Comment les Bleuets ont cultivé leur fraîcheur sous fortes chaleurs
Objectif réussi. Grâce à sa préparation climatique à Marcoussis, l’équipe de France de moins de 20 ans a pu passer (presque) sans encombre la phase de fortes chaleurs qui s’est abattue sur Vérone sans trop de difficulté depuis le début du Championnat du Monde en Italie.
« Les deux premiers matchs, on les a joués à 15h et à 18h, franchement il faisait 37°C, c’était une horreur » se souvient le demi de mêlée Simon Darroque. « C’est vrai que contre le Pays de Galles, ça nous a forcément impactés. Il faisait vraiment très, très chaud », confirme le capitaine Antoine Deliance. « Moi, personnellement, c’était mon premier match, et je l’ai bien senti. Il faisait vraiment très chaud, c’était un match très dur. Et ça nous a peut-être un peu freinés aussi pour vraiment déployer notre jeu au début. »
Sur le terrain, la chaleur a effectivement joué des tours aux joueurs. Contre l’Espagne, il a fallu un bon quart d’heure pour que les Bleuets décollent et mènent au final 49-11. Contre le Pays de Galles ensuite, malgré un essai initial de Baptiste Tilloles, ils étaient menés 7-21 avant de complètement renverser la situation en seconde période.
« On sait que sur nos fins de match, pour l’instant, c’est plutôt positif. Après, on en est encore qu’à deux matchs sur cinq, donc on a encore du temps. Petit à petit, on va monter en puissance, on va bosser dur sur nos entames. Et ça peut aussi nous rassurer, si jamais en première mi-temps, par exemple, on est derrière au score. On sait qu’on a déjà montré plusieurs fois qu’on était capables de revenir », estime Simon Darroque.
« Physiquement, on est un peu plus frais que les autres, donc ça nous permet de rien lâcher… »
« Physiquement, on est un peu plus frais que les autres, donc ça nous permet de rien lâcher. Après, pour ceux qui ont fait la prépa à Marcoussis, y avait la salle d’acclimatation. C’est une salle où tu peux gérer l’altitude, l’humidité, la température, etc. Et avec les prépas physiques, ils ont fait plein de trucs… »
« On a fait plein d’entraînements, vraiment beaucoup, entre les séances d’acclimatation dans la salle, et ensuite on enchaînait avec les bains chauds à 40°C », se souvient le pilier de 136 kg, Mohamed Megherbi. « On a vraiment bossé là-dessus pendant les trois semaines de prépa physique, jusqu’à notre arrivée en Italie. Et nous, on le ressent clairement sur le terrain, surtout dans les moments durs. On voit que ça a servi à quelque chose, ce travail-là.
« Quand on regarde un peu les Gallois, pendant le match, ils étaient souvent à genoux, à chaque action ils essayaient de casser le rythme. Et c’est là qu’on se rend compte que tout ce qu’on a fait, c’était pas pour rien. Après, oui, il y a toujours ce premier souffle qui est un peu dur, le temps de s’habituer, de rentrer dans le match. Mais une fois qu’on y est, on y est. On arrive à passer au second souffle, et comme vous l’avez vu, on a tenu jusqu’à la fin. Et on a gagné. »
La bonne nouvelle pour les Bleuets, c’est que le prochain match contre l’Argentine sera en soirée où les températures sont bien plus clémentes. « Il y a une chose qui change, c’est la chaleur », anticipe le manager Cédric Laborde. « Je vous en avais parlé avant le dernier match, c’était une donnée qu’on ne maîtrisait pas trop, et on a vu que ça avait un impact sur certains joueurs aussi. Donc là, on enlève une part d’incertitude, vu qu’on va jouer à 21h. Ce sera bien plus simple. »
Pour la deuxième fois consécutive, le staff fera tourner son effectif. Depuis le début du Championnat du Monde, seuls deux joueurs sont restés titulaires à leur poste sur les trois premières rencontres. Cette stratégie assumée a pour objectif d’apporter justement de la fraîcheur dans l’effectif.
« J’ai la chance d’avoir un groupe très, très homogène. C’était une idée qu’on avait au début de la compétition, et ça se confirme match après match : tous les garçons sont performants », répète Cédric Laborde. « Le format de la compétition est quand même très particulier, avec un match tous les cinq jours. Et si on veut atteindre les objectifs qu’on s’est fixés, il faut aussi gérer les temps de jeu. Et puis, les joueurs méritent d’être sur la feuille de match. Donc voilà, je peux changer les joueurs, mais la performance de l’équipe, elle, ne bouge pas.
« L’idée, là, c’est d’entrer dans le match et d’imposer un peu plus notre jeu. On a aussi préparé des lancements qui sont liés à l’adversaire qu’on affronte. C’est toujours un peu adapté en fonction de qui on joue. Le but, c’est d’être le moins lisible possible.
« Concrètement, on regarde les matchs précédents, et à partir de là, on essaie à chaque fois de créer des choses pour perturber un peu les préparations de nos adversaires. Donc oui, il y aura toujours des lancements qui changent d’un match à l’autre. »
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