Coupe du Monde : quand Anne Fernández de Corres unit rugby et couture
D’Anne Fernández de Corres, on connaît sa ténacité et son talent sur le terrain. En dehors, la demie de mêlée s’est fait remarquer par ses doigts en or. Une histoire qui commence presque par hasard : un tuto sur Pinterest, un bout de tissu récupéré chez sa mère, et un premier chouchou cousu pour passer le temps.
« Ma mère, ma tante et ma grand-mère ont toujours cousu, tricoté, fabriqué des vêtements, mais moi, enfant, je n’avais aucun intérêt pour ça », raconte-t-elle au Rugby News Service de la Coupe du Monde de Rugby féminine.
Mais un été où elle s’ennuie ferme, tout s’enchaîne. « J’ai vu un tuto sur Pinterest et j’ai fait un chouchou avec un tissu de ma mère. J’ai aimé ça parce que c’était hyper relaxant, j’avais du temps libre, et puis le résultat était plutôt joli. »

Au début, elle offre ses créations aux proches. Rien de plus. Jusqu’au stage organisé par la Fédération espagnole de rugby autour de l’entrepreneuriat. Et là, l’idée prend racine. « C’est là que tout a commencé à prendre forme. J’ai investi un peu d’argent dans du tissu, dans des machines, et j’ai commencé à en produire davantage. Mais ça restait surtout pour les proches. »
Puis arrive Zahía Pérez, coéquipière et amie, qui ose la pousser. « Elle suivait toujours mes créations et me disait : “Ne fais pas l’idiote, c’est quelque chose que tu fais sur ton temps libre, tu devrais en tirer parti.” » C’est Zahía encore qui souffle l’idée dans son club. Et les clubs mordent.
Aujourd’hui, Blossom, sa petite entreprise, a éclos. Une petite entreprise artisanale qui équipe déjà plusieurs équipes de Liga Iberdrola. « Blossom me fait penser aux fleurs, pour les couleurs et aussi parce qu’elles ont un peu la même forme. J’ai toujours adoré les fleurs. Et puis en anglais, blossom veut dire éclore, fleurir… c’est une métaphore parfaite : éclore à travers les chouchous », sourit l’internationale espagnole (27 ans, 37 sélections).
« C’est aussi une manière de ne pas passer mes journées à ne penser qu’au rugby ou à mes études, confie l’internationale espagnole. J’ai autre chose qui me passionne. Qui sait, ça deviendra peut-être une vraie entreprise ou quelque chose de plus grand… mais pour l’instant ça reste à la maison. »