ce barrage. Ces détails nous ont tués. »
Le format d’access en Top 14 contesté
Mais la pilule va être très dure à avaler et va leur rester sur l’estomac pendant un bon bout de temps. « Je pense qu’il y a quand même un côté un peu injuste dans le format des phases finales », réagissait sur Sud Radio Jean-Charles Orioli, ancien joueur de Grenoble, en écho avec d’autres critiques formulées dans la presse ce week-end.
« Pour moi, le premier de la phase régulière devrait monter directement. Et après, les phases finales, ça devrait être entre le deuxième et le septième pour jouer l’access-match. Parce que franchement, on voit toute la complexité qu’il y a à construire une équipe de Top 14. Montauban, ils savent depuis une semaine qu’ils montent, et du coup pour recruter, pour attirer des joueurs, c’est hyper compliqué. Et au final, on voit que les équipes qui montent, souvent elles redescendent direct. C’est dur.
« Alors que si, par exemple, Grenoble savait dès février ou mars qu’ils allaient monter ou qu’ils étaient bien placés, ils peuvent commencer à bosser sur le recrutement, sur le budget, sur un projet solide pour se maintenir en Top 14. Mais bon, les règles du jeu, on les connaît avant de commencer. On savait que pour monter, fallait soit être champion, soit gagner l’access-match. Et ça, Grenoble, ils n’ont pas réussi à le faire encore une fois cette année. »
Mis en place en 2017, ce format, même critiqué ces derniers jours, ne devrait pas bouger.