Coupe du Monde de Rugby : contre la France, les objectifs du Brésil

Le sélectionneur du Brésil Emiliano Caffera sait ce qui l’attend sur la pelouse du Sandy Park à Exeter dimanche 31 août pour le deuxième match de la poule D à la Coupe du Monde de Rugby féminine. Balayées 66-6 par l’Afrique du Sud une semaine auparavant à Northampton, les Yaras savent bien que la France sera un adversaire autrement plus difficile à affronter.

Mais ce n’est pas une raison pour être spectateur et le coach a beaucoup insisté là-dessus cette semaine : cette rencontre peut permettre au Brésil de remplir certains objectifs si tant est que l’équipe respecte ses consignes.

« On s’est vraiment concentrés sur nous », explique l’ancien demi de mêlée international de l’Uruguay (46 ans, 35 sélections entre 2000 et 2010), devenu entraîneur de l’équipe féminine du Brésil en 2023. « Il faut garder plus le ballon, avoir plus de mêlées et de touches, et se donner une bonne plateforme pour attaquer. On a mis l’accent sur notre jeu, pas trop sur la France. »

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Selon lui, son équipe, même privée de sa demi d’ouverture emblématique Raquel Kochhann, auteure de deux pénalités contre les Springboks Women, a les moyens de surprendre les Bleues qui les affronteront pour la toute première fois de leur histoire. « On veut vraiment garder le ballon pour avoir l’opportunité de surprendre les autres équipes. Il faut le garder, chercher les opportunités et peut-être marquer notre premier essai en Coupe du monde », espère Caffera.

Premier objectif : montrer que le Brésil est une équipe à la hauteur et qui a toute sa place dans ce tournoi mondial.  Deuxième objectif : marquer le premier essai de la 25e nation mondiale en Coupe du Monde de Rugby, ce qui n’est pas arrivé contre l’Afrique du Sud lors de leur premier match.

« Comme l’a dit notre entraîneur, il faut garder le ballon, sinon on n’aura pas d’occasions de marquer », reprend en écho l’ouvreuse Maria Gabriela Graf (29 ans, 4 sélections). « La France est une équipe très rapide, il va falloir jouer deux ou trois fois plus vite que lors de notre premier match. C’est ça, le vrai défi pour nous : la vitesse du jeu. Mais si on arrive à tenir ce rythme, on a aussi des joueuses très rapides. Si on exploite nos opportunités, on peut bien s’en sortir. À nous de jouer intelligemment avec le ballon. »

The teams that’ll be wrapping up the weekend 😍

🗓️ Sunday 31 August
⏰ 16:45
📍Sandy Park, Exeter#RWC2025 | #FRAvBRA pic.twitter.com/kmeXwYQptu

— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) August 29, 2025

Pour bien préparer cette rencontre face à la France, le Brésil a pu compter sur une consultante de luxe en la personne de Tais Prioste, pilier non sélectionnée pour la rencontre, qui évolue en France depuis 2023. D’abord à Montpellier puis à l’AC Bobigny 93 depuis un an.

« C’est une équipe rapide, solide, frontale et stratégique », a prévenu la première Brésilienne à jouer dans le championnat français. « Nous devons ajuster certaines choses en défense, comme la circulation rapide dans les rucks, être agressives, monter vite pour couper leur troisième passe. En attaque, on devra être plus frontales, avoir des transitions rapides et nous pourrons aussi oser davantage, notamment dans le jeu au pied et dans les transitions. »

En Elite 1, Tais a eu l’occasion de jouer contre certaines des Bleues qui seront alignées dimanche après-midi face à ses coéquipières. « Nous nous sommes affrontées plusieurs fois dans le championnat de France. J’en ai même côtoyé certaines en club. Nous étudions la sélection dans son ensemble et j’ai déjà donné mes retours sur celles que je connais, notamment sur leur vitesse ou leur jeu au pied. Nous observons attentivement leur manière de jouer », dit-elle.

Brazil are off the mark 🇧🇷

Raquel Kochhann strikes the first EVER @brasilrugby points at the Rugby World Cup #RSAvBRA | #RWC2025 pic.twitter.com/BboZ0Mqh63

— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) August 24, 2025

Frustrée de ne pas avoir pu montrer contre l’Afrique du Sud ce que cette équipe valait, Tais s’attend cette fois à « pas mal de combat sur le terrain ». Dans tous les cas, cette rencontre leur apportera une expérience incommensurable : c’est le troisième objectif de cette rencontre. « Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre, parmi lesquelles l’expérience, comment jouer contre les équipes plus expérimentées », dit-elle.

« Elles sont plus solides dans les contacts, plus grandes en taille. Ce qui peut nous aider, c’est améliorer notre défense, accélérer dans la circulation, éviter de trop tenter. On doit aussi tenir davantage en mêlée, garder davantage le ballon et respecter notre plan de jeu. »

Pour Emiliano Caffera, le Brésil, qui devrait jouer en blanc face aux Bleues, fait figure de pionnier dans cette Coupe du Monde et rien que ça est une victoire en soi, même s’il reste tant à faire pour exister sur la scène internationale. « En Amérique du Sud, comme chez les hommes, on a du potentiel en rugby. Mais on a besoin d’une structure. On est une des deux seules nations à jouer à XV, avec la Colombie. Mais là-bas, il y a eu beaucoup de changements qui les ont freinés. On a besoin d’avoir plusieurs pays qui jouent à XV, sinon on ne peut pas grandir », explique-t-il.

« Toutes les nations qui jouent à XV sont trop éloignées de nous. On n’a pas de championnat à disputer. Peut-être que c’est une manière d’améliorer le rugby féminin en Amérique du Sud, mais ce n’est pas facile, il faut beaucoup de choses. On veut être le premier pays à tracer la route pour le rugby féminin en Amérique du Sud. »