Coupe du Monde de Rugby Féminin 2025 : le Canada appelle aux dons
Rugby Canada a relancé sa campagne de dons pour permettre à l’équipe féminine de rugby à XV de concourir dans les meilleures conditions pour la Coupe du Monde de Rugby Féminine 2025 du 22 août au 27 septembre en Angleterre.
Depuis plusieurs mois, une campagne de dons en ligne a été organisée pour permettre de récolter un million de dollars, soit près de 638 000€ (selon le taux de conversion en vigueur). Pour l’heure, seulement 50% de cet objectif a été rempli.
« La fédération met beaucoup d’argent sur le XV cette année, mais ce n’est pas assez pour passer neuf semaines à la Coupe du Monde. Un million, si je compare avec la France ou l’Angleterre, c’est 15% de leur budget », confiait en exclusivité à RugbyPass l’entraîneur chef du Canada Kevin Rouet, lors de son passage à Brisbane au mois de mai.
« Un million, si je compare avec la France ou l’Angleterre, c’est 15% de leur budget… »
Sans budget à la hauteur, le Canada vit un vrai paradoxe au vu de son palmarès impressionnant : championne du Pacific Four Series 2024 (pour la première fois), victoire historique face aux Black Ferns, championnes du monde en titre (doublé d’un match nul cette année), quatre Canadiennes (Sophie De Goede, Laetitia Royer, Alexandria Tessier et Olivia Apps) nommées dans les Dream Teams de World Rugby 2024 et une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Et le tout dans un cadre budgétaire ultra contraint qui oblige tous les acteurs du rugby féminin canadien à trouver des solutions peu chères. D’où l’appel aux dons qui court jusqu’au 1 août avec cette supplique : « envoyer l’équipe la mieux préparée possible à la Coupe du monde et viser la victoire finale. Aidez-nous à écrire une page d’histoire du rugby canadien en soutenant notre Mission : gagner la Coupe du monde 2025 ».
Des joueuses obligées de jouer à l’étranger pour vivre
« On est la seule équipe qui n’a pas de contrat professionnel », raconte la Francophone Laetitia Royer, obligée elle-même de s’exporter dans le championnat français pour gagner du temps de jeu et vivre de sa passion. En partance désormais pour le championnat anglais, elle vient de passer ls cinq dernières saisons, d’abord à Lons Section Paloise, puis à l’ASM Romagnat en Elite 1.
Cette situation financière est une preuve, selon elle, de la résilience et de la détermination des joueuses de ne rien lâcher pour aller encore plus loin. « Ça démontre notre force de caractère et notre faim de réussir. On est affamées pour ça. On le fait pour des raisons encore plus grandes que l’argent. Mais dans tout domaine de haut niveau, il faut que tu aies du financement ; tu n’as pas le choix. Ça force les filles à être plus consciencieuses », raconte-t-elle à RugbyPass.
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— Rugby Canada (@RugbyCanada) June 13, 2025
Surtout en cette année de Coupe du Monde de Rugby Féminine, ce budget serré a incité les équipes logistiques du XV féminin à trouver les meilleures solutions possibles pour assurer les déplacements dans un cadre budgétaire contraignant.
Ainsi, pendant la dernière édition du Pacific Four Series, le Canada comptait un match à Kansas City contre les USA, un deuxième à Christchurch face à la Nouvelle-Zélande et un dernier à Brisbane contre l’Australie. Le déplacement Christchurch-Brisbane par exemple n’avait pas été de tout repos. Sans vol direct, les filles avaient été obligées de passer par Sydney, de reprendre tous les bagages, puis de vite courir attraper un vol domestique pour Brisbane dans un autre terminal.
« Ça nous donne une ouverture d’esprit, ça nous pousse à être consciencieuses, d’aller chercher des ressources à l’extérieur, de jouer avec les moyens qu’on a pour se rendre plus confortable. Il faut qu’on gruge quelque part », relativisait Laetitia Royer.
« Ça démontre notre force de caractère et notre faim de réussir. On le fait pour des raisons encore plus grandes que l’argent… »
« C’est une année particulière. Si les filles se rendent en finale, elles auront joué 11 matchs. C’est une grosse année pour nous et forcément ça a un certain coût. Le Pac Four a eu un certain coût aussi avec moins d’aide que d’habitude », abondait Kevin Rouet.
En congé depuis la fin du Pacific Four Series, l’équipe se retrouvera le 19 juin pour un stage de huit jours de préparation à côté d’Ottawa. Direction ensuite l’Afrique du Sud pour deux rencontres amicales avec un groupe de 32 joueuses où chacune aura du temps de jeu. De retour au Canada le 12 juillet, le groupe se dispersera avant de se retrouver deux semaines plus tard. Au programme une semaine d’entraînement, un match contre les Etats-Unis, puis le départ en Irlande avant le début de la compétition.
« Faites un don dès aujourd’hui et devenez acteur de notre mission », encourage la fédération sur ses réseaux sociaux. « Votre soutien permettra à l’équipe nationale féminine du Canada de se préparer dans les meilleures conditions et de viser le titre mondial. Chaque don compte pour offrir aux joueuses les moyens de leurs ambitions. »