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La France et son objectif de « mettre du sable dans cette machine anglaise »
Par Willy Billiard
Après une semaine compliquée marquée par le doute (qualification difficile en quart contre l’Irlande), l’attente (un point sur l’infirmerie) et le stress (sur ce qu’allait décider in fine la commission de discipline), le XV de France féminin n’a pas eu la meilleure préparation possible avant sa demi-finale contre l’Angleterre samedi 20 septembre.
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« C’était une semaine différente, oui. On ne s’attendait pas forcément à tout », a sobrement évacué la capitaine Marine Ménager, admettant que la sérénité n’a pas toujours été présente cette semaine au sein du groupe. Mais l’enjeu de jouer les Red Roses dans leur pré en demi-finale d’une Coupe du Monde semble avoir transcendé cette équipe réputée pour être totalement imprévisible.
« On est excités. Jouer une demie ici en Angleterre, c’était notre rêve et notre objectif. Tout le monde est focus. Le groupe a vite basculé, s’est resserré et ça donne une force supplémentaire. Les voyants sont au vert », assure Gaëlle Mignot, la co-sélectionneure de l’équipe de France.
« C’est une évidence qu’on n’est pas favoris sur ce match. Les statistiques sont en faveur de l’Angleterre. Ce qui est clair dans notre tête, c’est qu’on est outsider mais on a une force de caractère qui fait qu’on a tout à gagner et qu’on veut montrer que si on est en demi-finale de Coupe du Monde, ce n’est pas par hasard. On a des arguments. L’objectif, c’est de mettre du sable dans cette machine anglaise. C’est la meilleure équipe du monde, c’est une certitude. Mais si on veut aller au bout, il faut les battre à un moment. »
Et ce moment sera samedi 20 septembre à partir de 16h30 (heure française) dans un Ashton Gate Stadium de Bristol qui jouera à guichets fermés. Cela fait maintenant dix ans que les Bleues n’ont plus battu les Anglaises en Angleterre – une victoire 21-15 lors du Tournoi 2015 – enchaînant neuf succès, même si six de ces neuf victoires se sont jouées avec un écart final de cinq points ou moins.
« Seules Marine, Pauline et Agathe les ont battues, mais on a aussi des joueuses qui ont vécu une demi-finale de Coupe du Monde il y a trois ans, c’est toujours une expérience supplémentaire », rappelle Gaëlle Mignot. L’Angleterre a en effet remporté ses 16 derniers matchs face à la France, sa dernière défaite contre les Bleues remontant à 2018.
« On va s’appuyer sur elles et sur ça. Aujourd’hui, cette Angleterre se connaît parfaitement et n’a plus perdu depuis 2022 sur un moment clé. Tout le monde les voyait gagner en 2022 et marquer sur ce ballon porté sur lequel elles ont finalement manqué le coche. Ce sont des choses sur lesquelles on veut s’appuyer pour y croire. Les filles sont déterminées. Elles vont les regarder dans les yeux, se regarder et se dire qu’on ne va pas se mentir, qu’on va tout donner jusqu’à la fin et le sport en décidera. Ce groupe a des valeurs et le montrera ce samedi sur le terrain. »
« Une demi-finale de Coupe du Monde, c’est du 50-50, on ne parle plus des 16 matchs gagnés ou perdus… »
« Si on ne se base que sur des statistiques, on se trompe complètement », veut croire Marine Ménager. « La magie du sport, et encore plus du sport de très haut niveau, c’est que les matchs peuvent être complètement différents d’une fois sur l’autre, et là, les statistiques ne comptent plus.
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« Une demi-finale de Coupe du Monde rentre clairement dans ce processus-là. C’est du 50-50, on ne parle plus des 16 matchs gagnés ou perdus. Bien sûr, ce sont les meilleures mondiales, elles ont fait un super début de Coupe du Monde, elles sont en forme. Nous aussi, on a montré de belles choses sur ce début de Coupe du Monde. Plutôt que de nous pencher sur ces 16 matchs de suite perdus, nous sommes dans l’optique d’un match d’une Coupe du Monde qu’on veut gagner à tout prix. Peu importe l’adversaire. »
An unmissable encounter inside a packed @ashtongatestad 🏟️#RWC2025 #FRAvENG pic.twitter.com/60cO0ESwBE
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 18, 2025
Si l’Angleterre et la France ont atteint les demi-finales plus souvent que n’importe quelle autre nation, la France n’a toutefois jamais réussi à se hisser en finale, s’inclinant lors de chacune de ses huit demi-finales disputées, alors que l’Angleterre en a remporté huit sur neuf.
En cas de victoire, « on écrirait une très belle page de l’histoire du XV de France », affirme Marine Ménager qui vivra là l’un des deux derniers matchs de sa carrière. Terminer ainsi serait un monument. « Ça prendrait une ampleur monstrueuse pour le rugby français et pour les petites filles qui nous regardent à la télévision. Aller en finale de Coupe du Monde ferait parler énormément du rugby féminin. On le voit déjà sur le début de cette Coupe du Monde, avec l’ampleur que ça a pris sur le nombre de licenciées en France.
« Passer ce cap et aller en finale entraînerait encore plus de retombées à ce niveau-là. Notre objectif c’est ça : donner du plaisir aux gens, récompenser ce groupe et faire aimer le rugby à un maximum de petites filles pour qu’elles prennent notre relève dans quelques années. »
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