Il reste encore un match à jouer dans la poule D pour mettre fin à cette première journée de Coupe du Monde de Rugby féminine 2025. Et ce match sera à suivre de près pour tous les fans de l’équipe de France puisqu’il opposera ses futurs adversaires : l’Afrique du Sud et le Brésil. Un duel entre la 12e et la 25e nation mondiale, bien loin de la 4e position de la France.
Ce sera une grande première. L’Afrique du Sud n’a jamais affronté le Brésil, et les Sud-Américaines n’ont encore jamais croisé une équipe africaine. L’histoire s’écrit donc à Exeter ce dimanche 24 août à 15h45 (heure française).
Rencontre
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Les Springbok Women restent sur onze défaites en douze matchs de poule en Coupe du monde. Leur dernier souvenir est cuisant : un terrible 0-75 contre l’Angleterre en 2022, la plus lourde défaite de leur histoire dans le tournoi. Cette Coupe du Monde sera leur cinquième, avec pour meilleur classement une 10e place, atteinte deux fois en Europe (Angleterre 2010, France 2014).
Le Brésil, lui, découvre la compétition. Première nation sud-américaine à disputer une Coupe du Monde de Rugby féminine. « On a vraiment hâte de les affronter », a confié la talonneuse sud-africaine Lindelwa Gwala, tout en se méfiant de cet adversaire inconnu. « On sait qu’elles vont tout donner aussi, parce que nous, lors de notre première Coupe du Monde, on voulait montrer qu’on avait notre place et qu’on pouvait faire de grandes choses. Donc je m’attends à ce qu’elles aient exactement le même état d’esprit. Elles veulent gagner, elles aussi. À nous de leur montrer notre respect en leur offrant une vraie opposition, en jouant à fond. »
Les points forts de l’Afrique du Sud
Côté chiffres, l’Afrique du Sud s’appuie sur des bases solides. Meilleur taux de réussite au pied lors de l’édition 2022 en Nouvelle-Zélande (75 %, 3/4) et encore au top dans le WXV2 l’an dernier (67 %, 8/12). En mêlée, les Springbok Women ont été intraitables en 2024 : 24 sur 24, comme le Japon. Leur maul ? Plus de deux fois plus de mètres gagnés que n’importe quelle autre équipe (9,4 m). Et dans les rucks, une efficacité record au WXV2 (96,8 %).
Côté individualités, il faudra surveiller de près deux joueuses en particulier. D’une part Aseza Hele qui a cassé 20 plaquages lors de la Coupe du monde 2021 (disputée en 2022), soit au moins quatre de plus que n’importe quelle autre avant. Elle avait aussi été impliquée sur trois essais dans le WXV2 (2 essais, 1 passe décisive).
Et d’autre part Vainah Ubisi, gratteuse hors pair, qui est la joueuse qui a capté le plus de touches sur le WXV2 l’an passé (22). Elle avait aussi gratté 4 ballons, au moins deux fois plus que toutes les autres deuxièmes lignes, deuxième total toutes joueuses confondues derrière l’Écossaise Evie Gallagher (7).
Les points forts du Brésil
En face, le danger brésilien a un nom : Yasmim Soares. Meilleure porteuse de ballon du circuit mondial de rugby à 7, saison 2024/25 (137), dans le top 5 des défenseures battues (77, 4e) et des offloads réussis (36, co-3e). Mais il y a aussi dans cette équipe une Brésilienne que les Françaises connaissent bien puisque Taís Prioste, la pilier de 26 ans (10 tests), a rejoint la Meute de l’AC Bobigny 93 au début de la saison dernière après avoir joué à Montpellier ainsi que pour la Western Force, en Australie.
« Au Brésil, il n’y a pas beaucoup de rugby à XV, alors c’était vraiment difficile pour nous », admet néanmoins le sélectionneur Emiliano Caffera qui a beaucoup travaillé la défense avant de se focaliser sur la mêlée, la touche et la vitesse de ses joueuses pour surprendre les défenses adverses. « Pour nous préparer, nous avons choisi de jouer beaucoup de matchs. Nous avons d’abord affronté les États-Unis, la Colombie, puis le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas. Nous avions vraiment envie de jouer contre une des toutes meilleures nations du monde, mais ça n’a pas été possible. »
« Tout ce que nous faisons aujourd’hui a été planifié il y a quelques années », ajoute la capitaine Eshyllen Coimbra qui entend ne pas être spectatrice. « Nous sommes le premier groupe, nous n’en sommes qu’au commencement. Nous sommes le premier groupe à atteindre ce niveau, et je peux vous dire que les générations futures iront encore plus loin. Ce n’est que le début. J’ai envie de dire aux joueuses de continuer à travailler, de continuer à rêver. Ça finira par payer. Ça fait partie de notre rêve. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est un rêve qui a commencé il y a longtemps. Je dis donc aux jeunes : continuez à rêver. »
Pour l’une ou l’autre équipe, ce match est leur meilleure chance de victoire de toute la Coupe du Monde.